Make peace with our broken pieces

Sujet: Make peace with our broken pieces Sam 13 Avr - 17:16

❝ I miss her so much. I love her. I want her to grow up and become who she was meant to be. I wanted her to grow up with me ❞

« Allez viens, on va s'amuser. Ça te fera du bien de voir du monde et c'est juste un dîner.
- Non, j'ai eu une sale journée Dwight, je t'assure que j'y tiens pas. C'est un doux euphémisme. Elle n'a aucune idée de comment elle s'est traînée dans les couloirs du ministère son dossier sous le bras. Le pire c'est qu'elle ne s'en souvient même pas, elle a buggé au moment où Arthur lui demandait si elle avait toujours le téléphone. De retour au bureau elle n'avait plus de dossier, espérons qu'elle l'ait donné au bon service en mode pilote automatique. Là elle rêve juste de se réfugier chez elle (son téléphone scotché à la main des fois que l'univers soit généreux deux fois de suite dans la même journée), d'enfiler la vieille chemise d'homme qui appartenait au nouveau chef des Aurors et de mettre la misère au pot de crème glacée Ben & Jerry's Cookie Dough. En vrai elle va sûrement zapper le passage avec la glace, son estomac est toujours aussi noué que les racines d'un spriggan.
- M'oblige pas à te supplier ou à te rappeler ce que tu me dois !
- Ok, ok t'as gagné, je viens. Ça me permettra peut-être d'oublier deux minutes mon cœur en morceaux. Qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour contenter son boss. En plus ils se connaissent depuis son embauche au ministère. C'est Dwight Tremblay qui l'a convaincu de venir travailler pour son tout jeune cabinet. Le hic c'est que depuis il a tendance à être un peu trop... tactile et à vouloir la pousser à sortir, de préférence avec lui. T'as dit que qui d'autre venait ? »

Un sourire un peu figé de circonstance, la galloise essaie de ne pas se faire griller vu qu'elle a la tête clairement loin des bavardages autour. Au moins elle a réussi à feinter Dwight au moment de déterminer qui mangeait à côté de qui. Il est à l'autre bout de la table, c'est parfait. Elle peut même faire semblant de pas le voir quand il regarde dans sa direction. Sérieux, il aurait pas pu plus mal choisir son jour. Déjà qu'elle a jamais réussi à se sortir Thorn de la peau et là qu'elle vient tout juste de l'avoir devant les yeux en chair et en grognements autant vous dire que le Tremblay peut s'accrocher et se la mettre derrière l'oreille (sa baguette voyons ! A quoi vous pensiez?!). Autour d'elle ça papote, ça rit, ça s'agite. Constance n'arrive même pas à faire semblant. Elle n'en a pas envie, rien ne la tente là tout de suite hormis s'allonger en boule dans un coin et espérer que le sommeil finira par venir faire taire le vacarme de ses pensées, le tumulte de ses émotions. Mais non, c'est pas pour de suite parce qu'une deuxième Thorn est de sortie. Putain c'est la journée portes ouvertes de leur maison ou quoi ? Dans la Famille T comme Tuez-moi je demande la sœur ! Pitié dites-moi que je vais pas ENCORE devoir m'excuser et balancer à la face du monde à quel point je suis une sombre connasse. Je sais pas si je vais survivre, vous voyez là. Je supporterais pas deux yeux accusateurs de plus sur moi qui me flinguent pour un crime que je paie déjà tous les jours. Et c'est trop tard pour transplaner vers ses amants Ben et Jerrys, leur réconfortant goût de Vanille et de cookies. Pourquoi je pense à de la bouffe, là je vais plutôt gerber. Elle se relève en catastrophe, faisant tomber sa chaise à la renverse et court vers la première porte qu'elle trouve. Mauvaise pioche, après la famille qui fallait pas elle ne tombe pas sur la salle de bain. C'est une chambre visiblement, la fenêtre donnant sur cour fera l'affaire. C'est toujours mieux que le couvre-lit non ? Une seconde plus tard elle est penchée au dessus du vide. On dirait que le contenu de son estomac, qui de toute façon remonte au petit matin et ne doit pas peser bien lourd, ne veut pas sortir de suite. L'air frais a aidé peut-être. Des pas derrière elle, si c'est Dwight elle va regretter de pas lui vomir dessus, cela réglerait poliment le sort de son attirance pour elle. Du moins, elle ose l'espérer.

« Ça va, je dois juste couver un truc. Ouais un gros microbe ronchon et aimable comme un ours que j'ai trouvé le moyen de quitter quand je l'aimais encore. Elle se retourne, prête à sourire d'un air rassurant. Et quand on parle de l'ours, on en voit la sœur. Salut Viviane... C'est parti pour le round 2, knock out programmé au premier impact. Non en fait là ça s'apparente plus à se faire percuter par un magicobus que par un coup de poing de Tyson. Elle a l'air plus mature, la maternité sans doute. Encore un petit coup de pute du destin tiens... Toujours appuyer sur les plaies à vif. Je suis désolée, j'imagine que je t'ai fait beaucoup de mal à toi aussi en partant comme une voleuse. Comment est-ce que tu vas aujourd'hui ? Et Enid ? Elle doit avoir bien grandi.

La chasse à la Galloise est ouverte, qui aura sa peau en premier ?

(c) sweet.lips

Ce soir Viviane et son mari ont été invité à un repas auprès de Dwight, une connaissance d'Elijah. Enid est gardée par Finn son babysitter préféré. La petite fille en a même pressé ses parents de se préparer.

Arrivés à la soirée, vient le temps des salutations et divers papotages. Ils parlent de tout et de rien. Plusieurs personnes sont déjà présentes. Elle a un arrêt sur image quand elle la voit. Elle la reconnait entre mille. Non ce n'est pas possible. Elle hallucine. Elle remarque que la femme va mal. Viviane préviens son mari, qu'elle va aller voir Constance et discuter avec elle. Il est temps de régler quelques comptes.

Constance est penchée à la fenêtre. Elle a l'air d'aller mal. Viviane reste à ses côtés. Au cas où. Comme le ferait une amie. Une soeur. Qu'importe son ressenti pour elle, elle ne peut pas la laisser dans cette situation.

- C'est un euphémisme. Tu ne m'as pas fait beaucoup de mal en partant. Tu as fait plus de mal encore.

Et elle ne parle pas de son frère. Lui était anéanti. Elle se souvient encore, l'attente devant l'Autel. Constance qui n'est jamais venue. C'était un véritable cauchemar.

- Un hibou ça ne t'aurais rien coûté. Ça aurait toujours été mieux que de fuir lâchement.

Elle s'est fait des films. Pendant un moment, elle s'était même imaginée, que la femme qui aurait dû être mariée à son frère était morte. Ou pire encore. Cette femme qu'elle considérait comme une soeur. Elle se souvient, qu'adolescente, c'était vers elle qu'elle se tournait quand elle en ressentait le besoin et qu'elle ne pouvait pas en parler à ses frères.

- C'est surprenant de te retrouver ici. Je ne savais pas que tu connaissais Dwight. Là aussi les hiboux ne doivent pas exister.

Encore un reproche. Elle ne peut s'en empêcher. Elle en veut à Constance. Non pas de ne pas s'être mariée à son frère. Après tout chacun peut avoir ses raisons. Elle lui en veut d'avoir disparue. C'est sa fuite qu'elle reproche.

- Ma petite famille va bien. Je vais bien. C'est plutôt à toi qu'on devrait poser cette question.

La mère de famille, essaye de garder son calme. De masquer ses émotions. Revoir Constance, ça remue tant de choses. La tristesse, la déception, l'amertume.

- Depuis quand es-tu revenue ici ? Arthur est-il au courant ?

Cette question lui brûlait les lèvres, depuis qu'elle avait reconnue la femme devant elle.

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❝ I miss her so much. I love her. I want her to grow up and become who she was meant to be. I wanted her to grow up with me ❞

Ça commence à faire beaucoup pour une seule journée ! Il a fallu des mois pour qu'elle sorte de sa tanière après le mariage avorté. Elle avait commencé par accepter l'idée d'aller de l'avant, de tourner la page sans pour autant se sortir Thorn de l'esprit. A croire qu'on lui avait jeté un sort, c'est d'ailleurs ce que soutenait sa mère qui a toujours eu la magie en horreur depuis son divorce avec Alwin. Au moins Viviane n'a pas l'air décidée à lui crier dessus. Pour le moment... C'était le plus triste avec sa rupture, elle n'avait pas perdu qu'Arthur, elle avait aussi perdu sa famille. Constance s'était toujours sentie plus à l'aise au milieu des Thorn que parmi les siens. Ils l'avaient facilement accepté voir adopté, surtout le petit bout de femme en face d'elle. Viviane était la sœur que la galloise n'avait jamais eu. Alors forcément qu'elle lui a manqué, forcément qu'elle aurait voulu s'excuser et lui expliquer ses raisons bien avant, forcément qu'elle s'en était voulue de se comporter comme une conne. Comment elle aurait pu lui faire comprendre sans la blesser que la voir devenir mère quand elle et son frère se tuaient la santé à essayer avait été un coup dur ? Comment lui dire que même si elle était heureuse pour sa belle-sœur, qu'elle aimait sa nièce cela remuait à chaque visite le couteau dans la plaie ? Viviane ne méritait pas ça, elle n'était en rien responsable de ce que Constance pouvait ressentir, de cette injustice qui lui ravageait le cerveau autant que le cœur. Par pragmatisme, elle a pensé qu'une fois partie seule une disparition complète pourrait aider Arthur et ses proches à tourner la page. Tout comme pour elle d'ailleurs. C'est plus facile de détester la femme égoïste qui s'est barrée le jour du mariage que la belle-sœur en larmes devant vous, non ?

- Je ne peux pas revenir en arrière ni effacer le mal que je t'ai fait, que je vous ai fait. Je peux juste te demander pardon.

Elle aimerait lui dire que si c'était à refaire elle changerait tout, qu'elle voudrait pouvoir d'un coup de baguette magique revenir en arrière et tout effacer. Sauf qu'il n'existe aucun sortilège pour ça. C'est sûrement mieux ainsi, cela l'oblige à assumer son erreur. Ce serait trop facile sinon.

- J'ai connu Dwight quand je bossais pour le ministère, c'était mon superviseur. Aujourd'hui c'est mon patron, je suis de retour depuis un peu plus d'un mois.

Et bim ! On enchaîne avec le sujet douloureux, celui qui fâche. Même si depuis ce midi Constance n'arrête pas d'y penser elle espérait faire un break avec ça. Foutu pour foutu de toute façon... Y a un des Thorn, celui à qui elle a sûrement fait le plus de mal, qui ne la déteste pas. A voir l'attitude plutôt gentille de Viviane, peut être qu'elle va pouvoir doubler le score.

- J'ai revu ton frère ce matin. Je ne savais pas qu'il était passé chef des Aurors. On a eu une discussion forcément... Comme toi il m'en veut d'être partie sans donner d'explication, c'est normal. Je me suis justifiée, mais je peux comprendre que ce soit difficile de me trouver une excuse. Je m'en trouve pas toujours moi-même.Tu sais, si je ne t'ai pas contacté c'est parce que je pensais que tu ne voudrais plus rien avoir à faire avec moi après ma conduite. Je voulais pas te mettre non plus dans une situation difficile vis à vis de ton frère. J'aurais pas dû partir comme ça, et après c'était compliqué de revenir frapper à votre porte. Je me suis dit que ça vaudrait mieux pour Arthur qu'il m'oublie et trouve quelqu'un qui le mérite plus que moi. Je pensais que ce serait plus facile si je ne réapparaissais pas. Il a l'air d'aller bien. Non ?

Quant à savoir comment la galloise va... C'est une autre histoire. Elle aurait dit que ça roulait ce matin avant de se trouver nez à nez avec le grand amour de sa vie. Ce soir elle est juste sous le choc, dévastée et paumée. Il faudrait sûrement du temps pour digérer. Elle pensait pas que se retrouver devant Arthur lui remuerait autant les tripes, ni que ça ferait mal de voir qu'il s'en sort bien sans elle. C'est pourtant ce qu'elle espérait, qu'il s'en remette, qu'il trouve la femme qui saurait l'épauler mieux qu'elle-même. Ça fait juste chier que ses sentiments à elle soient toujours focaliser sur Thorn. Enfin pour le moment c'est une autre Thorn qui demande son attention. Viviane en mérite tout autant.

- Je suppose que ça vaut pas grands choses aujourd'hui... J'ai aucune idée de si tu voudras qu'on reprenne contact ou pas après ce soir, mais je fuis plus c'est fini. Je suis là, je serai toujours là pour toi si t'en as besoin ou envie. T'es une des personnes qui ont compté le plus pour moi Vivi, pas juste parce que t'es la sœur de l'homme que j'aime. J'ai gâché beaucoup de trucs mais ça ça restera. Alors si tu crois pouvoir me pardonner un jour, me faire une place. Je suis même prête à t'envoyer un hibou quotidien pour rattraper ceux que j'ai pas envoyé...

(c) sweet.lips

Viviane se sent perturbée par cette rencontre. Elle ne s'y attendait pas. D'un côté, elle est contente de retrouver Constance, de savoir qu'elle est toujours vivante. En même temps, elle ne peux s'empêcher de ressentir une certaine rancoeur.

- Plus d'un mois...

Des mots qu'elle prononce plus pour elle-même que pour son interlocutrice. Quand Constance lui demande si son frère va bien, elle lui répond en soupirant.

- Il tente de remonter la pente, entre son travail et sa peine de coeur, ça tu es bien placée pour le savoir, ça n'est pas toujours évident. Il pense sans cesse à toi. Arthur n'est pas un don juan qui va à droite à gauche. Il n'est pas le genre d'homme à s'engager à la légère. Il a voulu t'épouser... C'est pas du jour au lendemain qu'il aurait pour t'oublier.

C'est un grand frère dévasté qu'elle a dû ramasser à la petite cuillère le jour qui aurait dû être le plus beau de sa vie. Lui le pillier, le roc qui s'effondre. Jamais, elle ne pourra oublier sa détresse.

- Quant au fait de ne pas me prévenir pour ne pas me mettre en porte à faux avec lui ? Nous sommes des adultes. ~~sauf quand ils jouent aux jeux de société.~~ Je pense encore savoir faire la part des choses. Et lui aussi.

La Thorn ignore ce qui a poussé Constance à mettre fin à la relation avec Arthur. C'est pas pour l'avoir quitté, qu'elle lui en veut. C'est pour la manière de faire. C'est pour sa fuite. Le manque de nouvelles.

- Tu as sans doutes tes raisons pour être partie, mais j'aurais pu être là pour toi.

À ses yeux, Constance n'était pas seulement sa belle soeur, mais une soeur tout simplement. Elle lui a confié ses secrets ses doutes, tout ce qu'elle ne pouvait pas dire à son frère. Le jour de ses premières règles, c'est vers Constance qu'elle s'était tournée. Idem pour sa première peine de coeur.

- Je sais pas si on pourra avoir la même relation qu'on avait à l'époque. J'avais confiance en toi Constance... Mais je ne vais pas te rejeter pour autant. Ma porte ne te sera pas fermée.

Elle n'est pas une inconnue pour elle. Si elle vient, rien que pour prendre un simple café, Viviane ne la rejettera pas.

- Pour ce qui est de te pardonner. C'est encore trop tôt pour le dire. Tu viens de revenir... Ça remue plein de chose. Enfin nous verrons bien avec le temps.

Il est encore trop tôt pour le dire. Seul le temps peut guérir certaines blessures. Rien ne sert de se précipiter. Elle pose alors la question qui la titille depuis qu'elle a revu son ancienne belle-soeur.

- Qu'est ce qui t'as fait revenir ?

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❝ I miss her so much. I love her. I want her to grow up and become who she was meant to be. I wanted her to grow up with me ❞

On dit que les mots font plus mal qu'un coup de poing. Là clairement la Llewelyn aurait préféré se prendre une droite. Mais bon elle l'a cherché et la vérité, aussi cinglante soit elle, a le mérite de vous remettre les idées en place. Ça commençait presque bien, savoir qu'Arthur ne l'avait pas oublié aurait même dû la réconforter... Pas vraiment. Constance se sent juste vide d'un coup et tellement, tellement stupide. C'est un peu comme si elle avait voulu flinguer sa vie et qu'elle avait manqué son foutu suicide. Maintenant elle se retrouve devant tous ces morceaux, ces belles choses qui faisaient partie d'elle et qui sont juste... brisées. C'est un tel gâchis et le pire c'est qu'elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même. Bah oui espèce d'idiote ! Tu voulais quoi de mieux qu'un Arthur ? Bonne question, sûrement juste être assez solide pour encaisser les contreparties qui allaient avec le bonhomme. C'est affreux ces doutes qui vous rongent le cœur et le cerveau, comme si pour une fois sa raison s'était bien foutue de sa gueule en lui faisant miroiter que l'écouter arrangerait les choses. Elle essaie d'encaisser, juste ça fait beaucoup deux Thorn sur une journée. Ses épaules se sont affaissées, elle a la mine basse et les yeux humides. Manquerait plus que les oreilles qui tombent, la truffe luisante et elle ferait un parfait teckel ! Il lui faudrait un écriteau là qui dise : me secouez pas, je suis pleine de larmes. En plus on entendrait les morceaux de son cœur éparpillé façon puzzle s'entrechoquer. Ouais ! Bon on fait quoi là ma mignonne ? On s’apitoie ou on avance ? Y a un moment le rôle de la petite chose blessée et dépressive, ça vend pas du rêve... Alors tu remets tes dents en plastique, tu remontes sur le ring et tu lèves les gants pour tenir ta garde. Surtout que Viviane n'est même pas méchante, alors qu'elle l'aurait sûrement mérité. C'est juste affreusement douloureux de s'entendre dire à quel point on a merdé, comment on a été égoïste quand on pensait pourtant pas juste à sa gueule. C'est comme ça, elle est condamnée au mauvais rôle même si une pièce n'a jamais qu'une facette. La sorcière ravale fièrement ses sanglots, se mord la lèvre inférieure histoire de se redonner un petit coup de sang. Elle souffle un bon coup.

- C'est gentil, ça compte beaucoup pour moi... Pas que tu me pardonnes, j'en demande pas tant, mais rien que savoir que tu ne me rejettes pas. Est-ce que... je peux te prendre dans mes bras ? -demande Constance en la regardant dans les yeux. Son regard est toujours un peu embué de larmes bien qu'elle s'efforce de les contenir. Comme celle qui aurait dû rester sa sœur accepte, la sang-mêlé franchit la distance qui les sépare et l'enlace, calant sa tête sur son épaule, dans ses cheveux. C'est bon de la sentir malgré tout, malgré le chagrin et le bordel qu'elle a foutu. Elle voudrait bien réparer tout en sachant que c'est impossible. Et c'est une putain de frustration ! T'as pas idée comme je regrette. Elle la serre doucement, caresse ses cheveux comme elle l'a fait quelques fois avant de prendre LA mauvaise décision. Puis après une hésitation, elle fait une proposition. T'as pas envie qu'on se casse d'ici, qu'on aille marcher, prendre l'air. On pourrait juste parler, tu me raconterais comment est Enid, ou ce que tu voudras. J'ai juste envie que tu sois là, d'être là loin de ces gens que j'ai pas forcément envie de voir... Tu crois qu'on peut faire ça ? Si t'aimes mieux pas, que t'as besoin de temps je comprendrais.

(c) sweet.lips

Viviane est surprise quand Constance lui demande si elle peut la prendre dans ses bras. La Thorn lui répond avec les larmes aux yeux qu'elle le peut. Malgré ce qu'elle a pu ressentir en son absence, Constance a toujours été une personne qui a compté pour elle. Elle n'aurait pas laissé n'importe quelle fille être sa belle-soeur ! Constance s'était bien intégrée à la famille Thorn.

- Faudrait juste prévenir Elijah. Il comprendra. Je voudrais pas qu'il lance un avis de recherche pour me retrouver.

Accompagnée de Constance, Viviane part retrouver son mari pour lui dire qu'elles vont s'éclipser de la soirée. Après avoir salué poliment Constance, Elijah leur dit qu'il va gérer leur absence auprès de leur hôte et leur propose d'aller chez eux, si elles ne veulent pas revenir ici. Connaissant son mari, il ne restera pas pendant toute la soirée non plus.

Viviane embrasse son mari avant de prendre la direction la sortie discrètement avec Constance. Parmi la foule, leur absence ne se fait pas spécialement remarqué. Du moins pour le moment. Dehors, il fait frais. Elle se met alors à rire. On dirait des adolescentes qui font le mur pour aller en soirée.

- Je me demande au bout de combien de temps Dwight remarquera notre absence. T'as pas l'air spécialement à l'aise avec lui. Je me trompe ?

Viviane lui parle ensuite de sa fille qui est gardé en ce moment par Finn. Là elle doit être en train de mettre le bazar dans tout le salon avec ses peluches.

- En ce moment Enid doit être en train d'essayer de faire tourner en bourrique son baby sitter préféré. On dirait pas comme ça, mais sous ses airs de petit ange, c'est une vraie petite diablotine ! Et elle est une pro dans l'imitation de son tonton parrain. Surtout en ce qui concerne le côté faire sa tête de ronchon.

Amusée, Viviane sourit à Constance. Tant de temps s'est écoulé depuis le départ de la jeune femme. On peut dire, qu'elles en ont à rattraper.

- Je dois t'avouer que je suis heureuse que tu sois de retour en ville. Tu étais partie où en fait ?

Il n'y a aucun reproches pour elle dans cette question. Juste de la simple curiosité.

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❝ I miss her so much. I love her. I want her to grow up and become who she was meant to be. I wanted her to grow up with me ❞

C'est exactement ça, deux chipies qui se faufilent discrètement pour échapper à la corvée des adultes ! La galloise se sent un peu moins accablée une fois qu'elles sont au dehors. Franchement elle n'avait pas envie de devoir sourire, faire semblant de s'intéresser aux conversations. Dire qu'avant elle aimait ça. Peut-être que c'est juste qu'elle n'est pas dans le bon état d'esprit. Clairement elle est davantage motivée par la perspective de rattraper le temps perdu avec Viviane. Peut-être qu'elles arriveront à renouer une certaine complicité. Ce sera plus facile à faire en tête à tête qu'au milieu d'un groupe. Elles pourront se parler plus librement, sans oreilles indiscrètes. Constance rit de bon cœur avec Viviane, soulagée qu'elles aient un peu crevé l'abcès. Entre l'explication avec son frère et maintenant la jeune femme, c'est quand même un poids en moins qu'elle se traîne. Tout est loin d'être rose et elle va devoir continuer à vivre avec son erreur. Le bilan reste malgré tout plutôt positif. La jeune mère l'interroge sur Dwight, visiblement elle a remarqué une certaine gêne entre la juriste et son patron.

- Je ne dirais pas exactement ça. Dwight est vraiment très gentil, il m'a beaucoup aidé et appris par le passé quand on bossait au ministère. Et il m'a proposé un bon poste malgré... enfin malgré mes choix contestables. Le souci c'est que je crois que je lui plais. Ce n'est pas réciproque, alors ça me met dans une position compliquée. Et toi, tu bosses dans quoi aujourd'hui ?

En écoutant la sœur Thorn parler de sa fille, la jeune femme réalise tout ce qu'elle a dû rater durant les deux années écoulées. Elle est curieuse de voir à quoi ressemble la petite Enid à présent et plus encore d'assister à l'imitation de son oncle. Peut-être qu'elle aura un jour l'occasion de la rencontrer, plus en tant que tata mais en copine de sa mère ? Pour le moment on n'en est pas là. Elle sourit à Viviane sans se focaliser sur le léger pincement au cœur.

- C'est vrai qu'il est le maître incontesté du ronchonnement, je crois que c'est justement le secret de son charme. Et c'est peu de le dire ! La galloise se prête volontiers aux questions, la curiosité de celle qui l'accompagne étant tout à fait légitime. Je suis retournée au Pays de Galles, chez ma mère. J'y ai passé des semaines assez difficiles. Ensuite mon père m'a poussé à voyager en espérant que ça me ferait du bien. Ça a marché. A mon retour j'ai pris un poste de conseillère juridique et trouvé un petit appartement à Newport. J'y vis toujours, je fais les allers-retours pour travailler. Tu as peut-être faim ? Je te prive du dîner là. Tu veux qu'on s'arrête prendre un truc quelque part ? Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? On peut faire les sales gosses jusqu'au bout et passer directement au dessert même ! -propose-t-elle d'un ton complice. Promis je ne dirais pas à Enid que t'as pas mangé de légumes !

Comme souvent ces derniers temps, Constance n'a guère d'appétit. Elle pense quand même à la jeune maman qui l'accompagne. Elle prendra un petit quelque chose histoire de ne pas la laisser manger seule.

- Comment est-ce que ça se passe avec Elijah ? La vie de parents n'est pas trop compliquée ?

Ce n'est pas le sujet le plus facile à aborder, surtout pour elle. En plus elle ne sera pas forcément la mieux placée pour comprendre les difficultés de la vie parentale. Cependant c'est une grande partie du quotidien de Viviane à présent, il faut bien qu'elle s'y intéresse. C'est ce que font les amies, non ?

(c) sweet.lips

- Je vois... Il devrait se rendre compte qu'il ne te plait pas au bout d'un moment ?

C'est ce qu'elle répond au sujet de Dwight quand Constance se confie à son sujet. La conversation continue dans le domaine professionnel. C'est avec un grand sourire sur le visage et des yeux pétillants, qu'elle lui répond.

- Je donne des cours en sport magique à l'Université et je commente aussi les matchs de Quidditch. Ça me plait bien. Je manque juste d'autorité et il est arrivé plusieurs fois qu'on me prenne pour une élève. J'ai quelques anecdotes bien marrantes à ce sujet.

La conversation dérive sur Arthur et son talent ultime en ronchonnage intensif.

- Ça pour sûr c'est son arme ultime. Tu dois être une des rares personnes que je connaisse avec qui il a été en couple qui a réussi à vivre avec ses ronchonnements.

En fait, elle est même la seule personne sur terre à avoir été en couple avec Arthur et à avoir réussi à accepter et supporter ses éternels ronchonnements.

- Je suis désolée pour toi. En tout cas, si ces voyages t'ont fait du bien, c'est le principal.

Elle ne lui demande pas les raisons de la période difficile. Elle se doute que la rupture avec Arthur fait partie du lot. Si Constance veut lui en parler, elle l'écoutera avec une grande attention. Elles évoquent, ensuite, le sujet du couple et de la famille. Viviane répond avec sincérité.

- On connaît de temps en temps quelques bas. Rien de bien méchant. C'est même normal, le contraire aurait été bizarre. Dans l'ensemble nous sommes sur la même longueur d'ondes. J'ai beaucoup de chance de l'avoir. Et les réconciliations sur l'oreiller ça fait son petit effet. Enid commence même à nous réclamer un petit frère ou une petite soeur en cadeau de noël.

Qu'elle répond amusée. Quand Constance propose de manger un morceau, cela ne tombe pas dans l'oreille d'une sourde.

- Hamburger et dessert. Du gras, du sucré, tout ce qui est bon pour le bidon mais pas pour la santé. Et après ça te dirais un after chez moi pour digérer autour d'une petite bouteille ? Et si tu veux, tu pourras même rester dormir. Ça t'eviteras de faire tout le trajet du retour et tu pourras voir Enid.

Quand Constance dit qu'elle ne dira rien à Enid au sujet de légumes délaissés, Viviane se met à rire. Elle répond après avoir repris son souffle.

- Elle sera contente de te rencontrer. Je te préviens d'avance, sous ses airs de petit ange, elle est capable d'être une véritable diablotine pour obtenir ce qu'elle veut.

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