Histoire
Jésus Christ Marie Joseph… Vous savez quoi les gars ? Allez bien niquer vos mères. Ah oui, alors je préviens que pour les religieux… Je vais pas du tout être polie ! Mes parents sont des fils d’enculeur de chèvres de grenouille du bénitier. Vous savez aux États-Unis, y a la communauté qui soigne avec des prières ? Bah ça c’est mes parents, la contraception c’est le DIABLEUUUUUUUH la magie, c’est le DIABLEUUUUUUUUH. Alors. J’ai des petites frères et petites sœur et grand frères grande sœur. On est douze gosses. Bref. Une sur douze qui a de la magie. Vous voyez les séances d’exorcisme dans les films ? Ouais, ben pareil. En pire. J’ai eu beaucoup de chance de ne pas devenir un obscurus. Peut-être parce que la magie me protégeait ? Me faisait voir un monde plus rassurant que celui de la religion ? Quand j’étais enfermée dans le placard glacial au sous-sol, dans ma main il y avait une petite flamme pour m’éclairer. La magie me permettait de guérir, ou de me protéger d’une certaine manière. La lettre de Poudlard a été une véritable libération aussi. Les monstres, les enfants de Satan tout ça… Le monsieur du ministère qui était venu à du sentir que c’était pas bon pour moi. Que jamais je ne pourrais faire ce que je veux. Ah bah manquer de se prendre un coup de crucifix dans le nez… Ça aide ! Bref, c’est lui qui m’a aidé à me loger pour la fin des vacances au chaudron baveur avec une lettre du ministère tout ça… Ah bah… une gamine de dix ans, maigre etc. Hey, les sorciers, la protection des enfants né dans les familles moldues… Vous savez que c’est important ? Visiblement… ça dépendait des cas. C’est ce même monsieur qui m’a montré comment me rendre à la voie 9/3/4. J’ignore ce qu’il est devenu de cet homme, je ne l’ai plus jamais revu ensuite.
Poudlard… Je crois que j’en ai pleuré de joie devant. En silence, comme toujours. Un endroit à moi, pour moi. Où je ne serais jamais un monstre, où Dieu serait pas là et où je serais au paradis ce qui pour mes « adorables » parents était l’enfer. Tant mieux. Griffondor… La maison du courage. Je crois qu’il en avait fallu pour subir ce que j’avais subi. Je taisais soigneusement ce qu’il se passait chez mes parents aux autres, préférant mille fois rester à noël et aux vacances à Poudlard. Je me souviens, du haut de mes onze ans que j’avais supplié à genoux mon directeur de maison, dans son bureau pour rester à Poudlard pendant l’été. Ça… il ne pouvait rien y faire. Je dû retourner à Londres pour l’été, me jurant que l’année prochaine, je trouverais un moyen de ne pas revenir. Un été en enfers à essayer de chasser le poison de Satan de mes veines… J’avais profité d’une sortie à Londres pour aller voir un important prêtre ou archevêque ou j’en sais rien, pour me faufiler à nouveau dans le chemin de traverse… C’était une manière comme une autre de me protéger de vivre là-bas. Le patron du chaudron m’avait reconnu, et contre de l’aide en cuisine et un peu pour ne ménage, je pouvais rester. Il ne posa pas de question, et je ne pouvais rien raconter.
Autre déchéance pour ma famille, en plus d’être un être contre-nature j’avais une orientation sexuelle « contre-natureuh ». Ah j’ai oublié de préciser : mes parents, dieu et satan savent comment, étaient hauts dans les positions sociales… Donc pour les atteindre… On repassera. Bref. Quatrième année à Poudlard où je me distinguais par une précision dans les sortilèges et enchantements et maléfice, je me trouvais une petite amie. Poly ! Petite Serdaigle toute gentille toute douce qui me proposa de passer l’été chez elle. Les deux précédents je les avais passé dans la rue. J’avais beaucoup hésité à parler des sévices de mes parents… Mais j’avais préféré à nouveau ne rien dire.
Je savais que mes secrets pesaient sur Poly et je préférais la laisser partir lorsque je la sentis trop insistante. J’avais peur de ce que ça pourrait lui faire. Je lui souhaitais juste du bonheur avec un dernier baiser sur la joue. Je ne lui en voulais pas de me quitter. J’étais pas bien pour elle. Au moins j’avais passé un bon été chez elle. C’était pas mal… Je continuais mes étés à moitié dans la rue, à moitié à vivre chez quelques amies.
Alec. Pour Alecta. Ma petite amie en septième année. Belle, intelligente… Tout pour plaire, même des cheveux bleus ! À elle, je lui avais tout raconté et jamais elle me laissa passer plus d’une heure seule avec mes parents. Jamais. Même si c’était sur le quai de la gare. Alecta… Je me suis mise en collocation aussitôt pour nos études à la MUL. Elle en droit magique et moi en Études en Protection Magique pour six ans. Je voulais être tireuse d’élite au sein du ministère. Chacun son truc. Elle le droit. Moi… Tirer dans la tête des gens à trente mètres pour les arrêter. De manière non létale le tir. Dès la fin de mes études, plus quelques mois, j’ai eu ce poste. L’une des plus jeunes à avoir réussis. C’était pas rien quand même. Alec, elle voulait voir s’il était possible de mettre en place au sein du ministère une unité spéciale pour les enfants comme moi. Jamais son projet ne verrait le jour.
« Plumeau ? T’es sérieuse ?- Bah oui ! C’est mignon t’as vu leur queue ?- Alec… Oui ! C’est mon patronus… Mais plumeau !- S’il te plaît !- Nan ! Pumba.- T’es pas drôle.- Je t’aime.- Tricheuse.- J’assume si c’est pour dire que je t’aime.- Je t’aime aussi. »Elle était partie un matin. Elle est jamais rentrée. Jamais. Des gars avaient repéré qu’elle était lesbienne quand on se baladait dans le côté moldu de Londres. Ils n’ont pas aimé… Quatre coups de couteaux dans le dos… J’ai dû l’identifier. Je me souviens du hurlement de douleur que j’ai poussé en la voyant. J’étais au travail… Elle venait m’y rejoindre après un rendez-vous avec une famille moldus avec enfant magicien. Putain de moldu. Ce jour-là, je me suis juré de tuer tous ceux ayant fait du mal à un sorcier dans leur vie. Volontairement. Death Wings… J’étais aussi sur le coup… Est-ce que je devais les rejoindre ? Non. Ce combat… C’était le mien.
Je levais ma baguette très lentement, le moldu ne me voyait pas. Le skinhead. Toi, c’est purement parce que t’es du genre à faire partie de l’inquisition. Et que je sais que mon père a des contacts avec tes potes.
« Avada Kedavra. »Une lumière verte, en pleine tête, personne à minuit, dans ce coin paumé de Londres… Normal. J’essuyais ma baguette soigneusement avant de disparaître. Je me rendis au cimetière et fis apparaître un bouquet de fleur sur la tombe d’Alec. Ça faisait un an tout pile. J’ouvris la porte de mon appartement et un miaulement se fit entendre. Je me penchais pour prendre ma petite chatte, encore un bébé, Plumeau dans mes bras et elle grimpa se nicher sur mon épaule. Je souris.
« Allez Plumeau, on va dormir ? »Elle bailla longuement, et je pris ça pour un oui.