“Les bons souvenirs durent longtemps, les mauvais plus encore.”

“Les bons souvenirs durent longtemps, les mauvais plus encore.”

«Nous ne faisons pas de nouvelles rencontres par accident. Elles sont destinées à croiser notre chemin pour une raison»
Artémis de Beaumont & @Julian C. Laska

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Cela faisait quelques jours qu'Artémis était de retour à la MUL. Elle avait passé les dernières semaines à l'Archipel des Hébrides avec son hypothétique future belle-famille et, avant ça, chez ses parents dans le domaine des de Beaumont pour se remettre des mutilations subies lors de l'attentat de Poudlard.

Sa jambe, mal guérie, l'avait condamnée au fauteuil roulant. Quand elle avait pu remettre un pied devant l'autre, aidée par une canne - qu'elle avait encore - Alistair, présent tout du long, avait demandé à ce qu'elle vienne en Ecosse. Officiellement, pour organiser leur mariage. Officieusement, pour lui donner un cadre "neutre" (après tout, elle n'était encore jamais allée malgré le contrat entre leurs deux familles) pour se remettre psychologiquement. Parce oui, c'était surtout son psyché qui avait été touché. Selon les médecins, malgré les cicatrices encore présentes, Artémis était guérie. Mais elle faisait un blocage.

Cependant, après un certain temps, elle commençait à se languir de l'université et de sa chambre d'étudiante, elle avait demandé à rentrer. Conscients que cela ne servirait à rien de la surprotéger, ses proches avaient acceptés. Bien sur, certains l'avaient raccompagnée pour l'aider à se ré-installer, faire un brin de ménage dans sa chambre et a mettre ses affaires dans les armoires. Elle avait revu ses camarades d'option musique et s'était occupée l'esprit avec le travail de préfète en chef ainsi qu'à la chorale. Il n'y avait que le club de gymnastique et de danse qui n'avait pas encore eu "l'honneur de sa présence". De toute façon, depuis que la cheffe de club précédente avait été diplômée, personne n'avait encore postulé pour le poste. Certains s'étaient attendus à ce que Artémis le fasse mais entre son travail chez les préfets, à la chorale et ses études en général, c'était du travail en plus et se fatiguer pour rien!
C'était bien les défis mais si c'était pour se coller un burn-out: non merci!
...Et aussi, elle ne savait pas si elle allait continuer. Se déplacer avec une canne, c'était pas l'idéal pour une sportive. Surtout dans un club comme celui de gym et danse.


Aujourd'hui, Artémis profitait d'un des rares jours de congé pour s'entraîner à la musique. Elle s'était renseignée, via les dossiers dont elle avait accès, sur les salles de classe libres et en avait repéré une un peu plus éloignée. Cela tombait bien, c'était une de celles que les musiciens utilisaient. Il y avait même une petite estrade. Son étui à violon en main, Artémis, devant la salle de classe, sorti la clé et entra dedans en allumant la lumière. Elle soupira de soulagement en la voyant vide et ferma la porte derrière elle.

Artémis posa son étui et l'ouvrit. Frôlant, du bout des doigts, elle soupira. Elle n'avait presque pas touché à son violon depuis l'attentat. Mais là, elle le sentait bien. Prenant le manche, l'archet ainsi qu'une partition, elle monta sur l'estrade et s'installa. Elle mit sa partition sur le pupitre et accorda son instrument quelques secondes avant de commencer à jouer.

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Musique:

Les cauchemars étaient toujours aussi terribles. Julian passait plus de temps avec Orion, qu’il avait retrouvé après être revenu ici, mais même la présence quotidienne ou presque de son ami n’aidait plus. Il passait des nuits horribles et en venait à ne plus tenter de fermer les yeux car dès qu’il le faisait, il avait ces souvenirs qui revenaient et qui le hantaient. Comment oublier ce qu’il s’était passé ? Les corps, l’odeur du sang, la douleur, la torture. Il revoyait certains membres de son équipe tomber sans se relever alors qu’on continuait de lui poser des questions. Pour qui travaillait-il ? Qui les envoyait ? Personne n’avait répondu. Il avait gardé Julian ainsi que quelques autres. Il avait compris qui était les plus jeunes, ceux qui vendraient plus facilement la mèche.

Personne n’avait dit mot. Ils avaient été entraînés pour ce genre de situation, après tout. Cela rendait-il vraiment les choses meilleures ? Non. Julian n’avait pas signé pour voir ses collègues et amis se faire torturer et tuer. Il croyait en un avenir meilleur. Qu’il faisait le bien, ce qui était juste. Mais alors que des lames glissaient le long de sa peau, il avait très rapidement comprit que ces hommes pensaient aussi être du bon côté. Pour eux, ce qu’ils faisaient, c’était la justice.

Julian se souvenait encore d’un de ses collègue. Il était un des plus âgés du groupe, bientôt à la retraite. Mark, qu’il s’appelait, mais tout le monde s’amusait à lui donner des surnoms en rapport à son âge. Il avait une femme et trois enfants. Une fille qui devait rentrer à l’université et deux petits garçons, des jumeaux. Plus jamais ils ne verraient leur père et pourtant, ils n’en savaient strictement rien au moment où ils l’avaient quitté quelques mois plus tôt. Mark s’était sacrifié. Il état le chef de cette équipe et comme le capitaine du Titanic, il était resté à bord. Julian aurait aimé avoir fait quelque chose. Juste pour se dire qu’il aurait au moins tenté. Mais non. Ce n’était pas ce qu’on leur avait appris. Si un collègue est en danger, le mieux est de le tuer soi-même. Comme ça, jamais il ne révélera d’informations compromettantes. Ils n’avaient pas eu à le faire. Le lendemain, le corps de Mark avait été balancé dans leur cellule et était resté là jusqu’à la fin.

Cette nuit avait été la même. Trois heures de sommeil peu réparateur mais Julian n’avait pas le choix : il avait cours. Sa matinée fut terrible mais enfin, il fut libéré. N’ayant pas faim, il erra quelques temps dans les couloirs jusqu’à ce qu’un bruit attire son attention. De la musique et de ce qu’il reconnaissait, du violon. Curieux, il chercha d’où cela venait et quand il trouva la salle, écouta attentivement, comme hypnotisé. Il avait toujours aimé ça, la musique, mais il n’avait pas vraiment eu le temps d’y consacrer des heures. Il avait dû s’appuyer un peu trop contre la porte car celle-ci s’ouvrit d’un seul coup sous son poids, le faisant trébucher et tomber à genoux dans la salle, sous les yeux d’une demoiselle qui devait bien se demander ce qu’il foutait là. Il se releva en s’essuyant les genoux et se racla la gorge, gêné. « Hum, désolé. Je… Tu joues vraiment super bien. Ça te dérangerait si je reste ? Je te promets que je ne suis pas un pervers ! » Comme si un pervers ou un stalkeur avoueraient qu’ils en étaient un… Mais bon, il tentait quoi.

“Les bons souvenirs durent longtemps, les mauvais plus encore.”

«Nous ne faisons pas de nouvelles rencontres par accident. Elles sont destinées à croiser notre chemin pour une raison»
Artémis de Beaumont & @Julian C. Laska

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Quand les premières notes s'élevèrent, Artémis soupira d'aise. La musique avait, sans contexte, un effet thérapeutique sur la jeune femme et il était urgent qu'elle sente, de nouveau, son archet et le bout de ses doigts sur les cords de l'instrument.

Elle entamait la dernière note quand un bruit de porte défoncée la fit sursauter et faire volte-face. Elle vit un jeune homme, un peu près son âge, à genoux en face de la porte désormais grande ouverte. ...Salut? Dit-elle, surprise, et aussitôt le jeune homme, qui ne savait plus où se mettre, se redressa « Hum, désolé. Je… Tu joues vraiment super bien. Ça te dérangerait si je reste ? Je te promets que je ne suis pas un pervers ! » Elle sourit. Un pervers ne viendrait-il pas plutôt aux vestiaires? Dit Artémis d'un ton se voulant blagueur. Elle poursuivit: Merci. Oui bien sur. J'allais jouer quelque chose d'autres et j'aurais besoin d'un avis. Artémis pensa aussitôt qu'elle serait plus à l'aise, plus tard, quand elle donnera de nouveau signe de vie à sa mécène, Irina, à qui elle n'avait donné guère de nouvelle depuis l'hôpital. Artémis ne se sentait pas prête à remonter sur scène et elle supposait que Irina allait vouloir l'y pousser, malgré ses craintes. "C'est comme quand on tombe de cheval, il faut s'y remettre tout de suite", que certains lui disaient en apprenant qu'elle ne s'entraînait plus dans le but de jouer devant un public.
Elle n'avait pas peur de ne pas assurer. Artémis avait peur de la réaction des gens, la voyant boiter et mutiler.

Artémis attendu quelques instants que le visiteur se mette à l'aise avant de reprendre un air. Elle joua encore quelques minutes avant d'arrêter et de simuler un salut comme devant un public. Au fait, qui est mon admirateur secret? Demanda-t'elle, avant de poursuivre: Je m'appelle Artémis. Artémis de Beaumont.

code by bat'phanie

Musique:

Au moment où Julian avait crié qu’il n’était pas un stalker ou un pervers, il sut qu’il avait été idiot. Lui qui avait été entraîné à garder son sang froid, voilà qu’il venait de paniquer devant une fille qu’il ne connaissait pas. C’était peut-être parce qu’il avait envie de recommencer une vie tranquille et que ce n’était pas en surveillant les gens comme ça qu’il passerait pour quelqu’un de sain. « Salut. » répondit-il bêtement après sa tirade alors que la demoiselle semblait plus que surprise en lui sortant une simple salutation. Peut-être aurait-il dû commencer par ça, effectivement… Il paraissait sûrement plus louche à s’expliquer comme ça que s’il avait simplement réagit normalement en expliquant pourquoi il était là sans paniquer comme un adolescent. Chose qu’il n’était plus depuis bien longtemps maintenant… « Effectivement. » Il n’allait pas lui dire qu’il avait déjà rencontré des cas où des pervers suivaient des jeunes femmes ou même des jeunes hommes dans des endroits étranges. Pas besoin de vestiaires pour certains…

Mais il voulait paraître normal. Normal. Et c’était pas un faisant un cours sur les pervers et les psychopathes qu’il allait paraître normal. Julian, surpris, ne put s’empêcher de sourire avec sincérité à le jeune femme devant lui. Elle était soit très confiante soit très… naïve. Dans tous les cas, elle venait d’accepter qu’il reste et il en était heureux. Il avait besoin de se changer les idées et la douce mélodie que jouait la rouquine semblait calmer un peu ses nerfs. La seule personne qui avait ce pouvoir sur lui, c’était Orion. Alors oui, c’était un peu nouveau pour lui de pouvoir se relaxer sans prendre des potions ou médicaments. Julian s’installa donc sur une chaise pour se mettre plus à l’aise, proche d’un mur. Il ne voulait pas être en plein milieu de la salle, il savait très bien qu’il n’en serait que plus paniqué et mal-à-l’aise. Il se connaissait, maintenant.

Elle se remit à jouer et un petit sourire naquit sur ses lèvres. Il n’avait jamais été un passionné de musique ; quand il était adolescent, ce n’était pas quelque chose de ‘’cool’’ à faire et ensuite, il n’avait pas vraiment eu le temps. Ce n’était pas non plus le genre de chose que l’on apprenait à la CIA à moins qu’on devait tenter une mission dans le monde musical, ce qui était plus que rare… « Oh. Enchanté, Artémis. Je m’appelle Julian Laska. Je suis en première année ici et toi ? » Il ne connaissait pas encore grand monde. Pas parce qu’il était timide, non. Mais parce qu’il se sentait un peu hors du temps… Être ici, en première année à son âge, c’était étrange pour beaucoup de personnes qui adoraient tenter de deviner pourquoi. « Tu joues depuis longtemps ? » demanda-t-il ensuite en lançant un regard ainsi qu’un petit coup de tête en direction de son violon. Il était curieux et autant lancer la conversation sur quelque chose qui les intéressait tous les deux en attendant d'apprendre à se connaître.