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 Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs...

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MessageSujet: Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs...   Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs... EmptyMer 15 Avr - 19:19

"Et ne songe même pas à te délier, c'est important Octave."

Il leva les yeux au ciel. Il savait que la comptable avait raison. Ils avaient besoin de mécènes pour le théâtre. Et tous les évènements mondains étaient bons à prendre. Mais quelle plaie. Une fête du printemps... Qui avait inventé un truc pareil ?

"Et si.."

"- Octave !"

Parfois, il avait l'impression d'être face à sa mère, avec Ginger. Elle excellait dans son travail et il ne la remercierait jamais assez de son implication. Mais ses plans étaient parfois aussi foireux qu'elle était intransigeante. Eh oui, c'était elle qui lui avait organisé un plan qui avait fini en lapin, le soir du nouvel an. Au final, il s'en était sorti gagnant. Mais il ne pouvait pas vraiment remercier Ginger, n'est-ce pas ?

"Oui, d'accord, j'irai. Pour te faire plaisir." Il récolta un regard foudroyant. "Et pour trouver de nouveaux mécènes, évidemment."

Il n'y croyait qu'à moitié. La plupart des évènements de ce type qu'il avait faits ne s'étaient pas conclus sur un accord. En partie parce que souvent, il y croisait au moins un Sylvanet et que c'était suffisant à le faire quitter la fête. Les relations familiales, ça ne s'arrangeait pas. Les affaires d'Octave se remballèrent d'un bref sortilège, quelques parchemins à destination de futurs mécènes se glissant avec le reste. Il attrapa sa sacoche et salua Ginger avant de décoller. Le week-end allait être bien moins paisible que prévu.

Autant dire qu'il avait traîné un moment dans son lit avant de se décider à sortir de ses draps. Traînant des pieds avec toute la mauvaise volonté du monde, il finit par aller se doucher, avant d'enfiler sous-vêtements et pantalon. Quelques tartines et un bon café plus tard et le voilà d'un peu moins mauvais poil. La matinée était déjà bien entamée mais il lui restait encore quelques heures avant que l'enfer ne commence. Il en profita pour délier ses doigts sur sa harpe. De quoi se donner un peu d'entrain et d'énergie pour l'après-midi à venir.

Les cloches de l'église le sortirent de ses pensées, alors qu'il enchaînait les morceaux. Il jeta un coup d’œil à l'heure. Merde ! Déjà ? Il allait être en retard. Il n'était ni coiffé ni habillé. Un peu précipitamment, il se leva, attrapa sa baguette pour que la housse de sa harpe l'habille à nouveau. Et il courut dans sa salle de bain pour terminer de se préparer. Heureusement qu'avec la magie, on pouvait même repasser des chemises. Ce qu'il fit à la hâte lorsqu'il en trouva une à son goût pour la journée. Un peu de parfum, un coup de peine dans ses cheveux et le voilà prêt à partir, sa baguette dans la poche et ses parchemins... oubliés dans sa sacoche.

Il transplana jusqu'à l'entrée de la demeure des Cornwall. Il les avait vus pour la dernière fois rapidement à l'inauguration du théâtre. Avant ça, ça faisait des années. Ils faisaient partie des familles de Sang-pur anglaises aisées. Et aux dernières nouvelles, ils avaient deux filles à marier. Autant dire que les sous-entendus y étaient déjà allés de bon train. Une fois encore, il allait falloir être habile et esquiver les perches tendues avec diplomatie. Octave se fit accueillir par les elfes de maison, qui le débarrassèrent de ses affaires avant de l'inviter à rejoindre le jardin. Il alla saluer le maître et la maîtresse de maison, comme il se devait.

"Vous avez déjà rencontré notre fille, Lettice ? Elle est... Eustache, où est-elle ? Pouvez-vous la chercher ?

Ah. Ça commençait direct. Octave leur sourit. Diplomatie, on a dit.

"Je ne crois pas avoir eu cet honneur. Mais je suis certain que nous en aurons l'occasion aujourd'hui."

Urgh. Sauvez-le de là. Pourquoi avait-il accepté, déjà ? Il tenta de jeter des coups d'oeil à la foule, espérant que quelqu'un allait venir les distraire et qu'ils allaient bien vite changer de cible. Parce que clairement, ils ne s'en étaient pas pris à la bonne personne, s'ils espéraient conclure un mariage d'intérêt. Au moins ne devaient-ils pas être trop proches du reste des Sylvanets pour envisager ça.

"Elle est en dernière année de droit à la MUL. Elle a déjà une promesse d'embauche dans un prestigieux cabinet sorcier. C'est une jeune fille brillante, vous avez fait du droit aussi, Monsieur Sylvanet non ? Vous devriez avoir plein de choses à échanger."


C'était la dernière fois qu'il acceptait les plans de Ginger. Sans l'ombre d'un doute. Elle allait encore en entendre parler.

"J'ai étudié le droit à la MUL aussi, vous êtes bien renseignés !"

"Monsieur Cornwall ?"

Ah. D'autres retardataires. Il profita de cette distraction pour prendre congé d'eux avec un grand sourire de politesse et un geste de la tête. Quelque chose lui disait qu'il n'en avait pas fini avec eux. Mais pour l'heure, il pouvait s'éclipser et se diriger vers le plus intéressant de cette fête : le buffet. Les Cornwall avaient vu les choses en grand. Il était somptueux et richement garni. Bien vite, on vint lui proposer une coupe de champagne. Il l'accepta sans trop d'hésitation. Ca faisait partie de ses principes de ne pas boire quand il travaillait. Mais il allait falloir au moins ça pour supporter cette fête. Et de l'autre main, il attrapa un petit four. Evidemment, ce qui devait arriver arriva, en se retournant sa coupe de champagne heurta un joli décolleté -voyez où se posent les yeux en premier- et la moitié du liquide s'y infiltra. Oh la maladresse.

"Oh pardon, toutes mes excuses Mademo..."

Il s'interrompit en relevant le regard vers un visage familier et sentit le rouge lui venir aux joues. Non content d'avoir partagé son lit, il fallait maintenant qu'il s'en prenne à son décolleté.

"Mme Schwartz. Je vous prie de bien vouloir excuser ma maladresse. Je vais réparer ça."

Il jeta un coup d’œil à droite, à gauche mais évidemment, les serveurs et leurs plateaux n'étaient plus là quand on avait besoin d'eux. Qu'à cela ne tienne, il engloutit son petit four en une bouchée pour se libérer une main et attrapa sa baguette de l'autre pour lancer un sort. La bouche pleine, une parfaite occasion d'utiliser un informulé, dites donc..
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Dark Side ~ Magic Rule
Talulah E. Schwartz
Talulah E. Schwartz
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MessageSujet: Re: Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs...   Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs... EmptyMer 15 Avr - 23:31



Ah, le printemps...

“As for the roses, you could not help feeling they understood that roses are the only flowers that impress people at garden-parties; the only flowers that everybody is certain of knowing.”

 
Talulah Schwartz  ϟ  Octave Sylvanet

Saturday, April 11th

Quand, comme Talulah, vous évoluez dans un milieu fait de mondanités, d'argent et de jeux d'influence, il faut voir et être vu. Alors un évènement comme la garden party annuelle des Cornwall célébrant le retour du printemps est une chose qu'on ne manquerait sous aucun prétexte – n'est-ce pas. Cela fait plusieurs semaines que l'invitation est arrivée au manoir et qu'elle s'y prépare. Elle s'est fait tailler une toute nouvelle robe pour l'occasion, a fait des essais de coiffure, s'est fait offrir par son époux une magnifique paire de boucles d'oreilles – en or et diamants, bien sûr – pour encadrer son joli minois.
Elle est donc d'une humeur aussi radieuse que la météo du jour est clémente, donc. Son sourire ne s'affaisse que lorsque James lui annonce qu'il ne pourra pas l'accompagner. Comme régulièrement depuis deux semaines, elle a un geste un peu étrange, ramenant sa main droite sur son avant-bras gauche, comme dans un ersatz d'étreinte, un geste qui trahit ce besoin d'être rassurée et de se sentir en sécurité.
Il le sait, pourtant, qu'elle fait encore des cauchemars. Elle pensait qu'il ne voulait plus la savoir seule ? Il ne parle que de gardes du corps, ces derniers temps ; ils se sont d'ailleurs pas mal disputés à ce sujet. Elle ne veut pas d'un chaperon : elle a juste besoin que son époux veille sur elle, comme il se doit !
There is nothing to be afraid of, darling.” Il se veut rassurer. À en croire la moue de son épouse, on est plus proche de l'échec critique que d'une quelconque forme de réussite. “There will be plenty of people there to look after you.1
Moui. C'est une consolation en effet. Elle n'est pas très convaincue pour autant : quelqu'un de motivé pourrait très bien attenté à ses jours au milieu de la foule. N'a-t-on pas inventé les poisons à cet effet justement ?
I'll join you this evening. Would that work for you ?2

Il fait un temps magnifique et une température tout à fait agréable. Parfaitement raccord au thème de la garden party avec sa robe à moitié fleurie, Talulah fait son entrée dans la belle demeure avec un grand sourire.
Adelaide,” s'exclame-t-elle à peine est-elle entrée. Elle ouvre grand les bras et les deux femmes les mains de l'une sur les bras de l'autre, se claquent une bise tout ce qu'il y a de plus guindée. Elles échangent quelques mondainités, bien sûr. On s'étonne de ne pas la voir accompagnée, quel dommage tout de même de ne pas voir son charmant époux avec elle ; elle explique qu'il avait fort à faire et la rejoindra dans la soirée, n'ayez crainte.
Après tout, les investissements se font ici aussi, n'est-ce pas ? Elle lui préparera le terrain, comme toujours. Ou pas, d'ailleurs. Elle lui en veut un peu de l'avoir laissée ainsi se présenter seule, telle l'épouse délaissée pour la maîtresse. Si de folles rumeurs venaient à se répandre suite à son retard, elle ne le lui pardonnerait pas.
Les invités arrivent les uns derrière les autres et Talulah rejoint rapidement le jardin, y croise moult personnes, converse délicieusement, comme à son habitude. On lui vante les mérites de telle galerie d'art, on tente de la convaincre d'assister à telle représentation, elle se fait désirer et parle d'un emploi du temps déjà surchargé. On lui demande son avis sur un spectacle récemment mis en scène, elle fait entendre son rire le plus exquis avant de faire remarquer qu'ils ne voudraient tout de même pas qu'elle leur livre l'une de ses prochaines chroniques en avant-première, tout de même !
Les groupes de conversation se font et se défont, et la jeune femme se retrouve un instant seule, coupe de champagne à la main. C'est bien la seule chose qu'elle a consenti à attraper, les petits fours ne lui faisant absolument pas envie. Le buffet ne manquait pourtant pas diversité, mais rien qui ne trouvât grâce à ses yeux pour l'heure.
Elle préfèrera sans doute aller se perdre dans le labyrinthe que les Cornwall ont fait installé pour l'occasion. Et quand l'heure sera à une musique plus dansante, peut-être acceptera-t-elle l'invitation d'un…
A force de rêvasser, elle a baissé sa garde. Elle aurait dû le voir arriver – c'est qu'il est tout sauf petit, quand même – et esquisse un geste de recul assez marqué au moment du contact. Avant de glapir en sentant le liquide froid se répandre en des endroits qui, d'ordinaire, n'ont pas le loisir d'avoir froid.
En temps normal, elle aurait sans doute invectivé la personne face à elle pour cette maladresse, et aurait refusé son aide avant de repartir, drapée dans sa dignité. Là ?
Don't !3
Le voir attraper sa baguette et la pointer sur elle l'a fait reculer d'un pas supplémentaire, main libre levée pour l'empêcher de lancer son sortilège. Elle s'assure qu'il n'ait pas dans l'idée de faire n'importe quoi avant de passer la paume de sa main devant sa poitrine, dans un geste qui pourrait évoquer une caresse si elle ne la tenait pas à quelques centimètres de cette dernière. Une lueur douce enveloppe sa main et se diffuse partout où  le vilain champagne s'est renversé.
Et le liquide disparaît en même temps que la lumière diffuse.
There. Good afternoon, Mr Sylvanet,” le salue-t-elle enfin, avec un sourire un peu plus naturel que celui sponsorisé par une célèbre marque de dentifrice qu'elle avait servi aux autres invités. “What a nice surprise to meet you here.4
Difficile de savoir le degré de sincérité d'une telle remarque, surtout compte tenu du vilain mouvement de recul qu'elle a eu quelques secondes plus tôt. Pourtant, il y a une certaine chaleur dans son sourire. La narratrice vous dira que lorsqu'on a partagé un lit – et rien de plus ! – avec un homme, on se met à le voir différemment.
Mr Sylvanet !
Talulah hausse les sourcils et se tourne vers la jeune femme qui a l'air ravie de trouver enfin l'homme qu'elle cherchait et qui ne s'est pas occupée de savoir si elle interrompait quelque chose. Lettice Cornwall est bien trop contente d'avoir trouvé le bel homme avec qui ses parents projettent de l'épouser pour s'occuper d'autre chose. Il faut dire qu'à choisir entre lui et le Comte d'Earlsborough, soixante-dix ans, le choix est vite fait.
A croquet game is about to start, and I thought you and I would be the most wonderful partners !5
Croyez-moi, Talulah en a vu des tentatives d'approche. Plus souvent féminines, dans le domaine, car les hommes avaient plutôt tendance à se rapprocher du père dont il convoite la fille, dans ce milieu. Mais alors des comme celle-là ? C'est rare ! Et pourtant tout y est, de l'absence de subtilté et l'insolence notoire. Même l'air absolument pas emballé de l'objet de ses désirs y est.
Elle pourrait laisser couler. Laisser entendre son rire cristallin et souhaiter bonne chance au merveilleux couple qu'ils formeraient. Se sent-elle l'âme d'un sauveur à son tour ? Ou bien est-ce le ridicule de la situation ?
Ou bien une façon de s'assurer une compagnie dans les instants qui suivent.
A young lady such as yourself with an unmarried man ? And without a chaperon in addition ? That can't happen !” Quel bel effort dramatique, Talulah ! Je suis fière de toi. “Plus I'm afraid Octave has already agreeded to play with me. Next time, maybe ?6
Ah ça, elle n'est certes pas une sorcière des plus talentueuses, mais elle sait mener sa barque. Elle a appuyé son ton sur le prénom du français juste ce qu'il faut pour voir la mine de la jeune femme se déconfire. Pas de temps à perdre, elle attrape alors le bras de son nouveau partenaire de jeu, et l'entraîne loin de Lettice.
I haven't played croquet in quite a while…” commente-t-elle sans un regard derrière elle pour la jeune femme à marier. “I hope you will not resent me for this.7
Tu parles, Charles. Tu as l'air fière de ton coup, en tout cas, petite pestouille.
_______________
1Il n'y a aucune crainte à avoir, chérie. Il y a aura du monde là bas pour veiller sur vous.
2Je vous rejoins dans la soirée. Cela vous conviendrait-il ?
3Ne faites pas ça !
4Là. Bonjur, Mr Sylvanet. Quelle agréable surprise de vous rencontrer ici.
5Une partie de croquet va bientôt commencé, et j'ai pensé que vous et moi formerions un duo des plus charmants !
6Une jeune femme telle que vous avec un homme célibataire ? Et ce sans chaperon ? Vous n'y pensez pas ! J'ai en outre bien peur qu'Octave ait déjà accepté de jouer avec moi. Une autre fois peut-être ?
7Je n'ai plus joué au croquet depuis si longtemps… J'espère que vous ne m'en voudrez pas pour cela.

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MessageSujet: Re: Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs...   Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs... EmptyJeu 16 Avr - 23:35

C'était presque une surprise de ne pas récolter un regard noir de Talulah. Mais plutôt... Une crainte ? Octave s'arrêta sec dans son mouvement, engloutit son petit four, hébété, baguette à la main. Et avant qu'il n'en comprenne la raison, elle s'était occupée elle-même de nettoyer le liquide qu'il avait renversé. Soit. L'erreur était réparée, même s'il se sentirait un peu coupable de n'avoir pas pu la réparer lui-même. Il n'allait pas la forcer quand même. Et de toute façon, il n'avait pas pu argumenter, la bouche remplie d'un petit four pas si intéressant gustativement que ça quand on l'enfourne d'une bouchée.

"Bonjour Mme Schwartz. Je ne m'attendais pas non plus à vous voir ici."

Ni nulle part, d'ailleurs. C'est que leur dernière entrevue avait été pour le moins... particulière. Ce n'était pas tellement dans ses habitudes, de finir la nuit avec une femme mariée dans son lit. Même s'il s'était passé bien moins de choses inavouables sous les draps que cette phrase pourrait le laisser penser.

"J'admire votre maîtrise de la magie sans baguette."

Il plaisanta à moitié, en se référant à son efficacité pour se débarrasser du champagne. Mais ça n'en était pas moins sincère. C'était un talent que beaucoup de sorciers enviaient, lui le premier. Mais ils n'eurent pas le temps d'en discuter plus longtemps qu'une jeune femme s'avançait vers eux, sans se soucier d'interrompre quoi que ce soit. Octave n'eût pas de mal à reconnaître Lettice Cornwall, pour l'avoir déjà croisée à l'un ou l'autre évènement mondain. Urgh. Dire qu'il venait à peine de se défaire des parents. On ne lui avait pas dit qu'il était invité ici avec la ferme intention de le fiancer dans la soirée. Certes, il avait eu de très brefs échanges avec les Cornwall à ce sujet. Mais il lui semblait avoir été clair. Il fallait croire qu'ils ne voyaient pas ça du même oeil.

"Mademoiselle Cornwall. Enchanté."

Il n'était pas loin de lui faire le baisemain mais avant qu'il n'ait même fait le moindre geste, elle en était presque à se pendre à son bras pour l'emmener jouer du croquet. Vraiment ? Ginger allait en entendre parler. En attendant, elle n'avait pas fini d'en avoir les oreilles qui sifflaient. Mais avant qu'il n'accepte, Talulah vint s'interposer. Sous son regard circonspect. Essayait-elle de prendre sa défense ? Ou pour une raison suspecte, de l'éloigner de lui ? Il n'aurait pas bien le temps de réfléchir à tout ça car voilà déjà qu'elle le traînait de force, loin de Lettice et du buffet.

"Navré Mademoiselle Cornwall. Peut-être plus tard."

Il eût tout de même le temps de voir la mine déçue de la jeune fille. Et se laissa tirer plus loin vers le terrain de croquet.

"Je n'ai pas joué au croquet depuis une éternité. On va faire une fine équipe !"

Ah, c'était bien la peine de le tirer de là pour l'humilier au jeu ! Il aurait préféré être avec Lettice, nul doute qu'elle avait dû s'entraîner des heures juste pour cette fête...
Non, heureusement, il n'était pas si mauvais perdant. Surtout quand il ne se sentait pas concerné.

"Je suppose que des remerciements sont de mise. Même si je pense pas pouvoir y couper toute la journée."

Pourquoi confiait-il ça à Talulah ? Allez savoir. Depuis quand se sentait-il proche d'elle au point de laisser échapper ce genre de choses ? Il allait falloir qu'il fasse un peu plus attention. On oubliait bien trop vite qu'il s'agissait de la même Schwartz qui l'avait presque menacé de révéler au monde son secret.

"Vous connaissez bien les Cornwall ?"

Demanda-t-il, en se dirigeant vers le terrain. Le jeu allait commencer. On les invita à se saisir d'un maillet, tandis qu'Eustache Cornwall inscrivait, fier comme un paon, les équipes qui se proposaient. Lettice n'en faisait pas partie. A croire que son enthousiasme pour le croquet s'était soudainement envolé. Il remarqua quelques chuchotements, lorsqu'ils s'inscrivirent tous les deux. Une femme mariée avec un homme célibataire ? Etait-ce vraiment raisonnable ? Mais d'ailleurs, où était encore passé le mari de Talulah ? Octave ne se rendit compte qu'en cet instant qu'il ne semblait pas être présent. Ca serait peut-être malvenu de poser la question de but en blanc. Mais ça restait étonnant.

"Après vous Mme Schwartz."

Il laissa Talulah faire son premier coup puis fit de même. Sans surprise, ils ne finirent pas en tête de liste. Avant dernier, ça n'était pas si mal non plus, si ? En tout cas, il faudrait s'en contenter. Octave profita des tours des autres joueurs pour aller serrer quelques mains, saluer des visages connus. Plus vite il faisait ce qu'il avait à faire là, plus vite il pourrait s'en aller en prétextant un accident de rideau au théâtre ou autre excuse totalement valable et crédible du style.

"Que diriez vous de faire un tour au buffet pour fêter cette presque victoire ?"

Il semblait un peu plus vide maintenant. Ils commencèrent à s'y diriger. Et il n'en fallut pas plus à son ventre pour gargouiller de manière tout sauf discrète. Octave posa sa main sur son nombril, avec l'espoir vain de le faire taire.

Mais avant qu'ils n'arrivent au buffet, une silhouette se rappela à lui. Il aperçut Lettice, accompagnée de sa jeune sœur Chichorée (non). Est-ce qu'elle venait de le pointer du doigt ? Il lâcha un soupir et changea brusquement de direction.

"Vous savez quoi ? Je n'ai pas vraiment faim... Ils n'ont de cesse de vanter le labyrinthe magique, voulez-vous m'y accompagner ?"

Il lui tendit la main, dans une belle exagération de galanterie. Ah, dire que ça jasait déjà pour moins que ça...
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Talulah E. Schwartz
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MessageSujet: Re: Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs...   Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs... EmptyVen 17 Avr - 16:15



Ah, le printemps…

“As for the roses, you could not help feeling they understood that roses are the only flowers that impress people at garden-parties; the only flowers that everybody is certain of knowing.”

 
Talulah Schwartz  ϟ  Octave Sylvanet

Comme elle l'avait deviné, Sylvanet n'avait pas l'air enchanté de cette attention que lui témoignent les Cornwall. À se demander ce qu'il était venu faire ici, d'ailleurs, s'il voulait échapper à ce parfum de mariage arrangé qui flotte dans l'air. Elle lui posera la question plus tard, se promet-elle, toujours aussi friande de potins en tout genre, que ces derniers se montrent utiles ou non.
Savoir apportait son propre lot de satisfaction.
As much as anyone else, I'd say,” répond-elle d'un ton égal. “We meet every now and then on events such as the present one, exhibitions, dinners…1
Elle n'en dira guère plus. Aucun détail supplémentaire ne lui échappe : ni que l'ainée Cornwall est particulièrement empotée bien que brillante, ni que sa soeur est sotte même si plutôt dégourdie. Elle ne souhaiterait à aucun homme de les prendre pour épouse, pas même Octave.
En attendant, elle est satisfaite d'elle-même, à avoir ainsi réussi à trouver une compagnie sécurisante. Les ragots, à la voir ainsi, elle femme mariée, aux côtés d'un homme célibataire ? Come on ! Elle sait très bien de quoi les rumeurs sont faites, et sait jouer avec. N'est-ce pas là sa spécialité ? Peut-être s'amuserait-elle à enfoncer le clou pour le seul plaisir d'entendre les commères spéculer sur la nature de leur relation, ou pour mettre Sylvanet dans l'embarras. Prendre le contrepied des gossips, les nier ne ferait que les encourager.
Ce ne sera pas la première rumeur à son sujet, et sans doute pas la dernière.
C'est donc avec un sourire éclatant qu'elle s'inscrit à la partie de croquet avec son partenaire du jour. Sans grande surprise, ils ne forment pas une équipe des plus impressionnantes. Talulah vise avec la précision d'un enfant de deux ans, et, entre deux coups infructueux, fait la conversation avec les autres équipes, maillet à la main et coupe de champagne flottant à ses côtés. On parle des prochaines expositions, s'informent de connaître les dernières côtes de tel ou tel artiste, on se flatte bien sûr, et la partie est déjà terminée.
Indifférente au score – quoi, on joue au croquet pour gagner et pas pour se faire des relations ? – la jeune femme laisse entendre son rire quand il lui est proposé d'aller fêter ce désastre. Allez, pourquoi pas ! Surtout qu'au son disgrâcieux qui se fait entendre, Octave a l'air d'être pour le moins affamé. Et elle ? Sa coupe de champagne est vide, rendez-vous compte !
Sauf que son partenaire change d'avis pour le moins brusquement. Talulah hausse les sourcils, avise les deux jeunes femmes au niveau du buffet et rit à nouveau. Puis elle darde l'homme d'un air parfaitement amusé, comme si elle s'interrogeait sur la possibilité de le jeter en pâture aux deux jeunes filles en fleur. Elle fait un geste en direction du buffet, murmure une formule alors que son index appelle une coupe de champagne qui arrive aussi sec jusqu'à elle.
Alors seulement consent-elle à prendre la main du gentleman fuyard pour le suivre dans le labyrinthe.
Elle adore les labyrinthes ! Ça ne se refuse pas, voyez-vous ?
Are you sure you are up to it ? They are very proud of that maze, and we might find unexpected scenes in there.2
Non pas que ça la gênerait. On peut entendre et surprendre tout un tas de choses dans un labyrinthe. Beaucoup s'y sentent à l'abri, autant que d'autres angoissent d'y entrer.
Sitôt ont-ils passé le portail que les bruits extérieurs s'évanouissent. La musique d'ambiance, les rires mondains, les conversations superficielles, tout cela disparaît. On n'entend plus que le bruissement du vent dans les buissons ou les cris de quelque oiseau venu y faire son nid. Une ambiance apaisante, presque romantique, sans être oppressante. C'est fait avec goût, se dit alors la jeune femme.
Why have you come to this garden party, Mr Sylvanet ? You cannot possibly ignore that the Cornwalls are eager to get their daughters married to the best suitor they can get their hands on.3
La question naturelle à se poser ensuite serait de savoir si Octave est un bon parti ? Certes pas le meilleur, elle en convient, mais il lui semble qu'il n'a pas à rougir de son pedigree, si l'on excepte quelques menus détails. Et puis, physiquement, il y avait plus difficile à regarder, hein.
Et elle en sait quelque chose, n'est-ce pas.
Elle boit un peu plus de champagne alors qu'ils arrivent à la première intersection. Talulah guette à gauche, puis à droite, sans rien voir de particulier et s'engage du coin qui lui semble le plus fleuri. Elle abandonne sa coupe désormais vide – cette dernière disparaît aussi sec – et glisse un doigt sous une fleur aux couleurs des plus chatoyantes. Elle est superbe. Une couleur délicate, irréelle même, qu'elle s'acharnerait sans doute à reproduire sur toile dans les jours qui suivront. Elle en respire le parfum, les yeux clos, et un fin sourire vient se dessiner sur ses lèvres.
Est-ce l'odeur ?
Est-ce l'atmosphère détendue ?
Ou encore la bonne compagnie ?
Toujours est-il qu'elle se sent bien plus légère, d'un coup. Ses peurs s'envolent et avec elles, sa retenue, ses soucis, ses interrogations. Ne reste qu'une agréable sensation de bien-être, comme si elle était sur un petit nuage.
Piéger son labyrinthe avec un sortilège d'allégresse, c'est pas très réglo, dites donc !
Oh dear, I feel…” Quel est le mot déjà ? “… Great.4
Et ce n'est rien de le dire. Elle se tourne vers son partenaire avec un grand sourire chaleureux, se sentant la force d'affronter quoi que ce soit qui pourrait les attendre dans ce labyrinthe. Il n'y a rien à craindre là dedans, après tout !
A-t-elle pris sa main pour l'entraîner à sa suite dans cette visite inhabituelle ? Totalement. S'en inquiète-t-elle ? Pas le moins du monde. Comment le pourrait-elle, il est là pour la protéger !
Presque euphorique, la jeune femme s'avance donc tout droit vers le prochain piège, sans méfiance d'aucune sorte. Que les attendra-t-il, là bas ? Un sort de gravité ? Une vilaine énigme à résoudre ? L'obscurité totale ?
Quoi que ce soit, ce sera accueilli par son rire délicieux de sincérité.
Oui, elle a bien fait de venir, finalement.
_______________
1Aussi bien que n'importe qui d'autre, je dirais. On se croise régulièrement à diverses manifestations comme celle d'aujourd'hui, expositions, dîners…
2Vous êtes sûr d'être à la hauteur ? Ils sont très fiers de ce labyrinthe, et on pourrait y trouver des scènes des plus inattendues.
3Pourquoi être venu à cette garden party, Mr Sylvanet ? Vous ne pouvez pas ne pas savoir que les Cornwall  désirent marier leurs filles au meilleur parti qu'ils peuvent trouver.
4Eh bien, je me sens… Extraordinairement bien.

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MessageSujet: Re: Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs...   Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs... EmptyVen 17 Avr - 23:04

Est-ce qu'il en était certain ? Voyons. Il y avait-il meilleur lieu pour perdre et semer quelqu'un qu'un labyrinthe magique ? Allons bon. Évidemment qu'il en était certain. Même si un nouveau grognement de son estomac montrerait que tout son corps n'était pas tout à fait de l'avis de sa tête.

"Ça vous fait peur ?"

Il lui demanda, avec une pointe de défi. Rappelons que niveau bravoure, il n'avait pourtant pas toujours été dans le haut du panier, même s'il estimait avoir depuis largement racheté ce petit raté. C'était de l'histoire ancienne, tout ça. Il ne ferait pas la même erreur deux fois. Et puis qui irait planquer un épouvantard dans un labyrinthe ? C'était une fête, pas la coupe des trois sorciers ici !

Ils s’avancèrent tous deux dans le labyrinthe fait de végétation entremêlée. Les jolies haies taillées qui marquaient l'entrée de la gigantesque installation éphémère se changèrent bien vite en lianes entortillées et recouvertes de petites fleurs de toutes les couleurs, donnant une allure un peu plus sauvage aux allées.

"Qui vous dit que c'est un problème pour moi ?"

Son air presque horrifié quand Lettice et Chicorée -elle n'a toujours pas de nom, tant pis pour elle- s'étaient précipitées vers lui était peut-être un indice, certes ... Mais Talulah avait la déduction hâtive.

"Je suis en âge de me marier, ce pourrait être une bonne chose pour les Cornwall comme pour moi."

Ça pourrait. Mais ça ne le serait pas. C'était hors de question. Il ne tiendrait pas deux semaines avec une fiancée pareille. Et ça serait regrettable de devoir si vite se débarrasser d'un deuxième corps, n'est-ce pas ?

Pendant qu'il argumentait, ils s’avancèrent vers une plus petite allée, bordée de fleurs toutes plus flamboyantes les unes que les autres. Un doux parfum, mélange de toutes ces essences, embaumait le sentier. A son tour, il le huma, expira avec un grand sourire aux lèvres. Il n'y avait pas à dire, c'était bien plus agréable ici qu'au milieu des Cornwall. Il se sentait bien dans ce labyrinthe. Au point d'envisager de ne plus en ressortir de la journée. En plus, il était en bonne compagnie (la drogue, c'est mal les enfants). Que demander de mieux ?

"Moi aussi. On a bien fait de venir ici !"

Et c'était sincère. Il se sentait revivre. Il sourit à Talulah, lui tendant la main. Et se laissa traîner vers une autre allée. En oubliant les principes simples et élémentaires d'un labyrinthe, se souvenir d'où on vient, ne pas prendre une direction au hasard. Mais quel serait l'intérêt ? C'était bien plus amusant de se laisser guider, non ?

En un rien de temps, les lianes se densifièrent, s'enroulèrent au dessus de l'allée pour former des arches. Et avant qu'ils ne le remarquent, ils se retrouvèrent dans un tunnel de plus en plus sombre. Pendant un moment, ce fut presque effrayant. Et puis les fleurs devinrent autant de points lumineux, rendant le tout aussi hypnotique qu'irréel. Un magnifique ciel étoilé en plein jour. Il ne manquait qu'un petit air de piano pour un parfait tableau romantique. A croire que le concepteur de ce labyrinthe avait une idée bien figée en tête. -à moins que ça ne soit les joueuses... non, elles n'auraient pas de si terribles intentions n'est-ce pas ?-  Voulait-on provoquer quelques rapprochements par cette attraction monumentale ?

Et puis les fleurs s'éteignirent, tout aussi subitement. Les laissant dans une obscurité quasi totale. Quelques mots s'illuminèrent à travers les branchages.

"Révélez votre plus grand rêve pour illuminer le ciel à nouveau."

Ah. Bon. Ce n'était pas comme si Talulah connaissait déjà son plus grand secret, hein... Il se tourna vers la jeune femme, distinguant à peine l'éclat de ses yeux à la lumière de ces quelques mots brillant dans le noir. Il sentit des lianes s'ériger contre lui. Sa main se resserra sur celle de Talulah. Ils ne sortiraient pas d'ici tant qu'ils ne donneraient pas ce que le sortilège demandait...

"Je suppose que... rencontrer la femme de ma vie et avoir le plus beau des mariages serait un bon début ?"

Vraiment ? La femme de ta vie. Qui espères-tu leurrer, Octave ? Pas le sortilège de ce lieu, en tout cas. Pas une fleur ne s'illumina.
Il avait pourtant un grand sourire aux lèvres, sans qu'on ne sache s'il était moqueur ou sincère. Un peu des deux, peut-être. Ce n'était pas son plus grand rêve, c'est vrai. Mais ça n'en était pas moins sincère. Oui, la solitude lui pesait, être un homme célibataire et non marié était un fardeau et il aurait aimé qu'il en soit autrement.

"Je crois que mon idéal ne fait pas rêver le maître de ces lieux. Peut-être aurez-vous plus de chance avec vos rêves ? Je suis certain qu'ils doivent être merveilleux !"

Un peu d'euphorie là dedans, plus que de la diplomatie. Il n'usait pas tant de superlatifs, habituellement...
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Talulah E. Schwartz
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MessageSujet: Re: Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs...   Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs... EmptySam 18 Avr - 14:54



Ah, le printemps…

“As for the roses, you could not help feeling they understood that roses are the only flowers that impress people at garden-parties; the only flowers that everybody is certain of knowing.”

 
Talulah Schwartz  ϟ  Octave Sylvanet

Elle aurait pu tenter d'argumenter, de creuser. Qu'Octave ne soit pas marié est en effet un mystère : après tout, il est un bon parti et ne doit pas avoir de mal à trouver des candidates pour se lancer dans le grand bain. Elle se contente pourtant d'un rire léger alors qu'il essaie de lui faire croire que ce n'est pas un problème pour lui. Talulah a bien remarqué ses réticences et tous les arguments de bon sens qu'il avance ne lui feront pas oublier les moues circonspectes qu'il a eues tantôt.
Loin d'elle le romantisme prolétarien qui veut qu'on n'épouse qu'une personne pour laquelle on éprouve des sentiments profonds et indiscutables. Dans leur milieu, le mariage est affaire de raison, d'alliances politiques, d'intérêts financiers. Pour le reste, on ne compte plus les infidélités, bien sûr. Elle le sait très bien, et pas simplement parce qu'elle a l'oreille tendue pour capter le moindre ragot. Mariage et amour sont deux choses différentes, et elle n'a pas la naïveté de penser que le second est un pré-requis pour assurer la solidité du premier.
Enfin, tout ça pour dire qu'elle laisse passer la possibilité de s'amuser aux dépends de son partenaire de jeux et préfère s'enfoncer un peu plus dans ce labyrinthe avec une insouciance incroyable. Que pourrait-il lui arriver de toute façon ? Aucun danger ne les attend ici, c'est une attraction à but ludique, et puis elle a un gentleman à ses côtés qui saura la protéger au besoin, elle n'en doute pas. Sans oublier cette sensation de légèreté qui guide ses pas depuis quelques instants. Elle se sent comme une petite fille guillerette courant après un papillon dans un champ de coquelicot.
C'est donc avec un naturel enfantin qu'elle attrape la main qu'on lui tend, sourire radieux aux lèvres, prête à le suivre au bout du monde – enfin, au bout du labyrinthe surtout.
Elle aurait pu s'effrayer de voir les plantes s'enrouler pour leur couper la lumière du soleil, mais elle est plus hypnotisée par cette belle magie qu'autre chose. Elle est parfaitement émerveillée de voir les branches s'entremêler, les fleurs se déplacer pour finalement leur apporter une source lumineuse des plus romantiques. L'ambiance est délicieuse, et la jeune femme n'arrive plus à se défaire de son sourire.
Ce sortilège d'allégresse est décidément des plus réussis.
C'est avec enthousiasme qu'elle observe l'illusion étoilée, comme si elle cherchait à en reconnaîre les constellations, mais bien vite tout cela disparaît pour les plonger dans une obscurité quasi-totale. Et voici qu'on les intime à révéler une partie d'eux, heureusement pas la plus honteuse.
Awww, how charming !1 s'exclame-t-elle, sincèrement ravie de ce petit tour de passe-passe. La main serrée dans celle d'Octave, elle hausse un sourcil en l'entendant jouer le jeu.
Enfin, jouer le jeu… Presque. Puisque si adorable soit la confession, ce n'est pas assez pour le sortilège qui les retient prisonniers. Et à nouveau, le rire cristallin de la blonde se fait entendre.
Awwwwww, I didn't know you had such a romantic spirit, Octave,” minaude-t-elle en jouant des doigts sur l'épaule de ce dernier, malgré l'obscurité et son autre main nouée à la sienne. “Too bad it is not what the spell is demanding, it would've been such a cute little dream…2
Elle cesse de taquiner l'ancien diplomate du bout des doigts, lève la tête vers ce plafond qu'on ne peut que deviner. Son plus grand rêve, hein. Elle n'a pas besoin de réfléchir beaucoup pour le trouver, et la félicité ressentie lui permet de le dévoiler bien plus facilement qu'en temps normal.
Jamais n'aurait-elle accepté de se livrer si facilement sans allégresse pour la porter.
My biggest dream…” Elle s'est tournée vers les branchages qui les entourent, comme si elle s'adressait à une quelconque entité invisible les retenant prisonniers. “… would be to finally have a child of my own.3
Sans réfléchir, elle a posé la main sur son ventre plat en déclarant cette phrase. Les années passent, mais les blessures de la vie restent, il semblerait. Des années de mariage, et pas un seul enfant à l'horizon, à l'exception du bâtard qu'elle a perdu avant même de pouvoir le mettre au monde. Il faut croire que cela lui pèse plus qu'elle ne veut bien l'admettre en société.
Il n'en faut pas plus, en tout cas, pour qu'un frémissement se répande dans les lianes et que les fleurs ne reviennent les illuminer. Le tunnel, lui, reste tel qu'il est, les enveloppant dans une atmosphère tamisée des plus agréables. Ils peuvent ainsi reprendre leur déambulation, main dans la main, laissant derrière eux ces petites confessions – à moins qu'on ne veuille les remettre sur le tapis ? Ce serait fort peu galant, mais que voulez-vous, l'allégresse vous fait oublier toute retenue.
Les deux compères peuvent donc reprendre la route, guidés par cet étroit tunnel qui a l'air de vouloir les garder proches l'un de l'autre. Arrivée au bout, Talulah doit plisser les yeux pour ne pas être aveuglée par le retour de la lumière du soleil. Il lui faut quelques instants passés à papillonner des yeux avant de pouvoir identifier les lieux.
Ils sont arrivés sur un grand espace circulaire. Derrière eux, le tunnel s'est refermé, et devant eux, aucune nouvelle route ne s'est dessinée. De toute évidence, il va leur falloir résoudre une nouvelle tâche avant de pouvoir reprendre leur parcours.
Au centre de cet espace circulaire parfaitement clos, un piano à queue sur lequel se trouvent plusieurs parchemins. Une mise en scène absolument charmante, fait remarquer la jeune femme alors qu'elle se dirige vers l'instrument, en caresse déjà le couvercle relevé.
Must we play something to get out ?4 interroge-t-elle avec un sourire. Elle en serait ravie ! Elle adore le son du piano, en joue elle-même et, si l'on en croit les rumeurs, son compagnon de jeux serait un merveilleux musicien.
Sur les parchemins ? Plusieurs partitions, chacune ouvrant un chemin différent : la première, la plus facile, les ramènera au début du labyrinthe pour leur permettre de choisir un nouveau parcours ; la seconde, d'un niveau un peu plus hardu,  leur permettra de rebrousser chemin jusqu'à l'intersection la plus proche ; la troisième, une partition à quatre mains – vous voyez où la narratrice veut en venir ? – leur ouvrirait la voie vers la suite du labyrinthe.
Perché sur ses orteils, Talulah essaie de lire les partitions par dessus l'épaule du géant qui l'accompagne, ainsi que les instructions qui y sont indiquées. Elle hausse les sourcils, avant de se fendre d'un nouveau sourire ravi.
We will probably have to try it on a couple of times, but I'm pretty sure this one is within our reach,”5 assure-t-elle en désignant la troisième partition.
Un petit morceau à quatre mains, en voici une merveilleuse idée pour partager un moment agréable en bonne compagnie, n'est-ce pas ?
_______________
1Awwww, comme c'est charmant !
2Awwww, j'ignorais que vous étiez aussi romantique, Octave ! Quel dommage que ça ne soit pas ce que le sortilège exige, ça aurait été un rêve tellement adorable…
3Mon plus grand rêve serait d'avoir enfin un enfant.
4Devons-nous jouer un morceau pour sortir d'ici ?
5On devra sans doute nous y reprendre à plusieurs fois, mais il me semble que celle-ci est tout à fait à notre portée.

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MessageSujet: Re: Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs...   Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs... EmptyDim 19 Avr - 23:02

Se moquait-elle de lui ? Quoi, il n'était pas convainquant, son petit rêve de vie parfaite ? Octave fit la moue, feignant d'être vexé, tant par les mots de Talulah que par le sortilège qui n'avait pas l'air de croire un mot de ce qu'il racontait. Elle n'avait qu'à le donner, elle, son plus grand rêve ! Il ne broncha même pas, quand elle vint le taquiner du bout des doigts. Mais se tourna vers la jeune femme, un peu plus sérieux, quand elle ôta sa main de son épaule et évoqua ce qui lui tenait à cœur. Qu'ajouter à celà ? Il sentit son coeur se serrer un instant, en pensant à son fils qu'il n'avait pas pu voir depuis bien trop longtemps. Heureusement, l'allégresse qui flottait dans l'air était puissante et la pensée mélancolique ne fit que passer. Aussitôt, elle repartit, chassée par la lumière qui revint les illuminer petit à petit. Les mots avaient eu leur effet.

Et ils reprirent leur route, sans rien ajouter. Le sortilège d'allégresse ne lui ôtait pas toute jugeote et il sentait que le sujet pouvait être sensible. C'est qu'il en savait quelque chose, même s'il n'avait aucune idée de ce que Talulah avait vécu. Le souvenir de l'épouvantard et des poupées l'appelant maman lui revint en tête un instant. Et il repartit aussitôt, lorsque le soleil perça à travers les lianes. La lumière fut presque aveuglante un instant, le temps que leurs yeux s'habituent à nouveau à une telle luminosité.

Et puis ses yeux s'arrêtèrent sur un piano, qu'il regarda, un peu surpris. Un bel instrument, en plus. Il s'en approcha, en fit le tour pour l'admirer. Ce n'était pas surprenant de la part des Cornwall, qui semblaient bien fiers d'exposer leur richesse. Mais tout de même ! C'était risqué de mettre une pièce d'une telle valeur au milieu de toute cette nature. Il posa sa main sur le beau bois, admira les touches bien lustrées. Si ça ne tenait qu'à lui, il se serait installé pour jouer jusqu'à tomber de fatigue. Mais il n'était pas seul. Et ils étaient dans un labyrinthe. Ceci dit, il ne se fit pas prier lorsque Talulah lui posa la question et s'installa au devant le clavier, laissant une place à sa gauche pour la jeune femme. A son tour, il regarda les partitions, en lut les premières mesures. Le morceau de Brahms proposé pour la troisième partition retint son attention. Ça serait dommage de repartir en arrière, non ?

"Ca me semble jouable !"

Alors elle jouait du piano ? C'était plutôt une bonne nouvelle. Il n'arriverait pas seul à jouer ce morceau là, même aidé de magie. Mais si elle était bonne pianiste, ils s'en sortiraient aisément. Octave déchiffra les premières notes, pendant que Talulah faisait de même. Il l'observa un instant travailler les accords.

"Si je peux me permettre..."

Il se releva pour se placer derrière elle et replacer ses mains pour l'aider sur un accord un peu plus compliqué. Elle s'en sortait vraiment bien, nota-t-il tout de même. Toujours debout derrière elle, Octave lui proposa de recommencer et la corrigea sur quelques notes avant de reprendre sa place pour entamer à nouveau le morceau avec elle. Il fallut quelques tentatives et quelques mains croisées et emmêlées sur le clavier. Et finalement, les notes se firent, s'enchaînèrent les unes aux autres, la musique les embarqua l'un comme l'autre. Cette fois, ils le tenaient. L'air était magnifique. Il en avait le sourire aux lèvres. Jusqu'à ce que les touches du piano s'enfoncent toutes seules et qu'ils se sentent tous les deux soulevés. L'instrument se mit à jouer une valse d'abord calme puis de plus en plus rythmée. Et leurs deux corps, pris d'une danse endiablée, se soulevèrent et s'animèrent, autour du piano, entamant un tango en se rapprochant de plus en plus (oups).

D'abord pris d'un fou rire - c'était bien la première fois qu'Octave était victime d'un sortilège de danse endiablée et il fallait l'avouer, c'était amusant de se voir danser sans rien maîtriser, surtout quand on était sous l'influence d'un petit sort d'allégresse- Octave se trouva vite gêné de tant de proximité avec la jeune femme, alors que sa main se plaçait sur sa hanche, sur ses épaules, l'attrapait pour la faire virvolter dans les airs et la rattaper. Il en finit rouge comme une pivoine et pas juste parce qu'il faisait chaud.

"Pardon, je... "

C'était un peu gênant, oui...

"Je ne contrôle pas !"

Il dit, en riant à moitié. Leurs pas les amenèrent vers une nouvelle arche qui s'était créée entre la végétation. Les lianes se refermèrent, les éloignant du piano. La musique n'en était pas moins forte, comme si chaque branche, chaque fleur, chaque feuille étaient autant d'instruments de musique. Ils arrivèrent dans une autre clairière, presque similaire à la première. Sauf que la végétation avait été piétinée en son centre, sans doute par les précédents danseurs. Leurs deux corps continuaient leur tango infernal, sans qu'aucune consigne ne vienne cette fois les éclairer sur la marche à suivre pour ne pas valser jusqu'à tomber d'épuisement. Il tenta de résister, de tourner dans l'autre sens pour arrêter le sort, en vain. Bien... les possibilités étaient réduites. Soit il s'agissait de paroles à formuler, soit... non... Ils n'y penseraient tout de même pas ? Octave regarda la jeune femme dans les yeux, hésitant. Non. Il n'allait quand même pas toucher à une femme mariée. Hors de question !

"Une idée ? N'importe quoi ?"

Parce qu'à ce rythme, il allait vraiment avoir le tournis à force de virevolter. Et il n'était pas certain de tenir bien longtemps...
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Talulah E. Schwartz
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MessageSujet: Re: Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs...   Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs... EmptyLun 20 Avr - 14:59



Ah, le printemps…

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Tout naturellement, la jeune femme s'installe derrière le piano et en caresse les touches dans un geste qui n'est pas dénué d'une certaine sensualité. Elle prend le temps de lire la partition, fredonne un instant pour s'imprégner de sa mélodie, tente de trouver le bon rythme. Sans aide pour tenir ledit rythme, ça peut être compliqué, mais le morceau est assez court pour ne pas poser trop de problème à ce sujet.
D'un doigté léger, elle commence à réaliser quelques accords, cherche le bon emplacement des mains sur le clavier, le bon mouvement pour que les notes s'enchaînent avec fluidité. Elle ne proteste pas quand il lui propose de l'aide, corrige certaines postures. Non pas qu'elle soit une mauvaise pianiste, mais elle est loin d'égaler le talent de son partenaire, si elle en croit les rumeurs.
Et elle a hâte de découvrir si son talent est bel et bien à la hauteur de sa réputation.
Au bout d'un moment, quand ils se sentent prêts, ils se lancent. Quelques couacs viennent à leur rencontre, mais rien qui ne sache les décourager. Les mains se croisent malencontreusement, s'effleurent parfois, mais Talulah est trop enthousiaste, trop guillerette pour penser à l'inconvenance d'une telle situation. Et puis, ils finissent par s'accorder. Épaule contre épaule – ou plutôt épaule contre bras, compte tenu de la différence de taille – les deux compères se laissent emporter par cette mélodie entraînante, un véritable délice pour les oreilles. Les basses notes se mêlent à leurs camarades plus aigües, les harmonies s'accordent superbement. Ah, ça, Brahms était un génie de la composition, il n'y avait pas à dire. Les mains s'approchent, se frôlent, s'éloignent dans un long ballet, une danse nuptiale presque.
Mais s'attendaient-ils à ce que cette danse folle quitte leurs doigts pour venir électriser tout leur corps et les ramener l'un contre l'autre pour danser un tango des plus osés ?
Il n'y a aucun contrôle là-dedans, les pas s'enchaînent d'eux-mêmes et les voici qui virevoltent, non sans rire l'un comme l'autre. Il faut dire que Talulah a le rire facile, et que la situation ne l'embarrasse pas tellement. Il est agréable d'être ainsi entraînée dans les bras d'un homme pour une danse comme elle n'a pas l'occasion d'en danser beaucoup. Le tango n'est pas tellement la forme de danse la plus répandue dans les soirées sorcières, il faut dire ; ce n'est pas très correct que d'évoluer dans des mouvements des plus sensuels, d'autant plus quand cela se fait en public et dans les bras d'un autre que votre époux, n'est-ce pas ?
En tout cas, la jeune femme a l'air de lâcher prise bien plus facilement qu'Octave. Elle ne lutte pas contre le sort, ponctue parfois les mouvements d'un rire presque enfantin, s'amuse des rougeurs qui s'étalent sur les joues de son cavalier, bref elle passe un très bon moment.
Loin des conventions sociales, des regards intrusifs, des ragots intempestifs… Finalement, c'était peut-être une bonne chose que James ne soit pas venu avec elle. Parcourir ce labyrinthe avec lui aurait été bien moins amusant !
Elle virevolte donc, alors qu'ils arrivent dans une nouvelle clairière où certains participants sont déjà passés, et ils ont de toute évidence passé un sacré moment ici avant de pouvoir s'arrêter de danser. Arrêter de danser, oui… Ca lui avait paru être une drôle d'idée au départ, mais il est vrai qu'elle n'a pas la condition physique pour continuer ainsi encore bien longtemps. Elle sent déjà certaines de ses articulations protester face à la souplesse exigée dans certains mouvements, et d'autres muscles tirer, sans compter son souffle qui commence à peiner…
La voici qui tente de remarquer un indice, quelque chose qui les amènerait à comprendre ce que le tango attend d'eux, mais ses yeux ne se posent sur aucune indication. Elle relève alors les yeux vers le visage de son partenaire, croise son regard alors que la main sur sa hanche la ramène encore plus près de lui.
Hm, elle n'est pas du genre prude, ni timide, mais il faut reconnaître que, si plaisant que ce soit, cette situation devient embarrassante. Surtout que, jusqu'ici, ce labyrinthe s'est évertué à les rapprocher. À croire que les Cornwalls avaient tout mis en place pour que leurs filles puissent amener leur prince charmant ici et y passer un merveilleux moment – les Cornwalls, hein, pas du tout les deux joueuses qui complotent superbement. Ça expliquerait l'air déconfi de Lettice quand elle les a vus s'y diriger ensemble.
Ca va pouvoir commérer sévère après cette aventure.
Souriant toujours, portée par l'allégresse du moment, elle essaie de défaire une main de sa prise, s'attend à ne pas y parvenir. Étonnamment, le sort lui laisse cette liberté, et elle parvient à glisser sa main contre la mâchoire d'Octave. Si le sortilège lui laisse cette possibilité, c'est sans doute qu'ils ont, l'un comme l'autre, vu juste, mais tout de même ! Enfin, il est certes bel homme, mais ils se connaissent à peine ! Oui, bon, ils ont déjà partagé un lit, mais elle est mariée tout de même !
Tentons quelque chose.
Les jambes suivant toujours le rythme, elle profite du rapprochement de leurs corps pour approcher son visage du sien, suivant la route de sa main et…
Et non, elle ne l'embrasse pas, bande de petits voyeurs !
Enfin si, mais pas de la façon dont vous l'auriez voulu. Elle pose ses lèvres sur sa joue, non loin du coin de ses lèvres il faut dire, dans une caresse presque tendre. Ce geste affectueux semble contenter le sortilège, car ils reprennent chacun le contrôle de leur corps dès le moment où ses lèvres rencontrent la peau de l'homme.
Bien.
Maintenant qu'ils ne sont plus soumis à la magie des lieux, leur proximité devient tout à fait embarrassante. Pourtant, la jeune femme prend tout son temps pour s'écarter de lui, lui offrant un magnifique sourire au passage. La félicité dans laquelle elle baigne chasse très vite toute gêne, et elle rit à nouveau malgré son souffle court.
Merlin, the Cornwalls really want their daughters to get married it appears !” s'exclame-t-elle, amusée d'un tel stratagème. “I'm quite delighted I came here with you rather than anyone else at the party, I must say. It is much more pleasing in the company of a handsome man.1
Eh bah dis donc, Talulah, on se lâche ? Elle n'aurait sans doute pas laissé échapper pareille chose en temps normal, il faut dire. Elle est un petit peu euphorique. Et en même temps, peut-on la blâmer ? Imaginez si elle avait accepté de suivre le vieil Abrahams, quatre-vingts ans ? Dans l'éventualité où celui-ci n'aurait pas fait une attaque après cette danse folle, il aurait été bien moins agréable de se balader main dans la main, de jouer un air à quatre mains ou encore de danser un tango des plus… chaleureux.
D'ailleurs, elle lui prend à nouveau la main, prête à poursuivre le chemin dans ce labyrinthe.
Et les voici à nouveau à une intersection. La jeune femme laisse son compagnon prendre la décision de la direction à suivre et sautille à sa suite alors qu'ils prennent à gauche.
On remarquera, en passant, qu'ils y vont totalement au talent. Ils ne suivent aucun des grands principes du labyrinthe, pour ne pas se perdre. Et ils ne pensent pas non plus à en sortir en transplanant. Mais où serait le plaisir s'ils le faisaient ?
Après plusieurs minutes à suivre un chemin charmant, il semblerait que la végétation se densifie. Les fleurs se multiplient dans les buissons, et on y trouve des espèces qui n'ont rien à faire ensemble – un certain botaniste serait outré de voir des plantes aux besoins si différents mises ainsi côte à côte ! Voyez ces orchidées de toutes les couleurs qui s'enroulent autour de roses magnifiques, elles-mêmes parsemées de branches de lilas… Mais le parfum qui s'en dégage est merveilleux, constate Talulah alors qu'ils arrivent dans une nouvelle percée dans le labyrinthe. Enfin, une percée… Les branches ont ici formé une magnifique voûte, un peu dans un genre de pergola végétale au travers de laquelle le soleil ne parvient qu'à diffuser une lumière tamisée. Une abeille sort subitement d'une fleur aux couleurs chatoyantes et part en butiner une autre. Papillons et coccinelles se mêlent à la danse.
It's beautiful…2 murmure l'artiste du bout des lèvres, observant tout cela avec des yeux émerveillés. Toutes ces couleurs, c'était… Incroyable. Vraiment. Au point qu'elle n'a pas vraiment vu ce qui les attend au centre de tout cela. Une nouvelle épreuve, un nouveau défi ? Une énigme peut-être ?
Une belle table se dresse devant eux. Avec onze cloches de verre, et dix fleurs. Sous chaque cloche de verre on peut sentir le parfum d'une de ces fleurs, qu'il faut replacer correctement.
La onzième, me direz-vous ? Il y flotte une odeur agréable, différente pour chacun.
De l'Amortentia.
Sous cette forme, elle ne sera bien sûr pas aussi puissante que si l'on en buvait mais quiconque mettrait son nez sous cette cloche se trouvera envoûté pendant quelques instants, secondes ou minutes selon la quantité inhalée. Voici qui ne va pas aider à se concentrer, n'est-ce pas ?
_______________
1Merlin, il semblerait que les Cornwalls veulent vraiment trouver un époux pour leurs filles ! Je suis assez ravie d'être venue ici entre votre compagnie plutôt qu'une autre, je dois dire. Tout ceci est bien plus plaisante en la compagnie d'un bel homme.
2C'est superbe…

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MessageSujet: Re: Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs...   Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs... EmptyMar 21 Avr - 0:04

Nul doute qu'il aurait été plus judicieux de prendre la sortie du labyrinthe lorsqu'ils le pouvaient. Les surprises et les épreuves se révélaient de plus en plus ambitieuses. Oui mais euphoriques comme ils l'étaient, ils ne voyaient pas bien le problème. Se rapprocher d'une femme mariée ? Certes, ce n'était pas chose à faire. Mais ils ne faisaient rien de mal, là, n'est-ce pas ? Ce n'était qu'une petite danse. Un peu endiablée, un peu osée, de plus en plus rapprochée... Mais ils n'y étaient pour rien.

Et ce labyrinthe n'oserait tout de même pas les mettre en si mauvaise posture et leur imposer des choses indécentes, n'est-ce pas ? Il commençait à en douter, alors que leurs pieds bougeaient toujours plus vite, se fichant bien des douleurs musculaires que leurs propriétaires pourraient ressentir.

Ses sourcils se froncèrent quand la main de Talulah vint se poser sur sa mâchoire. Non. Elle n'y pensait quand même pas... Octave entrouvrit la bouche pour ajouter quelque chose, l'empêcher de commettre ce que l'un comme l'autre risquaient de regretter par la suite. Il avait beau être un peu euphorique, il restait des barrières à ne pas franchir. Mais avant qu'il n'ait prononcé quoi que ce soit, il la vit se rapprocher et sentit un petit baiser presque timide sur sa joue.

Immédiatement, ses pieds arrêtèrent leur course folle. Il manqua de trébucher, se raccrocha à l'épaule de Talulah. Et partit dans un fou rire à nouveau. Ils avaient failli frôler l'incident diplomatique. Mais heureusement, ce chaste baiser s'était montré bien suffisant à arrêter ce sortilège.

"Ne m'en parlez pas... je suis ravi d'être en votre compagnie et pas avec l'une des deux filles Cornwall..."

Ravi d'être en sa compagnie ??
Dites donc, il était vraiment puissant ce sortilège d'euphorie. Sans, il aurait déjà rougi à tant de compliments. Et n'aurait sûrement pas lâché ça avec un bon lever d'yeux vers le ciel. Mais ce qui se disait et ce qu'il se passait dans le labyrinthe restait dans le labyrinthe, n'est-ce pas ?

Une chose était certaine, l'objectif de ce labyrinthe dont les Cornwall s'étaient tant vantés se faisait plus clair à mesure qu'ils avançaient à travers les allées. Et comme il l'avait lâché sans trop prêter garde à ses mots, il était bien content de ne pas y être rentré avec Lettice. Qui sait ce qui aurait pu se passer ? Au moins, en compagnie d'une femme mariée, rien d'indécent ne pourrait arriver. N'est-ce pas ?

Ils s'avancèrent vers une magnifique allée fleurie à foison. Combien de sorciers s'étaient relayés pour ériger une œuvre pareille ? Juste dans l'espoir de fiancer leurs filles ? C'était presque trop d'honneur, quand on savait qu'il faisait partie des favoris de leur liste. Dommage pour eux, il ne s'était pas tout à fait prêté au jeu. Fasciné par les fleurs qui s'entremêlaient, plongé dans ses pensées, il ne remarqua qu'au dernier moment la table dont les pieds disparaissaient dans la végétation.

Oh. Voilà qui allait s'avérer moins compliqué que les épreuves précédentes, n'est-ce pas ? Il suffisait d'un bon odorat... Il n'avait pas le meilleur mais ça paraissait dans ses cordes. Octave souleva une première cloche, puis une seconde. Lilas, rose, ail des ours.. Certaines étaient plus faciles à associer que d'autres. Au bout de trois, il devint déjà plus difficile de distinguer les odeurs. Il faut dire que l’entrelacs de fleurs tout autour d'eux diffusait déjà un parfum bien prononcé dans l'air.

Il souleva une nouvelle cloche et en huma l'odeur. Elle était plus subtile celle-là. Ca ne ressemblait à aucune fleur connue. Ni même à une fleur. L'odeur était pourtant familière. Et vraiment agréable. Ça sentait les croissants frais et tout juste sortis du four. Et en même temps, les vieux parchemins et quelque chose qu'il avait du mal à définir...

"Vous devriez sentir celle là !"

Il la lui tendit, un grand sourire niais aux lèvres. Avant de comprendre qu'il ne s'agissait définitivement pas d'une fleur. Ça faisait des années qu'il n'avait pas senti une potion d'amortentia. Mais il ne connaissait qu'elle, pour réunir des fragrances aussi différentes et aussi complexes. Il regarda toutes les fleurs disposées sur la table. Pas de potion à l'horizon. Ce qui était plutôt une bonne nouvelle. L'amortentia était loin d'être une potion anodine. Même euphorique, il restait suffisamment conscient pour ne pas avoir envie de boire une drogue pareille.

"Vous y sentez quoi ?"

Oui, c'était indiscret. Et personnel. Mais quoi, il était curieux et surtout désinhibé. Et si Talulah lui retournait la question, il avouerait sans rougir ce que cette odeur lui évoquait. Mais il restait à finir le jeu, pour sortir de là. Octave souleva une nouvelle cloche, s'approcha de Talulah pour la lui faire sentir. Et suggéra l'oranger. Les autres étaient plus compliquées. Il n'était pas expert dans le domaine. Mais à deux, ils finirent par y arriver. Ne restait que la cloche d'amortentia, qui s'évapora quand les autres trouvèrent leur bonne place, répandant son fort parfum dans les airs.

La végétation sous leurs pieds se rassembla, formant une large chaise longue. Comme un appel à se prélasser et à profiter de ce parfum. Sans se faire prier, Octave y prit place, songeant que c'était une idée charmante.

"Installez-vous, on est bien !"

Suggéra-t-il en tapotant la place à ses côtés. L'odeur allait rapidement devenir entêtante. Mais pour l'instant, c'était beaucoup trop agréable (je vous ai déjà dit qu la drogue c'était mal ?) d'en inspirer à plein poumons et d'expirer, le sourire aux lèvres. Ne manquait qu'un petit cocktail et le ressac de la mer pour se sentir ailleurs.
Etait-ce un piège, un sortilège envoûtant dont il fallait se sortir ? Ou juste un appel à profiter de l'instant ? Allez savoir, je vous en laisse juge.
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Talulah E. Schwartz
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MessageSujet: Re: Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs...   Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs... EmptyMar 21 Avr - 13:44



Ah, le printemps…

“As for the roses, you could not help feeling they understood that roses are the only flowers that impress people at garden-parties; the only flowers that everybody is certain of knowing.”

 
Talulah Schwartz  ϟ  Octave Sylvanet

Une fois la contemplation des lieux passée, Talulah observe la nouvelle énigme qui se présente à eux. Comme c'est charmant ! Parfaitement délicieux ! Quelles idées merveilleuses avaient été déployées ! Les employés avaient dû y passer un temps incroyable, démonstration incroyable de la fortune et du pouvoir des Cornwalls. Il ne fait plus de doute que tout cela avait été dans le but de marier les filles du couple plus qu'autre chose, mais le divertissement était d'une incroyable qualité.
Une fois l'euphorie retombée, il y a tout à parier qu'elle gardera de tout cela un souvenir précieux. Peut-être quelque peu embarrassé, ou peut-être pas. Mais dans tous les cas, elle aura passé un merveilleux moment dans ce labyrinthe.
Elle attrape la rose coupée – bichette ! – et la porte à son nez, et constate avec étonnement qu'aucun parfum ne s'en échappe. À partir de là, il n'est plus difficile de comprendre le but de l'exercice. Elle attrape donc une première cloche, puis une seconde, identifie les parfums – jasmin, lys blanc – mais bute au troisième.
Soit dit en passant, comme pour le piano, c'est une énigme qui ne s'adresse pas à n'importe qui. Il faut pouvoir reconnaître fleurs et parfums, et ce n'est pas à la portée du premier paltoquet venu. Ça demande une certaine éducation, comme celle que les sang pur reçoivent en règle générale. Que voulez-vous, ces gens là n'ont pas les mêmes priorités que d'autres…
Alors qu'elle essaie de déterminer cette fameuse troisième senteur tout en fusillant les fleurs du regard – elles sont en train de pourrir son groove ! – son comparse lui en tend une nouvelle avec un sourire des plus niais. Oh, ça doit sentir particulièrement bon s'il le lui propose ! Elle n'hésite donc pas à y mettre le nez, humant profondément les fragrances qui s'en dégagent. Encore un parfum de fleur s'en dégage, mais pas une de celles sur la table. Ce sont les fleurs du jardin de Maman, ces petites fleurs blanches et jaunes à la base légèrement violacée, les premières qu'elle ait essayé de peindre et qui reviennent dans beaucoup de ses tableaux. Des fleurs empreintes de la nostalgie de celle qu'on a déracinée et qui n'a pu qu'exiger un carré de ces bulbes magnifiques sur le jardin de la propriété pour se sentir comme à la maison. Des freesias. Mais derrière cette senteur des plus plaisantes, elle décèle aussi une très légère note, à peine présente, celle de l'encre à aquarelle.
Freesia,” répond-elle dans un sourire un peu béat. “And watercolour ink. Why, are you smelling something diff-… Ooooooooh !1
Ah, elle a compris pourquoi ces parfums se mélangent sans trop avoir grand chose à faire ensemble. Ce n'est pas l'odeur d'une fleur, c'est de l'Amortentia. Evidemment, elle retourne la question et sourit un peu plus largement en entendant la réponse.
So very French !2 commente-t-elle même avec un sourire radieux. Se prêtant au jeu sans plus trop s'inquiéter de se tenir aussi proche d'un homme qui n'est pas son époux, elle lui désigne certaines fleurs, acquiesce à certaines propositions, rit en les voyant échouer une première fois, lui effleure la main à plusieurs reprises pour mieux tenir la cloche – quoi, pour bien sentir, c'est important ! – bref, passe un moment agréable.
Et puis ils s'étaient tenus bien plus proches l'un de l'autre que ça, il n'y a pas si longtemps !
Enfin, l'énigme est résolue et tout disparaît, ne laissant derrière soi qu'un parfum des plus envoûtants. Talulah inspire à plein poumons, le sourire béat ne quittant plus son visage et ne remarque la chaise longue que lorsque le français l'invite à l'y rejoindre.
Elle ne va pas se faire prier ! Ses jambes ont bien besoin de se remettre de tout l'exercice fait plus tôt !
Alors elle s'installe à ses côtés, portée par l'allégresse et l'odeur des plus appréciables, et bientôt, sans qu'on sache si elle agit ou non de son propre chef, elle vient se lover contre Octave dans une position qu'ils ont déjà expérimentée tous les deux.
Ils sont un peu plus habillés cette fois, c'est déjà ça de pris. Même si la robe de la jeune femme doit laisser voir plus de choses que la nuisette pourtant pas très épaisse qui l'enveloppait alors.
It feels so nice…” murmure-t-elle, comme si elle ne voulait pas déranger les oiseaux qu'on entend babiller dans la végétation. “You're so comfortable I think I could actually fall asleep right here.3
Il faut dire que tout s'y prête. Ils sont protégés par la pergola végétale d'un soleil trop agressif, ils sont bien installés, ça sent particulièrement bon… Franchement, vous ne vous laisseriez pas ensorcelés à leur place ?
Elle ferme les yeux, finalement, prête pour la sieste, quand l'odeur se dissipe finalement. Une autre vient la remplacer, moins envoûtante, mais lui rappelant qu'elle n'a rien mangé depuis son arrivée.
Elle se redresse alors, sent son ventre se rappeler à l'ordre. Elle mange peu, ces derniers temps, rongée par l'angoisse, mais l'allégresse ayant levé ses craintes… Et puis, ça sent hyper bon. Comme une bonne tarte à peine sortie du four. Miam !
Elle se lève, finalement, tend la main à son compagnon avec un grand sourire, et sitôt les deux levés, la chaise-longue disparaît. Et les voici repartis vers la dernière énigme du jour. Et pas des moindres.
Car au détour d'un virage, un charmant petit buffet a pris place, un chaudron et du matériel de cuisine prenant place au bout de ce dernier avec un panier d'ingrédients et un parchemin sur lequel est écrit une recette. La jeune femme n'y prête pas la moindre attention et attrape plutôt un adorable petit feuilleté sur le buffet, mord dedans et…
Pousse un petit gémissement de plaisir parfaitement indécent.
Hmmm, it is so tasty… You have to try it !4 Et la voici qui tend la bouchée à Octave pour qu'il puisse croquer à son tour dedans.
Erreur !
Car quelques secondes plus tard, un léger étourdissement vient s'emparer d'eux. Elle se sent étrangement… Lourde.
A second on the lips, a lifetime on the hips, certes, mais quand même ! Elle a l'impression d'avoir doublé son poids en quelques secondes, et tente de se raccrocher à son comparse pour trouver son équilibre… Et les fait tomber lourdement l'un sur l'autre.
Ah bah bravo !
_______________
1Freesia… Et de l'encre à aquarelle. Pourquoi, tu sens autre cho-… Oooooooh !
2C'est tellement français !
3Je me sens tellement bien… Tu es si confortable que je pense que je pourrais m'endormir…
4Hmmm c'est tellement bon… Il faut que tu goûtes !

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MessageSujet: Re: Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs...   Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs... EmptyMer 22 Avr - 20:07

C'était beaucoup trop agréable, de prendre place là et de se prélasser, loin de l'animation qui devait régner en dehors du labyrinthe. Il n'y avait que le chant des oiseaux, le bourdonnement des abeilles et des autres insectes pour venir perturber le silence. Et leurs deux respirations, presque synchronisées. Octave n'avait rien dit lorsqu'elle s'était installée à ses côtés. Puis tout contre lui. En temps normal, ça aurait dû activer tout un tas d'alarmes dans sa tête. Mais le cocktail euphorie et odeur d'amortentia était redoutable. Il se sentait beaucoup trop bien.

"Je ne dirais pas non à une petite sieste à vos côtés."

Quand je vous disais que le mélange était détonnant... Il avait fermé les yeux, inspirant à pleins poumons ce mélange d'odeurs de fleurs, de croissants chauds, des vieilles partitions, qui se mêlait à celui de Talulah, un peu plus subtil. Il ne pensait plus à rien. Et puis soudainement, il sentit la jeune femme s'écarter. Il grogna un peu, lança un bras dans le vide pour la retenir et se rendre compte qu'elle était déjà levée. Rha. La sieste attendrait, il semblait. Il ouvrit les yeux, constatant que l'odeur s'était dissipée. Et attrapa la main tendue. Tant pis pour la paresse. La gourmandise semblait avoir pris le dessus. Et bientôt, l'odeur appétissante l'attira lui aussi vers une autre allée où ils se dirigeaient en gambadant joyeusement.

C'était surprenant de mettre un buffet en plein milieu du labyrinthe. Surtout vu celui qui les attendait au dehors. Mais après ce qu'ils avaient vu par ici, fallait-il encore s'en étonner ? Non. En revanche, il aurait fallu s'en soucier, peut-être. Mais là encore, la dro... le sortilège d'euphorie veillait à ce qu'ils ne se méfient pas trop. Et c'est sans douter de rien qu'Octave attrapa le petit feuilleté que Talulah lui tendait pour croquer dedans.

"C'est délicieux !"

Elle ne lui avait pas menti. Mais à peine la bouchée ingurgitée, il eût l'impression qu'on le tirait vers le sol. Comme si son poids avait doublé en quelques secondes. Et avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, Talulah se raccrochait à lui, l'embarquant dans sa chute. Il manqua de tomber sur la jeune femme et parvint de justesse à rouler pour qu'elle se retrouve sur lui. Ah ça, jusqu'au bout, les joue... ce labyrinthe ferait tout pour les réunir. Il essaya de lever un bras. Urgh que c'était difficile. C'était comme si on lui avait accroché des boules de plomb sous chaque doigt. L'effort fut redoutable pour qu'il parvienne à attraper sa baguette et ensorceler la table, pour qu'elle se baisse au niveau du sol. Et de là, il rampa jusqu'à examiner un peu plus ce qu'il aurait dû regarder en premier lieu. Il attrapa la recette. Bien. Ce croustillant de légèreté paraissait approprié à la situation...

"Vous vous y connaissez en cuisine ?"

Hm... Il avait vu l'elfe de maison chez Talulah. S'il réfléchissait un peu, il en conclurait que probablement pas. Il attrapa la recette. Ça ne devait pas être si compliqué, ils avaient réussi tout le reste ils allaient réussir ça aussi. D'autant que rouler dans cet état jusqu'à la sortie, même euphoriques comme ils l'étaient, ça n'était sûrement pas une option !

Il s'empara d'un petit bracelet, qui se changea en tablier magique sitôt enfilé. C'est qu'il ne faudrait tout de même pas salir leurs jolies tenues de fête -comment ça, ils étaient déjà en train de se rouler dans la boue ?-. Et il tendit le deuxième à Talulah. Les choses sérieuses maintenant.. Il fallut découper, émincer, les différents ingrédients. Il proposa à Talulah de s'occuper des herbes et des champignons magiques et se ravisa en voyant son hésitation. Peut-être avait-il surestimé ses compétences en cuisine. Bien. Vous le voyez venir, le nouveau rapprochement ? Sans pouvoir se lever, c'était compliqué. Surtout avec les bras qui pesaient aussi lourd. Octave dû se pencher vers Talulah, épaule contre épaule, pour lui montrer comment tenir les herbes pour les couper à la baguette.

"Voilà, comme ça. Doucement avec la baguette et ça va tout seul."

Et une fois le mouvement à peu près maîtrisé, il put s'occuper de réaliser la pâte feuilletée, en suivant la recette indiquée. Le rouleau se mit à faire des allers retours sur la pâte jusqu'à l'aplatir. Ils ajoutèrent ensemble les ingrédients au centre avant de suivre le pliage indiqué. Il n'y avait plus qu'à l'envoyer jusqu'au four, à attendre quelques minutes et à les faire revenir à eux, juste cuits et bien dorés.

"Bon appétit !"

En français bien sûr. Un petit sort pour les refroidir un peu et ne pas se brûler la langue et il en tendit un à Talulah avant de croquer dans le deuxième. Le goût était surprenant. Le mix entre les ingrédients magiques et la cuisine plus traditionnelle n'était pas si commun. Mais c'était plutôt bon. Et surtout, il se sentit soudainement plus léger. Bien plus léger. Le bracelet s'ouvrit et retomba au sol, le débarrassant du tablier. Ses jambes se déplièrent sans même qu'il n'ait à faire le moindre effort. Et quelques secondes plus tard, il flottait à quelques centimètres de l'allée. Sa main chercha celle de Talulah, comme pour se raccrocher. Mais elle planait tout autant que lui.

"Hm... on les a peut-être un peu trop dosés."

Heureusement, ses pieds touchèrent bien vite le sol. Sans faire partir cette impression de légèreté, qui perdura encore un petit peu. Comme si on avait légèrement diminué la gravité. Les pas se changèrent en petits bonds, les menant vers une allée de plus en plus large. Déjà la fin du jeu ?

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MessageSujet: Re: Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs...   Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs... EmptySam 9 Mai - 23:21



Ah, le printemps…

“As for the roses, you could not help feeling they understood that roses are the only flowers that impress people at garden-parties; the only flowers that everybody is certain of knowing.”

 
Talulah Schwartz  ϟ  Octave Sylvanet

Se relever demandait un effort incroyable. Déjà parce que le sol semblait plus que disposé à garder Talulah. Ensuite parce que finalement, ce n’était pas sidésagréable que d’être étalée sur le sol en bonne compagnie. C’est que la jeune femme sait bien, désormais, combien il est appréciable d’être allongée aux côtés d’un homme comme Octave après avoir expérimenté – par deux fois ! – sa proximité.
Au sol, finalement, c’est aussi bien, non ? Elle n’aura pas à lutter pour retrouver son port altier ou son allure distinguée, ainsi. À croire que le sort s’acharne à la montrer sous son jour le plus naturel, le meilleur d’ailleurs, au travers duquel elle oublie les conventions, les manières, l’hypocrisie ou les faux semblants. Derrière la jeune fille bien élevée, bien mariée, derrière la critique acerbe, derrière la peste d’artiste, il y a peut-être encore une enfant malicieuse qui n’aspire qu’à quelque espièglerie.
Quelque légèreté dont la vie l’a privée.
S’y connaît-elle pour autant en cuisine ? Pensez-vous ! Elle qui a toujours vécue entourée de domestiques, puis d’elfes de maison ! C’est presque un miracle qu’elle sache s’habiller toute seule ! Elle esquisse donc une moue des plus éloquentes sur la question et prend le tablier qu’on lui tend. C’est avec toute la maladresse du monde – rapport à son rapport nouveau à la gravité, pensez-vous – qu’elle le noue, laissant l’homme prendre les choses en main.
Les choses se déroulent plutôt naturellement à partir de là, que vous le croyiez ou non. Certes handicapés par la tournure des choses, les deux compagnons de fortune réussissent à trouver une certaine harmonie dans leur tâche, l’un aidant l’autre à réaliser des gestes inédits. Et puis, finalement, tous ces efforts trouvent une conclusion dans un petit four mis à leur disposition – comment ont-ils pu ne pas le voir plus tôt ?
Un petit temps d’attente qui aurait pu être occupé à tant d’activités et que nos deux tourteraux protagonistes passent bien trop sagement au goût de la narratrice.
Et vient le temps de la dégustation. Talulah attrape le petit feuilleté qu’on lui tend et mord dedans sans se méfier, en pleine confiance. Le goût ? Spécial. Elle n’est certes pas critique culinaire, mais pourrait vous dire qu’elle n’en mangerait pas tous les jours. Non pas que ce soit spécialement mauvais... Mais ce n’était pas spécialement bon non plus. Marmelade faisait de bien meilleurs petits fours, d’ailleurs. À peine avait-elle fini son encas qu’elle se sent bien plus légère, elle aussi, presque...
Aérienne.
Le tablier qu’elle a mal noué se défait de lui-même, et la voici qui se retrouve à flotter à quelques centimètres du sol, tentant maladroitement de se redresser et de retrouver un peu de contenance, le tout ponctué du même rire euphorique qui lui échappe continuellement depuis qu’ils sont entrés dans le labyrinthe.
Les mains se trouvent, se nouent.
Et puis, finalement, ils retrouvent contact avec le sol. Un nouveau rire délicieux s’échappe de la gorge de la jeune femme, qui n’hésite pas à reprendre la route qui s’ouvre devant eux. Tels les premiers hommes sur la Lune, voici les deux protagonistes qui bondissent plus qu’ils ne marchent, rejoignant une allée largement ouverte. Le chant des oiseaux se poursuit, le parfum des fleurs les poursuivent, bref, l’atmosphère reste idyllique.
Progressivement, les bonds deviennent de moins en moins longs, les pas redeviennent ce qu’ils sont sensés être. Les mains ne se lâchent pas alors que la promenade s’achève. Une dernière arche se dresse quelques mètres plus loin, promettant la sortie de ce labyrinthe, mais on ne distingue pas ce qu’il se passe de l’autre côté – et il y a tout à parier que l’on ne puisse pas distinguer l’intérieur du labyrinthe depuis là-bas.
La distance est couverte avec bonne humeur, et c’est avec déception que la narratrice se doit de leur faire passer la sortie.
Le chant des oiseaux cesse.
Le parfum ennivrant s’envole.
Le sortilège d’allégresse s’évapore.
Le retour à la réalité est plutôt brutal. Talulah a l’air un peu hagard, sa belle robe tachée d’herbe et de boue par endroits, alors qu’elle essaie de reprendre pied. Elle a l’impression de sortir d’un rêve.
Un rêve fort agréable, par ailleurs.
Here you are !1
La voix qui retentit lui fait l’effet d’un électrochoc et la jeune femme lâche un peu brutalement la main qu’elle tenait toujours, adopte fugacement cet air d’enfant pris en faute.
Are you alright, Talulah dear ? You look pale.2
Il s’est approché en quelques enjambées en apercevant sa femme sortir du labyrinthe, et s’il a remarqué sa compagnie et  la proximité entre eux, James Dixon n’en fait rien voir. Son visage est parfaitement impénétrable derrière cet air courtois, à peine inquiet, qu’il adresse à son épouse.
Le changement de comportement de cette dernière est alors notable. Loin de rires enchanteurs et de la décontraction évidente qu’elle a laissé paraître dans le labyrinthe, la voici qui retrouve sa superbe habituelle, un peu orgueilleuse, avec son sourire affable et ses manières affectées.
I am perfectly fine. The Cornwall’s maze is thrilling,” explique-t-elle dans un sourire. “Though a bit disturbing. But I had the loveliest company with me... Surely, you already know Mr Sylvanet ?3
Tu as cru pouvoir y échapper hein ?
Yes, though I don’t think we’ve ever had the pleasure to meet.4
À ce regard glacial qui donne l’impression de voir clair dans ton esprit. À cette froideur polie qui ne trahit qu’une hypocrisie des plus marquées. À cette main qui se tend pour des salutations cordiales, mais qui promet une poigne des plus solides.
Et encore : attendez que Talulah ait la bonne idée de proposer à son époux un mécénat pour le théâtre d’Octave !
En voici un qui ne va pas être déçu du voyage.
__________________
1Vous voilà !
2Vous vous sentez bien, Talulah, très chère ? Vous êtes bien pâle.
3Je vais parfaitement bien. Le labyrinthe des Cornwall est fascinant. Bien qu’un peu dérangeant. Mais j’avais avec moi la meilleur des compagnies... Vous connaissez sûrement déjà Mr Sylvanet ?
4Oui, bien qu’il ne me semble pas que nous ayons déjà eu le plaisir de nous rencontrer.

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MessageSujet: Re: Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs...   Ah, le printemps… La nature se réveille, les oiseaux reviennent, on brûle des mecs... EmptyVen 15 Mai - 21:19

Il fallait bien que ce petit moment d'euphorie se termine. Regretterait-il encore que ce soit déjà la fin, lorsqu'il aurait passé la barrière magique de cette construction tout aussi spectaculaire de magie qu'éphémère ? Allez savoir. En tout cas, là, il aurait aimé prolonger le moment un peu plus longtemps. Peut-être parce que dans un coin de sa tête, il se souvenait de ce qui l'attendait de l'autre côté de la barrière. Des négociations, des jeunes filles cherchant le mari idéal, des mondanités à n'en plus finir. Et ... James ?

Urgh. Le retour à la réalité fut rude. Sa main se détacha aussi vite de celle de Talulah. En voilà un qu'il ne s'attendait pas du tout à croiser, en tout cas pas de manière si abrupte. Octave se tint un peu en retrait, observant les retrouvailles pas tellement chaleureuses du couple Schwartz. C'est évidemment avec son mari que Talulah aurait dû parcourir ce labyrinthe des sens. Tout comme il aurait été supposé le découvrir avec l'une des filles Cornwall, s'ils s'en étaient tenus au plan de leurs hôtes. Leur en tiendrait-on rigueur ?

"Le plaisir est pour moi. Je ne crois pas vous avoir déjà rencontré monsieur Dixon. Octave Sylvanet."

Il lui tendit la main, soutenant son regard. Est-ce que James venait de lui broyer les os de la main sans en laisser rien paraître ? On n'en était pas loin. Mais Octave avait de son côté des années d'expérience en poker face aussi. Il fallait au moins ça pour être diplomate. Il osa même le petit sourire de convenance, pour souligner le plaisir que c'était d'enfin le rencontrer. Malgré son air pratiquement neutre, il lui semblait que James était presque hostile à son égard. Une impression ? Que pourrait-il avoir à lui reprocher après tout, il n'avait rien fait de mal à part tenir compagnie en toute courtoisie à sa femme en son absence.

"Bien. Si vous voulez bien m'excuser, les affaires m'appellent."

Il leur sourit à l'un puis à l'autre et prit congé d'eux d'un signe de la tête. Oui, James le mettait un poil mal à l'aise, avouons le. Et puis il lui semblait plus poli de les laisser se retrouver entre eux. N'oublions pas enfin qu'Octave était d'abord venu ici pour le théâtre et pas simplement pour rencontrer Pissenlit et Batavia, comme leurs parents l'espéraient.

C'est donc vers le buffet, toujours bien garni et toujours bien rempli qu'il se dirigea. Il se faisait faim, après tout. Et les affaires se concluaient toujours mieux avec un petit verre et de quoi se rassasier. Il en profita pour serrer des mains, discuter affaires et théâtre avec l'une ou l'autre tête connue ou moins connue.

Le jour commençait à décliner alors qu'il parcourait une petite allée bordée de magnifiques rosiers, un peu à l'écart de la fête. Il marchait en compagnie d'un joaillier plutôt intéressé par ses affaires. L'homme prit congé de lui après une bonne poignée de main, promit de passer au théâtre lors d'une prochaine représentation et transplana, le laissant seul au milieu des rosiers, un verre de vin à moitié entamé à la main. Seul ? Il le crut un instant, avant d'entendre un craquement de branches le faisant sursauter. Il se retourna pour faire face à James Dixon. Ses sourcils se haussèrent. Il ne s'attendait pas à voir quelqu'un ici, encore moins cet homme là et encore moins seul, sans son épouse.

"Rebonsoir. Pardonnez ma surprise, je ne m'attendais pas à trouver quelqu'un ici. Vous êtes amateur de rosiers ?"

Il leva la main qui tenait son verre de vin, pointant les arbustes tout autour d'eux. Définitivement, il y avait quelque chose dans le regard de cet homme qui ne lui plaisait pas du tout. Mais il se garderait bien de le montrer.

"Vous appréciez la fête ? Vous avez eu l'occasion de faire un tour dans le labyrinthe j'espère, il est ... surprenant."

Non, vraiment, il n'aimait pas être seul face à lui et se sentait soudainement bien trop à l'écart de cette foule. Et qu'avait-il fait de Talulah ?
Dire qu'il commençait à regretter la présence de cette peste... Ce labynrinthe avait des effets bien surprenants, c'était rien de le dire.

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