Aaron Rawley | Bob Morley

La famille Rawley n’était peut-être pas la famille la plus aisée au monde mais elle était certainement une des plus heureuses. La mère, Sarah Rawley, née Backdrift, avait trouvé sa voie dans l’art magique tandis que son mari, un heureux mécanicien au nom de Aleister Rawley, découvrait le monde magique de sa femme en compagnie de leur première fille. Aaron naquit en 1991 dans la paix et la prospérité du monde magique tout en comblant sa grande sœur alors âgé de 5 ans et qui rêvait d’avoir un peu plus de compagnie.

Aaron fut le modèle parfait de l’archétype du second de la famille : imprudent dès ses premiers pas, sautant d’un canapé à un autre au grand damne de ses parents et surtout, embêtant un peu trop sa sœur qui regretta amèrement son rêve durant les premières années de son frère. Pourtant Aaron adorait sa sœur et ce fut en grandissant un peu plus que sa sœur comprit que les garçons montraient bien souvent leur affection en taquinant les filles. Son père, ayant gardé son métier dans le monde moldu, lui apprit très rapidement les rudiments de l’entretien des voitures mais également des motos et Aaron fut apte très jeune à comprendre ce que son père faisait. Sa mère, quant à elle, lui enseigna également son métier, bien qu’il fût moins réceptif, il fallait le dire. La peinture magique, les poteries animées et la création de conte animée était bien moins son domaine mais il se ravissait toujours de ce que sa mère accomplissait pour survivre. Car il fallait bien l’avouer, l’art ne payait pas assez et c’était bien le père qui ramenait de quoi vivre dans la maison.

L’argent n’a pas une valeur particulière dans la famille Rawley. Ses parents lui ont vite apprit qu’il s’agissait d’un matériel qui venait et partait et que même s’il permettait de vivre une vie confortable, il ne donnait pas pour autant les moyens d’être heureux et épanouit. Pour cela, l’Amour qui régnait dans cette famille était impérissable et les tenait soudé ensemble, quoi qu’il arrive, partageant comme bon nombre de familles sorcières et moldus, la culture des deux mondes. Aaron et sa sœur allèrent ainsi à l’école maternelle et primaire de la ville où ils ont grandi, gardant même maintenant de très bons contacts avec leurs amis, essentiellement moldus. Ainsi, les enfants apprirent très rapidement, grâce à leur mère, à contrôler leur magie ainsi que leurs émotions afin de garantir le secret qui coulait dans leur veine. Le soir venu, elle leur enseignait la magie, exactement comme le faisait leur grand-mère à l’époque et ce fut ainsi qu’Aaron et sa sœur apprirent à être tolérant et respectueux.

Mais il était clair qu’il y faisait bon vivre à Poudlard et il fut heureux d’y trouver sa sœur car même si elle était alors en 6ème année lorsqu’il y entra, elle s’était fait une joie de pouvoir le revoir tous les jours. Aaron fut réparti d’office à Gryffondor, tout comme sa sœur, sa mère et sa grand-mère avant lui, faisant ainsi la fierté de sa famille, ne manquant jamais d’écrire à son père au moins une fois par mois. Le jeune garçon savait ce qu’il coutait à son père de ne pas voir ni connaitre ce monde tel qu’il le voyait par ses propres yeux et il s’était fait un point d’honneur à ne jamais mettre son père de côté, l’émerveillant à chaque récit qu’il lui racontait. Sa scolarité à Poudlard ne pouvait pas être plus prometteuse, les talents en sortilège et en potion de sa mère l’ayant aidé à mieux canaliser sa magie au travers de sa baguette magique mais très rapidement, il en vain à vouloir mieux maitriser la magie sans baguette, ce qui lui valut de très bonne note. On pouvait souvent le voir étudier dans la bibliothèque, tout comme dans le dortoir entouré de montagnes de livres, ne s’intéressant nullement aux intérêts des autres garçons. Mais on ne lui en voulait pas, il avait ses amis malgré cette différence, même s’il était souvent sujet aux moqueries de la part des Serpentards. Pourtant aucun n’osait le lui dire en face, sous peine d’être mis à terre autant par lui-même que par sa sœur.

Celle-ci était très protectrice envers lui durant les premières semaines de sa scolarité mais comprit très vite que son jeune frère n’avait pas besoin d’être chaperonné à Poudlard. Elle le laissa faire ses premières erreurs d’étudiants en riant, tout en étant là pour le consoler lorsque ses notes étaient –très rarement malgré tout- plus basse que la normale. Lorsqu’elle quitta Poudlard, Aaron rentrant alors en 3ème année, il perdit quelque peu les repères qu’il avait construit autour de lui et remercia très vite l’engouement de ses camarades pour le Quidditch et surtout les filles pour le faire rire. Sa sœur prenait toujours le temps de lui écrire, même si au fur et à mesure que son métier lui prenait du temps, elle arrivait de moins en moins à rentrer chez leur parent pendant les vacances de son frère.

Aaron était heureux à Poudlard, il avait bien entendu quelques personnes dans le collimateur mais ce genre de problème était loin d’être sa priorité. Il s’était déjà fixé depuis sa deuxième année à devenir Auror et commençaient déjà à travailler dur pour être pris sans problème après sa sortie à Poudlard. Il ne dévoila son projet d’avenir qu’à une seule personne d’ailleurs, ne voulant pas ébruiter son envie pour ne pas se mettre des bâtons dans les roues avant même d’y être. Poudlard lui permis au fur et à mesure des années, d’aggrandit ses connaissances autant académiques mais également physiques puisqu’il s’entendait bien avec toutes les autres personnes des autres maisons, les aidant ponctuellement pour les devoirs. Il connut ainsi sa première petite amie qui déménagea pour étudier dans une autre école sorcière après deux ans de relation. Aaron n’était pas un garçon qui se permettait d’avoir plusieurs filles en vue, ni même une priorité quand il étudiait à Poudlard. La déception fut vite remplacer par son engouement pour la défense contre les forces du mal et d’autres matières dans lesquelles il ne cessait de faire de son mieux.

Alors qu’il arrivait à la fin de son année scolaire à Poudlard, Aaron profita longuement de ses vacances scolaires pour aider son père dans son garage, comme il le faisait chaque année. Il savait qu’il n’aurait certainement plus autant de temps pour l’aider et offrait sa magie pour soulager son père de bien des mots, la majorité lui permettant enfin d’utiliser la magie en dehors de Poudlard. Il gardait bien sûr en tête qu’il ne pouvait le montrer au moldu et profitait de la nuit pour réparer les pièces que son père mettait du temps à exécuter.

Quand il arriva à l’école de formation supérieure pour Auror, il se rendit compte que malgré le fait qu’on ne cessait de lui dire qu’il s’agissait d’une extension de Poudlard, l’ambiance et le sérieux étaient d’un tout autre niveau. Mais ravit de pouvoir en apprendre toujours plus, Aaron se concentra pendant six ans à étudier, pratiquer et se former pour devenir l’élite de la protection des sorciers rencontrant alors énormément d’autres étudiants tous aussi assoiffé de connaissances que lui. Certains venaient de Poudlard et d’autres de contrés différentes qu’il se permit de voyager à chaque fois que l’occasion se présentait. Sa sœur et lui s’écrivaient encore alors très souvent et il lui envoyait à chaque fois un souvenir de l’endroit où il était, même si ce n’était que pour une seule journée. L’avantage de pouvoir se téléporter plus facilement dans les zones prévues à cet effet rendait le voyage moins long par rapport aux transports moldus. Pourtant Aaron ne se séparait pas de sa voiture que son père gardait précieusement dans le garage de la maison familiale. Si sa sœur avait déménagé bien assez tôt de la maison, Aaron y resta jusqu’à la fin de ses études et emménagea dans la même ville que ses parents pour garder une proximité certaine.

Ce fut lors de sa troisième année qu’il croisa Lou Nightingal, jeune fille qui était également à Gryffondor dans la promotion suivant la sienne. La personne à qui il avait confié son secret d’avenir quelques années auparavant, sans plus penser un seul instant à la côtoyer après Poudlard. Alors qu’ils n’étaient que de simples connaissances jusque-là, Aaron apprit à comprendre à quel point, malgré la timidité apparente de la jeune fille, se cachait une incroyable force et envie d’être la meilleure dans son domaine. Il connaissait les rumeurs circulant sur l’accident qu’avaient eu sa mère son frère, la sœur d’Aaron étant dans la même promotion qu’Ash mais jamais il ne s’était permis de la rendre mal à l’aise en étant curieux. Il la laissait lui parler, quand elle s’ouvrait de temps en temps à lui mais ils passaient le plus clair de leur temps à s’entrainer. Ainsi ils se surpassaient toujours mutuellement afin d’être toujours en quête d’évolution malgré le fait qu’elle avait toujours deux ans de moins dans le parcours académique de la formation. Leurs deux caractères avaient beaucoup changé depuis Poudlard et Aaron ne cessait d’être surprise par les compétences et la rage de la jeune femme, souhaitant par-dessus tout pouvoir la soulager du fardeau qu’elle avait sur les épaules. Avec le temps, elle devint une amie fiable en qui il avait à présent entièrement confiance.

Lorsqu’il annonça à sa famille et sa sœur qu’il avait réussi brillement à devenir Auror en devenant major de sa promotion, il se rendit compte qu’il n’avait reçu aucune réponse de la part de sa sœur. Du moins pas immédiatement et après quelques jours de silence, sa sœur lui répondu dans une lettre très furtive qu’elle était contente pour lui. Cependant, au fur et à mesure que les semaines passaient et qu’il intégrait le département de la justice magique, sa sœur lui donna de moins en moins de nouvelles, inquiétant tout d’abord leurs parents puis inexorablement lui-même, ne sachant même plus où la joindre. Il savait que les services postaux sorciers finissaient toujours par trouver le destinataire mais il n’avait encore aucun moyen de suivre une chouette sous peine d’abuser de son métier pour une affaire plus que personnelle. Pendant plus de deux ans, Aaron donna son âme et son corps à devenir le meilleur Auror de sa section, visant très clairement le poste de Chef du bureau des Aurors. Ses parents mourraient d’inquiétudes sans oser l’exposer dans un avis de recherche, sans comprendre pourquoi elle s’était coupée du monde alors qu’ils avaient tout fait pour lui assurer une parfaite éducation. Aaron devenait ainsi de plus en plus prit par son métier, dévouant sa logique et son instinct pour se changer les idées, pour ne plus y penser malgré le fait qu’il prenait toujours soin de ses parents. Il prenait de plus en plus de risque, il commençait à montrer des aptitudes d’un pur leader, se faisant remarquer par son chef autant pour le sermonner que pour le féliciter.

Ce fut la venue de Lou quelques années plus tard dans la section élite du département qui lui apporta un réconfort qu’il ne comprit pas immédiatement. Mais il se rendait compte qu’à chaque fois qu’il croisait son regard, malgré toute l’animosité qu’elle pouvait laisser s’échapper à certains moments, il se sentait bien. Il se côtoyait toujours comme de bons amis, prenant le petit déjeuné ensemble au ministère de temps en temps, parcourant leur mission en même temps, faisant parfois équipe. Mais il n’avait encore jamais osé faire d’autres pas, pas par peur d’être rejeter mais parce qu’il souhaitait avant tout retrouver sa sœur disparue sans perdre cette priorité. Car il le savait, Lou pourrait être son point fort comme son point faible et un Auror ne pouvait pas se permettre d’avoir une telle valeur dans sa vie, compte tenu des récents évènements dans le monde des sorciers.