Les douze coups de minuit +18

Un gala. Voila le programme de ce vendredi soir. Et pour couronner le tout, mes parents avaient eu la merveilleuse idée d’y convier Nyx. Alors oui j’étais d’accord avec leur geste et moi-même cela me faisait très plaisir de faire rentrer mon amoureuse dans mon univers et de partager mon quotidien avec elle. Mais CE genre de soirée… est particulièrement compliqué et pouvant m’être mal à l’aise quelqu’un ne faisant pas partie de ce milieu social. Mais je ne voulais pas exclure Nyx à ma vie, et elle avait accepté la soirée en connaissance de cause.

Elle avait enfilé la robe noire que je lui avais offerte pour notre repas avec mes parents. Elle avait tant insisté pour la remettre ne voulant pas gâcher les vêtements, si on peut dire comme ça. Son insouciance me plaisait beaucoup. C’est parfaitement le genre de femme avec qui je me voyais faire ma vie. Une fille pas de mon rang, je les trouve beaucoup trop hautaines, superficielles et éloignées de sensibilité, ne voulant juste être dans la compétition et le paraitre. Le genre de personne que je détestais par-dessus tout, mais tolérais pour les relations d’intérêt et pour les apparences. Mes parents s’étaient monté tout un empire et une réputation depuis toutes ces années, je me devais de préserver l’image de Blake par tous les moyens. C’était un horrible monde, rempli de méchanceté et de coup bas, c’est pour ça que je voulais en préserver Nyx. Elle apparut devant moi, toujours aussi sublime. « Toi aussi tu es magnifique ma puce, comme toujours. » Je lui rendis son baiser sur le même ton que sien.

Arrivé sur les lieux, je vis les yeux de Nyx s’illuminer. On dirait une petite fille qui découvre son château de princesse. Elle me fit rire en essayant de cacher sa fascination. Mais elle était une piètre comédienne, je l’avais cramé direct. « Et tu serais surprise des autres lieux tout aussi sublimes où je pourrais t’emmener » répondis-je en lui faisant un clin d’œil. Nous allons déposer nos affaires aux vestiaires, puis rejoignîmes mes parents, qui étaient déjà là avec un groupe d’amis. Je saluai tout le monde et discutai légèrement avec les amis de mes parents, tout en gardant un œil sur Nyx. Elle observait encore le lieu. Son attitude me fit sourire. Cela m’amusait presque. Puis je vins me positionner à côté d’elle. Sa phrase me déclencha un rire. « Pour tout t’avouer, l’aspect caritatif n’est qu’un prétexte pour rassembler les plus fortunés de Londres. Tout le monde essaye de montrer qui a le plus d’argent à donner par générosité. C’est un peu une guère de riche. Je déteste vraiment ces lieux. Nous sommes ici uniquement pour mes parents… » J’avais prononcé mon explication dans un murmure veillant à ce que personne nous entende.

Un serveur avec des flûtes de champagne sur plateau passa à côté de nous, j’en pris deux et en donnai une à Nyx. Je m’approchai un peu plus d’elle, mis une main sur le bas de son dos et la guidai à me suivre pour s’éloigner un peu du groupe. Face à elle, toujours ma main en bas de son dos pour garder notre proximité, je l’invitai à trinquer avec moi. « Bienvenue dans mon monde mon cœur, j’espère que cela ne t’effraiera pas trop. »

Je serrais fort sa main. « Ne t’inquiète pas tu auras le temps de découvrir tout cela et de te faire ta place dans ce monde-là. Je me sens tellement plus fort d’affronter tout ça maintenant que je t’ai avec moi. » Je ne saurais dire qui était le plus stressé pour ce soir. Après quelques taquineries et quelques explications sur le genre de personne qui fréquence ces lieux, Nyx fidèle à elle-même, ne pu s’empêcher de lancer une vanne. Je ris doucement. J’adorais son humour. C’est ce qui me plaisait le plus chez une fille. Et ma douce avait ce don-là. Dans des moments aussi pète-sec, elle trouvait toujours le mot d’humour qui ferait qu’on s’y sente un peu plus à l’aise. « Et pas que des billes… » finis-je par dire enjoué en continuant sa blague.

Une fois nos verres entamés, nous nous dirigions vers le buffet, je devais veiller à ce que Nyx ne boit pas trop mais surtout qu’elle mange suffisamment pour éviter qu’elle se fasse surprendre par les effets du champagne. Un instant de pure douceur, quand je vis ma délicieuse fiancée déguster pour la première fois du foie gras. Et oui… une des rares choses que j’aime dans ce monde c’est la nourriture ! Je mangeais aussi quelque toast pour remplir un peu mon estomac. « Voudras-tu qu’il y en ait à notre mariage ? » demande-je les yeux pétillants, m’y voyant déjà.

Puis un instant plus tard, une voie me sortit de mon cocon. Un groupe de fille se rua sur nous. Je reconnaissais très bien la meneuse qui hurlait mon nom. Gwendoline. Je lâchai un soupire. Une fois à mon niveau C’était limite elle me sautait dans les bras, mais j’ai eu le droit à une bise d’une telle comédie… heureusement que je tenais encore la main de nyx dans la mienne. Je n’appréciais guère cette fille, mais extérieurement je fis absolument le contraire de ce que je ressentais. J’affichai mon plus beau sourire, glissai ma main libre en bas de son dos et lui rendis sa majestueuse bise.

Elle enchaina : « Charly ! Je suis tellement contente de te voir ! Cela faisait une éternité qu’on ne s’est pas vu ! Comment vas-tu ?! Tu travailles trop et on ne te voit plus aux soirées, ton sourire nous manque à toutes ! »

« Gwendoline, je suis heureux de te voir, vous aussi les filles, dis-je en saluant ses toutous. Je vais très bien et en effet je travaille beaucoup, j’ai commencé un nouvel emploi qui me demande beaucoup de temps. Et toi, Gwen, que deviens-tu depuis la dernière fois ? »

Un échange électrique entre ma Bella et Gwen… elles se connaissent on dirait bien. Je demanderai à Nyx après comment. Ce qui sortait de la bouche de cette pétasse était méchanceté. Et s’en prendre à ma fiancée ne l’aidait en rien. « Gwendoline, Nyx m’accompagne, tache de ne pas lui manquer de respect s’il te plait ! Dois-je te rappeler qui est ma famille ? » m’imposais-je en soutenant mon regard à celui de cette pauvre fille. Je n’aimais pas faire pression sur les personnes même si c’était des filles aussi espiègles que ce trio. Gwendoline baissa subitement son regard sur Nyx affichant une expression écœurée mais n’ajouta rien de vicieux. Elle se contenta de poser une de ses mains sur mon torse et de se rapprocher un peu près de moi voulant accéder à mon oreille. Elle me chuchota quelques mots « J’espérais te savoir seul ce soir, mais si jamais ton amie ne te suffit plus, tu sais où me retrouver », puis nous laissa enfin tranquille, allant faire la greluche auprès d’un autre fils fortuné de la soirée.

Je poussai un soupir de soulagement, cette sangsue était enfin partie chasser ailleurs. Je regardais Nyx désolé. Elle me demanda ce que cette fille faisait ici. Je la serai contre moi, fort, pour lui montrer mon affection et la rassurer sur les mots qui allaient suivre. Je ne lui cachais rien : « C’est la fille des amis de mes parents, ceux avec qui j’ai discuté quand nous sommes arrivés. Il m’est arrivé de finir quelques soirées un peu trop arrosé,comme celle-ci, avec elle. Je ne suis pas bien fière de cette époque… je suis désolé mon amour que t’ai eu à subir cette hystérique. Mais dis-moi, comment la connais-tu toi ? »

Ma fiancée dans les bras me calmait un peu après le passage de Gwendoline. Comment avais-je pu me laisser tomber dans ses bras étant plus jeune. Je pensais que ma douce Nyx allait être furieuse après ma révélation. En plus elles avaient l’air d’avoir un passé en commun aussi.. et pas des moins sympas je pense au vu de leur échange. Je l’écoutais attentivement et lâchai un rire de soulagement sa jalousie. J’aimais quand elle était jalouse. Elle était drôle. Ce n’était pas de la moquerie loin de la mais cela la rendait belle à mes yeux. Ma future femme. Je la serais un peu plus fort contre moi. J’avais l’impression que nous étions plus que tous les deux. J’ancrais mes yeux dans les siens.

« Mon gout en matière de femme a beaucoup évoluer depuis ce temps. Il a évolué jusqu’à trouver la perfection. Toi, insistais-je pour lui faire comprendre que je n’avais qu’elle dans mon cœur et dans ma tête. Cela dit, je serais bien curieux de tenter l’expérience pour voir sa réaction, peut-être que ça la calmera un peu. » riais-je gentiment sachant très bien que cela n’amuserait pas Nyx.

Elle m’embrassa et je le lui rendis son baiser. Après cette scène, je pouvais que satisfaire ses envies d’attention car je m’en voulais encore qu’elle ait assisté à ça. Nous mangions encore quelques fours puis nous vîmes un orchestre s’installer. Nyx toujours dans la contemplation de ce nouveau monde, bientôt le sien d’ailleurs car en tant que ma future femme, elle allait devoir assister à beaucoup de ces réceptions. Impératif de mes parents. Merci papa, Merci maman, c’est un supplice pour moi aussi … mais si ça peut leur faire plaisir, soit ! J’espère que cela ne dérangera pas trop Nyx.

« Je crois bien oui » riais-je. Un cercle commençait à se dessiner laissant apparaître une piste de danse. Je vis au loin Gwen qui m’observait. Oui à l’époque nos familles pensaient nous arranger un mariage alors c’était avec elle que je dansais. Mais ce temps est fini. « Mademoiselle Williams, voulez-vous partager cette danse avec moi ? » lui demandais-je en lui tendant la main. Une fois accepter, je glissais mes doigts entre les siens et l’attirai jusqu’à la piste de danse. « Prêtes ? » Une fois en place, les premières notes se mis à sonner et nous nous élançâmes dans une valse, non polonaise, mais une valse lente sous les regards de ma famille et des autres convives. « J’ai très hâte de faire de toi ma femme et que nous réitérons cette expérience à notre mariage. Tu danses très bien la valse où as-tu appris cette danse ? »

Toujours entrain de valser, je continuais notre conversation.

«  Et bien je remercie ton père pour t’avoir appris cette danse, tu la maitrises très bien et c’est la danse que l’on retrouvera principalement dans ces évènements. Ah oui… ce bal… Ne m’en parle pas, j’en ai encore la chair de poule, dire que j’aurais pu encore une fois te perdre... Cela m’en donne encore froid dans le dos. » Les pas de bases de la valse étaient simples, une fois acquise elle se faisait naturellement. Et Nyx savait parfaitement gérer la danse et la conversation en même temps. J’étais fière d’elle ! « Oui, il va falloir commencer à se plonger dedans plus sérieusement, la date arrive à grande vitesse. As-tu une idée de qui seront tes témoins ? »

J’observais ma fiancée sourire et je reproduis instinctivement la même expression sur mon visage. Je passais un merveilleux moment avec elle. Nyx Blake… je rougis un peu… je dois avouer que l’entendre dire ça me donna un coup de bonheur. « Oui, cela sonne très bien et tu vas très bien porter ce nom » dis-je dans un clin d’œil. Je continuais à la guider dans la danse tout en l’écoutant. « Tu as raison, mais je trouve que tu t’en sors bien ce soir. Et puis, nous en sommes pas encore là, murmurais-je dans un rire, mais je serais très curieux de te servir de cobaye pour t’aider à être meilleure ! »

La danse se finie, nous nous embrassâmes, amoureux plus que jamais. « Oui je le sais et je crois bien que tu m’aimes tellement que tu vas être mienne bientôt. » dis-je amusé, puis devenant un peu plus sérieux « Je t’aime aussi Nini ».

Nous quittions la piste de danse un peu précipitamment, je suivais Nyx qui avait remarqué que Gwen ne rodait pas loin de nous. Ah la jalousie ! Cela me faisait beaucoup rire. Haha ! La suite de la soirée se déroula plus tranquillement, nous avions rejoint mes parents pour la cérémonie. Après leur blabla et la remise de don... je m’ennuyais un peu pendant cette partie de ces soirées. C’était généralement à ce moment que nous buvions beaucoup avec Gwen et que nous nous éclipsions dans les chambres à l’étage. Ce passé me donnait un sourire, ce n’était pas une mauvaise fille dans le fond. Mais ce soir j’étais avec Nyx, pour m’aider à garder mon attention lors de ces interminables discours. Je m’approchai d’elle, pencha ma tête dans son cou et lui posa délicatement mes lèvres contre sa peau douce pour lui donner un baiser. Je retirai ma tête et l’observai. Je voulais voir sa réaction. Je m’ennuyais, j’avais bien le droit de m’occuper un peu l’esprit, non ?

Blanche gérait tout, il était vrai. Ça avait foutu un coup à ma mère ça. Elle qui s’attendait à tout organiser à la perfection et dans les moindres détails. C’était loupé. Mais Blanche était comme ma mère également… en plus extravertie. Je m’attendais à des excès monstres que l’on n’aurait peut-être pas choisis si cela avait été Nyx ou moi. Je fermais les yeux sur l’organisation car après tout nous nous marrions qu’une fois. Mes proches et ma douce Nyx voulait que tout soit grandiose. Alors pour faire plaisir, je leur donnais carte blanche. SAUF sur ma tenue ! Ah oui ! C’est bien moi qui la choisirai avec Anta ! Nyx m’annonça les noms de ces témoins. J’étais sur pour Blanche mais alors Karim .. Je ne m’attendais pas du tout à ce nom. Je savais brièvement qui c’était… Nyx m'en avait déjà parler, je crois.. Bref de toute façon je dois accepter son choix.. et puis s’il est à mon mariage, il est au courant que Nyx est la mienne. Puis ça me revint d'un coup, c'est vrai, il aime les hommes. Ouf me voila rassurer. Je sortis de mes pensées ce gars et répondis rapidement. « Je pensais à Anta et Lou. Mais je dois encore demander leurs autorisations ».

J’avais entamé la conquête du cou de Nyx une fois que l’ambiance c’était un peu calmer et que les discours commençaient. Son corps réagi par un frisson mais ses yeux se faisaient gros comme des billes puis elle me murmura que je devais rester sage et attendre la fin de la soirée. Rester sage ? non puis quoi encore… je m’ennuie à mourir ici. Puis elle faisait mine de s’intéresser au discours ! Ralala ma Nyx toujours sérieuse dans des moments pareils. Elle m’embrasse la joue et glissa sa main dans la mienne. Comme si ça allait m’aider à patienter. Je repris un verre d’alcool et je bus quelques gorgées. Je me mis à l’observer. Sa coiffure. Ses cheveux. Ses boucles rousses qui lui retombaient sur les épaules. Ses épaules. Son cou. Puis je remontais à son visage. Ses yeux. Son nez. Ses lèvres qui me donnaient envie de l’embrasser à n’en plus pouvoir respirer. Elle avait une peau lisse et claire. On dirait une peau de bébé, toute douce. Elle est parfaite. Puis mon regard se reposa une nouvelle sur son cou, là où j’avais déposé mon baiser. Mon envie était un peu plus présente. Juste à l’observer, elle me donnait envie. J’étais finie quand elle se prenait au jeu.

J’allais rester sage mais à ma manière. Je passais un bras derrière elle, pour que main puisse venir caresser sa nuque. Du bout des doigts, touchant à peine sa peau, je commençais délicatement mon geste. Je voulais qu’elle joue avec moi. Que cela donne du peps à cet évènement mondain tellement ennuyant. Je regardais comme elle les personnes qui faisaient leurs discours tout en continuant mes caresses faisant mine de rien. J’esquissais un sourire quand je sentis les frissons lui parvenir le corps.

Après ma contemplation de la beauté de Nyx, je jouais un peu avec sa peau sous le bout de mes doigts faisant mine de me reconcentrer sur la soirée. C’est sans surprise que je vis qu’elle ne se prenait pas au même jeu que moi mais décidé à écouter les âneries que ces riches bredouillaient. Déçus, j’allais devoir être rentré pour pouvoir me délecter un peu plus de la douceur de sa peau sous mes mains. J’avais retiré ma main, comprenant qu’elle n’était pas dans la même ambiance que moi. Je donnais beaucoup d’efforts à me reconcentrer quand je vis qu'elle fit un bon en se tournant dans ma direction. Je compris pourquoi une seconde après quand je sentis des mains se glisser sur mon torse depuis mon dos. Puis des murmures dans mon oreille. Gwendoline. Encore elle. Je l’avais oublié depuis son cirque de tout à l’heure. Encore une proposition. À quoi joue-t-elle ? N’ai-je pas été assez clair tout à l’heure ?

Je lâchai un soupir me tournant un peu vers elle, en enlevant ses mains de mon torse. Je n’avais plus du tout gout à m’amuser d’un coup. Je lui murmurai sur un ton venimeux d’arrêter ce qu’elle fait car cela ne m’amusait pas. Mais elle réinsista encore. J’avais envie de la claquer. À l'intérieur de moi je bouillonnais de colère. Pour qui elle se prenait cette garce ? Mais en extérieur je restais très calme. Je posai une main sur celle de Nyx pour la rassurer et m’approchai de son oreille. « Je reviens, une histoire à régler, ne tu’inquiètes pas d’accord ? », puis je fis un petit baiser sur le lobe de son oreille, espérant éveiller son envie par la même occasion. Je levais silencieusement et suivi Gwen un peu plus loin dans la salle. Mais je la stoppai dans le hall d’entrée. Nous serions à la vue de tous mais couper du son. Elle s’attendait surement à ce que j’accepte ses avances. Mais je n’étais plus cet homme. Nyx allait être ma femme et elle devait le comprendre une bonne fois pour toutes ! La partie était finie. Je la plaquai contre un mur en mettant mon bras contre elle mais entre nous et la toisai méchamment.

« Écoute-moi bien Gwendoline. Maintenant, tu vas arrêter tes conneries. Si tu oses t’approcher encore une fois de moi ou ma fiancée ça va mal finir pour toi. Et tu peux aller lancer des rumeurs ou te plaindre à nos parents mais sache que ça ne fonctionnera pas. Je n’aurais pas de mal à détruire ta vie, à commencer par celle de ton père qui travaille pour le mien. Tu es la mieux placée pour savoir que je n’aime pas en arriver là mais je n’apprécie pas ton attitude ce soir. Nous c’est du passé et ce temps est révolu. » Je finis dans un murmure, triste de devoir agir de la sorte, triste de devoir faire pression sur sa famille. Mon père était très influent, une chance que je sois son fils sinon c’est bien une personnalité dont je n’aimerais pas m’y frotter. Il faisait le même effet sur beaucoup de personnes de ce monde. Mais avec Gwen peu de chose la freine. Puis elle me regarda droit dans les yeux au bord des larmes.

« Charly, tu ne comprends donc pas… Je suis amoureuse de toi. Depuis que je te connais en fait. Notre aventure… je croyais que c’était important pour toi aussi. Puis maintenant tu te pavanes avec cette rousse prude. Je sais que tu es joueur Charly, et je trouve qu’elle ne correspond pas totalement. » Elle aussi était devenue sincère. Mais mon ne lui a jamais appartenu. Au fond de moi, il avait toujours été à Nyx, mais Gwen me servait à refouler ce que j’éprouvais pour ma rouquine. Je n’avais jamais pensé une seconde que ça pouvait faire du mal à Gwen.

J’enlevais mon bras d’entre nous et m’éloignai un peu. « Gwendoline, je suis désolé de te faire du mal mais Nyx est la femme que j’aime et nous allons nous marier. Tous ce que tu fera n'y changeras rien alors j’aimerais que tu acceptes la situation et que tu passes à autre chose. J'en ai vraiment marre de tes enfantillages. Nous deux ce n’était pas possible, nous le savons tous les deux. Tu te souviens, c’est toi qui n’arrêtais pas de le dire, c'est toi qui n'arrivait pas à te décider pour nous deux alors stop, dis-je tendrement car dans le fond c'était une fille bien. Et s’il te plaît arrêtes de jouer cette fille garce et capricieuse, tu n’es pas comme ça. Tu vaux mieux que ce monde superficiel. » Je lui déposais un baiser sur sa joue en guise d’amitié. Elle me remercia. « Je peux te faire confiance pour nous laisser tranquille maintenant ? » et elle hocha la tête. C’est bon je crois que le message est passé.

Je rejoins Nyx, qui avait dû surement tout voir et de loin elle a dû se faire de film sur la proximité que j’avais avec Gwen. Mais j’espère qu’elle me fait confiance et qu’elle sait à quel point s’est-elle que j'aime et que je veux, entière et à jamais. Je reviens à ses côtés, pris sa main et la fis se lever. Je glissai mes doigts dans sa main et la tirai contre moi. « Allons-nous en d’ici ! j’ai des idées bien moins chaste que rester ici. J’aimerais avoir tout votre attention Madame Blake, rien que sur moi. » murmurais-je avec un sourire malicieux et lui déposa un délicieux baiser sur ses lèvres attendant sa réponse.

Nyx accepta ma demande de s’éclipser d’ici. On ne va pas se mentir, c’était un peu nul comme cérémonie. Puis on avait mieux à faire pour notre âge. Nous partons assez rapidement, en prenant quand même le temps de saluer et remercier mes parents. Nos affaires récupérées et nous voici d’un coup e baguette dans notre appartement, illuminé par les lumières de la ville. J’adorais la vue que j’avais sous les yeux. Londres de nuit et ma future femme. Je l’admirais ôter ses talons hauts et défaire son chignon. Pendant qu’elle se mettait à l’aise j’avais défait légèrement le nœud de ma cravate et m’étais assis sur le canapé en face d’elle pouvant continuer à l’observer. Nos regards s’accrochèrent. Elle avait son petit air coquin, ça y'est enfin, je l’ai tout à moi.

« Beaucoup de choses Madame Blake, à commencer par vous ! » dis-je d’une voix mielleuse.

Cette crinière… j’avais envie de passer ma main dedans. Elle ferma les rideaux du salon d’un geste de baguette. Puis devant moi, un peu trop loin de moi à mon gout elle joua avec ses cheveux. Elle savait l’effet que cela avait sur moi. Et ça marchait. Mon envie revenait à vive allure. Nous étions dans l’obscurité. Seules les lumières qu’émettait la ville à travers les rideaux nous éclairaient. Mes yeux s’adaptaient à la nuit et cette faible lumière et je distinguais ma douceur.

En restant assis sur le canapé je m’avançais vers elle et de mes bras la fis venir plus à moi, l’incitant même à s’assoir sur moi. Une fois fait, je glissais mes doigts dans sa chevelure rousse qui me plaisait tant. Je décalais des mèches de cheveux pour me donner accès à son cou. J’y déposai un premier baiser, doux et tendre, le faisant durer quelques instants. Je humais les restant de son parfum sur sa peau et ses cheveux. Je posai ensuite mes lèvres sur sa mâchoire et y réitérai mon premier geste mais plus lent cette fois. Je remontai jusqu’à ses lèvres. Je l’embrassais dans un premier délicatement. L’envie en moi grandissait un peu plus à ce contact. J’intensifiai alors légèrement mes baisers sur ses lèvres. Elle répondit de la même intensité à mes élans. Je la portai et la positionnai à califourchon sur moi toujours en l’embrassant. Je glissai ma main droite dans sa nuque entremêlée à ses cheveux pour donner des petites caresses. J’attendis un signe de sa part pour me donner la cadence qu’elle souhaitait avoir.

Elle soupira aussi à ma question, décidément nous ne portions pas Gwendoline dans notre cœur. Mais il était important de poser à plat cette histoire une bonne fois pour toutes. Il le fallait pour nous et notre couple. Elles étaient à l’école ensemble en primaire. Donc avant que je connaisse Gwendoline. Et Nyx également. C’est vraiment une pestiférée cette fille. En écoutant la suite de l’histoire de Nyx, une colère me monta dans ma poitrine. Décidément comment j’ai pu me frotter à une fille pareille. Je suis finalement assez fière de mon choix et de ma réaction tout à l’heure. Nyx méritait le meilleur des maris et je le serais. Pour elle, pour ses yeux. Mais je fus pris également de tristesse en connaissant cette histoire infâme. Comment avait-elle pu faire du mal à ma princesse ! Je comprends mieux son comportement de ce soir. Puis une joie s’ébranla en moi. Finalement, nous étions plus forts qu’elle, et plus soudés. C’est tout ce qui me rendit le sourire et me fit sortir de cette histoire. Je serrais quand même fort Nyx dans mes bras et lui embrassai le front. Je hochai la tête en rigolant à sa demande. Comme la princesse qu’elle est… mais le pire qu’avec moi s’en était vraiment une. Nous rimons en cœur et nous nous embrasses. « Je t’aime aussi ma puce. Allez, on va se le faire ce câlin là-haut ? »

Je me débrouillai tant bien que mal à me mettre debout. Puis je pris avec délicatesse Nini dans mes bras. Comme une princesse en suivant sa demande. J’avais agrippé au passage un petit plaid du canapé pour la cacher dedans car nous étions encore nus et que nous allions passer devant quelques fenêtres. Vite arrivé à l’étage dans notre chambre, je la déposai gentiment sur le lit avec un sourire digne d’un gentleman. Il ne manquait plus que la rose dans la bouche et j’étais parfait dans ce rôle. Je me positionnai à coté d’elle. La chambre était également dans la pénombre, les volets étaient restés fermés de la soirée. Je l’embrassai un fois correctement installé sur notre lit super confort et que le câlin demandé soit fait. « Et maintenant que voulez-vous princesse Nyx ? Je suis tout à votre service ! » dis-je d’un air enjoué.

La nuit était encore devant nous et nous nous amusions encore un peu avant de sombrer dans un profond sommeil. Le bal avec Gwen et nos activités de nuit, nous avait demandé beaucoup d’énergie. Encore une nuit de plus aux côtés de ma bien-aimée, une de plus et loin d’être la dernière.