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 Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine]

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MessageSujet: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine]   Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] EmptyMar 7 Aoû - 15:04


 
 
 
Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit

 
[Sixtine Duchesne]

   

La nuit, tous les chats sont gris, c’était bien connu. Et il fallait dire qu’une des rues parallèles à celle de l’allée des Embrumes ne faisait pas l’exception, Aaron était certain que s’il allumait sa baguette magique, la ruelle montrerait son vrai visage. Des murs délabrés, moisi par le temps et les sorciers visqueux se posant dessus, la poussière et les diverses cendres mêlés à la pluie fine qui formaient une crasse innommable.

Longtemps Aaron s’était demandé pourquoi le ministère ne faisait pas un effort pour entretenir cette ruelle afin de ne plus lui donner une telle réputation. Mais nettoyer cette rue serait donner un confort à l’allée des Embrumes et le loyer ainsi que les boutiques s’y trouvant serait loin d’attirer autant de monde. Les Aurors avaient toujours un œil ici, pas directement, mais par les différents moyens mis en œuvre pour surveiller à distance tous ce qui s’y passait, passant outre les détails trop insignifiant pour soulever une enquête. Il fallait avouer que certains Aurors s’y baladaient sous couverture mais jamais bien longtemps pour ne pas attirer l’attention.

Cette nuit-là, Aaron souhaitait juste rentrer au plus vite chez lui. Epuisé magiquement, il tenait pourtant debout sans aucun problème sans pour autant être dans la capacité de pouvoir riposter le plus justement possible si quelque chose lui tombait dessus. Autant dire qu’il était loin d’être au maximum de ses capacités et préférait encore marcher jusqu’à chez lui, ou du moins atteindre la sortie du chemin de traverse et prendre un taxi une fois arrivée à la partie moldue. Jusque-là, il avait donc pris le choix de longer l’allée des embrumes sans pour autant pénétrer dans la zone noire, lieu qu’il jugeait inconvenant d’y fouler les pieds s’il n’était pas en mission. Il cherchait juste là à gagner la sortie le plus rapidement possible et de là où il revenait, c’était le chemin le plus court qu’il soit.

Habillé d’une longue cape au ton sombre, on ne pouvait distinguer que la lueur de ses yeux brillants dans le noir, dévoilant presque son habilité à pouvoir mieux voir dans la nuit, grâce à son don d’animagus. Bien sûr, il ne transformait pas ses yeux en ceux de la panthère noire dont il se revêtait mais il ne pouvait nier que l’instinct animal qui le possédait avec ses sens en alerte. Les réverbères de l’allée n’étaient que faiblement allumé, laissant envisager toutes les possibilités tapis dans l’ombre de chaque objet qu’il croisait. Le silence était loin d’être présent, on entendait des murmures, des rires assez glauques au loin, des talons claqués sur les dalles délabrées. La ruelle était vivante mais Aaron avançait d’un pas certain.
A l’angle de la rue, il décida de bifurquer à droite et dans sa précipitation, il heurta une poubelle qui se renversa avec fracas sur le sol, dévoilant une hideur pestilentielle autant visuelle qu’olfactive. Il murmura un juron, loin d’être habitué à être aussi impoli même s’il était seul. Mais pour la première fois, il n’osa pas ranger et nettoyer derrière lui, sa signature magique n’avait pas lieu de se trouver dans un tel endroit s’il ne faisait que passer. Cette exception à ses propres règles le fit hésiter un instant et il passa au-dessus des détritus au sol avec un certain remord. Il espérait que quelqu’un passerait juste derrière lui pour ranger le carnage qu’il avait fait, même si c’était bien digne de la ruelle dans laquelle il se trouvait.

Plissant son nez, il eut à peine le temps de faire deux pas qu’il fut interpellé par une silhouette non loin de lui et qui attira son attention. Il n’avait que très rarement croisé ses cheveux blonds mais il les reconnut malgré un instant de doute. Après tout, la jeune femme était encore un peu loin de lui mais lui arracha un léger sourire, contrastant avec tous ce qu’il était jusque-là, à savoir fermé et pressé de rentrer chez lui. La journée avait été longue mais voir un visage familier dans un tel lieu lui redonnait un peu de force et de motivation pour le lendemain.

« Hey … je ne m’attendais pas à vous voir ici, tout va bien ? » demanda-t-il en oubliant cette poubelle derrière lui

On ne pouvait pas dire qu’Aaron manquait de politesse et de savoir-vivre lorsqu’on le voyait ainsi, c’était peut-être une de ses qualités phares que ses parents avaient mis un point d’honneur à lui inculquer. Aaron ne put encore se demander les raisons de sa présence en ses lieux et en même temps, il s'y trouvait aussi alors qu'il était Auror. Elle qui était serveuse au Chaudron Baveur, elle aurait pu avoir les mêmes raisons que lui au fond, rentrer chez elle à pied et trouver la sortie de l'allée qui débouchait sur une autre zone du Londres moldu.



 

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MessageSujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine]   Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] EmptyMer 8 Aoû - 13:32


Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit
Ft Aaron Rawley

Les mains dans les poches, la Franco-Suédoise tentait de se faire la plus petite possible. Afficher une folle assurance, dans un lieu aussi malfamé la ferait paraître suspecte. Et la blonde n’était pas aussi idiote que sa crinière pouvait le laisser à croire, elle se doutait que le Ministère devait avoir ce lieu – que tout le monde savait louche ! - à l’œil, de manière plus ou moins constante. De fait, Six’ évitait de s’y rendre, et quand elle ne pouvait faire autrement, elle se faisait discrète, lorsqu'elle ne modifiait pas son apparence, tout simplement. Présentement, elle affichait franchement l’air de la nana qui n’avait d’autres choix que de passer ici, mais qui n’était pas à l’aise pour autant, et plus que pressée d’être ailleurs. Pour autant, croire qu’elle était sans défense serait idiot. Certes, elle n’avait pas autant de connaissances que certains habitués du coin, mais se débrouillait, même si elle ne le montrait jamais, préférant user de ruse pour se dépêtrer de situations possiblement dangereuses. Elle utilisait notamment son image de jolie blonde ingénue, bien que sa stratégie variait, en fonction des situations. Pour autant, Six’ se sentait bien, en réalité. Etre dans un quartier avec la possibilité de faire une mauvaise rencontre, c’était idiot et dangereux, mais elle, elle aimait ça. C’était bien dans de telles circonstances qu’elle avait enfin l’impression d’être vivante. L’euphorie du danger. Voici ce que c’était, pour elle. Ainsi donc, bien qu’elle sursauta en entendant quelque chose tomber derrière elle, à l’intérieur, elle jubilait. Le frisson de l’inattendu. Elle y était accro, sans doute trop, pour son bien. Restant dans le rôle de la sorcière méfiante et peu à l’aise, elle tourna la tête, sans bouger le reste de son corps, uniquement pour être en mesure de voir par-dessus son épaule. Et jeter un regard craintif derrière elle, sa main resserrée autour de sa baguette, en un réflexe que n’importe qui ressentirait. Distinguant une silhouette, elle prit le parti de poursuivre sa route, d’un pas un peu plus empressé, sans chercher à mieux distinguer cette silhouette. Endossant désormais l’image de la jeune femme qui se sent encore plus mal à l’aise en ayant vu un inconnu dans les environs d’un endroit déjà bien inquiétant sans ça. Elle se figea cependant en entendant une voix transpercer la nuit, peu de temps après qu’elle ait repris sa route. De nouveau, un frisson parcourut son corps. Frisson qui pouvait être interpréter comme la preuve d’une peur s’insinuant dans son être, et qui, pourtant, était juste un indéniable plaisir. Se sentir vivante en frôlant la mort. Triste aperçu de la vie de Sixtine. Intérieurement, elle souriait, ayant reconnu cette voix. Bien entendu. Comment aurait-ce pu en être autrement ? Elle veillait toujours à enregistrer dans sa mémoire, les voix des gens qu’elle manipulait, afin d’être en mesure de les reconnaître, n'importe où et n'importe quoi. Talent également utile, pour écouter ce qui ne devait l’être, au sein du Chaudron Baveur, en dépit du tumulte qui pouvait y régner par moment. Extérieurement, la blonde était l’image même de la personne qui venait de frôler la peur de sa vie.

Poussant un soupir de soulagement, la main sur le cœur, elle se retourna, pour faire face au brun qui s’était adressé à elle. « Vous m’avez fait peur ! », s’exclama-t-elle. Réaction idiote mais qu’elle avait pu constater chez bons nombres d’individus, en de tels cas. Comme si l’expression de leur corps n’avait pas été assez équivoque ! « Je… vais aussi bien qu’on peut aller dans un tel lieu, je suppose… », fini-t-elle par souffler, plissant le nez, son odorat étant de nouveau assailli par des effluves peu agréables, le vent les charriant dans sa direction. Là, pour le coup, elle ne jouait pas réellement. Mais c’était cela, la manipulation à la Sixtine. Mêler au réel, de la fiction, des attitudes de n’importe quel quidam. Cela donnait plus de poids au rôle qu’elle jouait. Par contre, ce fut pour rester dans son rôle, qu’elle resserra sa veste autour d’elle, comme pour étouffer le frisson de crainte qu’elle éprouvait, et qui se manifestait par une chaire de poule loin d’être uniquement le fruit de ce vent. Il était assez rare que quelqu’un apprécie un arrêt imprévu en un tel lieu, après tout, quand bien même on se retrouve en compagnie d’un Auror. « Je déteste être là. », souffla-t-elle, en déglutissant, mal à l’aise. En apparence. Car en fait, elle n’en avait cure, même s’il était rare qu’elle s’y rende, avec sa réelle apparence. Si elle voulait qu’on ne se doute pas de ce qu’elle faisait en réalité, elle ne pouvait se permettre qu’on la voit ici plus que de raison. Par chance, même pour ses diverses magouilles, elle n’avait pas à s’y rendre trop souvent. Ce soir, cependant, elle avait eu à passer par ici, afin de faire l'intermédiaire, pour un plan de Saskia. Et la blonde avait profiter de l'occasion pour faire d'une pierre deux coups, une des 2 raisons de sa présence pouvait expliquer ce qu'elle faisait ici à l'Auror. « Mais c’est le chemin le plus court pour aller chez… un ami… », soupira-t-elle, encore plus ouvertement mal à l’aise en parlant de « son ami ». Non pas parce qu’il était notoirement connu comme un type louche, bien au contraire. Si la blonde se forçait à aller le voir, alors qu’il résidait du côté Moldu, ça n’était pas par plaisir. Bien au contraire. Mais il pouvait se montrer utile, si on savait comment faire avec lui. Et ça, Six’ le savait. Non, si elle avait marqué une franche hésitation en qualifiant de la sorte le sorcier qu’elle allait voir, c’était pour coller au fait que bons nombres de jeunes femmes n’auraient pas forcément avoué, sans éprouver un semblant de « honte », qu’elles s’apprêtaient à passer la nuit chez un mec qui n’était pas forcément leur petit-ami. Car si Sixtine n’avait jamais caché être une séductrice, elle n’avait jamais prétendue pour autant assumer l’étiquette que l’on pouvait coller aux personnes dans son genre. Même si, en réalité, la Franco-Suédoise s’en foutait, de ce qu’on pouvait penser d’elle. Cela faisait bien des années que l’avis des autres n’avait plus d’intérêt à ses yeux. « Et vous ? » demanda-elle par la suite, relâchant enfin son emprise autour de sa baguette. A croire qu’elle n’avait réalisé que maintenant qu’elle la tenait aussi fortement, et que ça n’avait pas lieu d’être. L’ingénue n’était pas si naïve que cela, aimant à accentuer l’innocence qui transparaissait dans son apparence frêle, concluant sa question d’un léger sourire, n’ayant visiblement pris conscience que maintenant de l’indiscrétion qui avait pu s’y tapir : « Je veux dire : tout va bien ? ». Comme si elle s’en souciait réellement. Mais elle était douée, vraiment, on y croyait, à son inquiétude de voir le Rawley ici, ainsi qu’à son malaise d’être dans cette ruelle.

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MessageSujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine]   Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] EmptyVen 10 Aoû - 10:08


 
 
 
Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit

 
[Sixtine Duchesne]

   

Il connaissait la serveuse comme une jeune femme très souriante et très sure d’elle. Après tout, lorsqu’on travaille dans un tel milieu qui imposait des conditions de travail loin d’être raisonnable et parfois des clients pouvant les pousser à bout, on ne pouvait qu’être admirable de supporter autant de pression. Il ne se rendait pas très souvent au Chaudron ses derniers temps, ses collègues et lui n’étaient pas assignés aux mêmes missions et il n’était pas du genre à boire seul – trop triste.

Elle sembla rassurer de le voir, du moins, un visage connu et pas un inconnu venant l’agresser. Elle était une femme, malheureusement beaucoup estimait qu’il s’agissait d’une facilité de pouvoir abuser de ce simple fait surtout dans une ruelle aussi délabrée. Semblant tout aussi sensible à l’odeur des lieux qu’Aaron, elle arracha un sourire à ce dernier lorsqu’il vit ses fossettes se dessiner sur ses joues et avança quelque peu pour les sortir d’ici.

« Venez, nous n’avons pas besoin que cette odeur nous reste dans les pattes. Permettez-moi de vous accompagner jusqu’à la sortie, si ça ne vous dérange pas. Je suppose que vous sortez au niveau de la 5ème rue ? »
demanda-t-il poliment

Il faisait ainsi figure de galanterie, règle qu’on lui a inculqué depuis son plus jeune âge, sa sœur se moquait tout de même très régulièrement de lui lorsque sa mère lui énumérait bon nombre d’exemple à suivre. Si Sixtine avait besoin de se rendre chez son ami, autant qu’elle soit accompagnée par un Auror, elle semblait si mal assurée de passer par cette ruelle. Aaron ne pouvait que comprendre l’hésitation qu’elle avait eue en lui assurant qu’elle allait voir un ami, sachant que les confidences d’une barmaid étaient bien trop rares pour ne pas se faire coller par le premier venu souhaitant une ristourne sur ses consommations. Mais elle semblait assez à l’aise pour le lui dire, donnant le plaisir à Aaron de pouvoir connaître la serveuse du Chaudron Baveur autrement.

« Je comprends que ce soit plus court, je dois malheureusement aussi l’emprunter lorsque les journées se font trop longues pour faire le détour de l’autre côté. »

Les zones de transplanage n’étaient pas au bon endroit pour Aaron, malgré le fait qu’il pourrait simplement le faire depuis le ministère de la magie, un peu plus loin. Mais la routine ne lui convenait pas, il changeait chaque semaine ses habitudes pour ne pas tomber dans un quotidien qui ne lui rappellerait que la disparition de sa sœur. Dans un sens, c’était une façon de garder un œil sur l’allée des embrumes, il fallait l’avouer.

« J’habite de l’autre côté de la partie sorcière à vrai dire. Il faut dire que les taxis sont tout aussi pratique et moins gourmand en énergie que le transplanage » expliqua-t-il tranquillement

Il ne cachait jamais qu’il vivait dans un quartier totalement moldu, il ne l’était pas comme une fierté mais expliquait simplement pourquoi il s’y rendait à pied. Sixtine était loin d’être une inconnue, il la croisait trop régulièrement pour se méfier d’elle et lui faisait donc confiance pour se confier sur quelque chose de plus personnel tel que son lieu d’habitation. Une façon de lui dire qu’elle n’avait pas à craindre un jugement si elle se rendait chez un ami, quel qu’il soit. Un sourire vint accompagner ses dires, comme pour faire comprendre à la jeune femme qu’elle n’avait pas à se cacher devant lui si elle souhaitait lui parler. Elle était bien trop souvent à l’écoute de ses clients, certains venant parfois dans un état dépressif, d’autres à l’opposé et parfois bien trop joyeux. Elle avait bien le droit de souffler et de parler pour qu’il l’écoute cette fois, sans se sentir dans ses obligations de bar.

« Vous avez fini tard ce soir à ce que je vois » supposa-t-il en se disant qu’elle venait de terminer son service au Chaudron.

 

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MessageSujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine]   Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] EmptyLun 13 Aoû - 17:22


Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit
Ft Aaron Rawley

Jouer à la jeune femme naïve était presque devenue une seconde nature, pour Sixtine, tellement qu’elle n’avait même plus à réfléchir avant de trouver le ton juste pour donner plus de poids à son rôle. En contrepartie, la sorcière ne cessait de se perdre, entre celle qu’elle prétendait être, et celle qu’elle était réellement. Mais ça n’était pas plus mal, à ses yeux. Si la prétendue Six’ était d’un ennui sans fin (pour la Franco-Suédoise), c’était encore pire concernant la réelle jeune femme. Nul ne détestait plus la sang-mêlée, que la sang-mêlée elle-même. Hochant la tête, elle approuva la proposition faite par le Rawley, de s’éloigner d’ici, et de l’odeur désagréable qui s’en élevait. « Je ne peux qu’accepter votre proposition ! », dit-elle avec une reconnaissance feinte. Elle ne pouvait refuser une telle proposition, après tout, même si elle ne tenait pas plus que cela à devoir passer du temps en la présence de l’Auror, ce soir-là. Oui, il était gentil et serviable. Mais c’était bien ça, le problème. Il était trop gentil, trop « Auror », en un sens. Si Sixtine se forçait à le côtoyer, c’était uniquement par jeu. Pour le détruire d’une façon ou d’une autre, ou l’attirer dans un camp qu’il méprisait pour l’instant, après avoir soutirer tout ce qu’il pouvait lui donner, comme informations. La serveuse ne savait pas encore à quoi lui servirait Aaron, mais il aurait une utilité : un Auror servait forcément à quelque chose.

La conversation se poursuivit, s’enchaînant sur un ton un peu plus teinté de confidences. C’était léger, bien entendu, mais c’était un bon début. Sixtine savait faire montre de patience, une vertu des plus nécessaire à avoir, quand on voulait être une marionnettiste, comme elle. Se précipiter, c’était le meilleur moyen de voir tous ses efforts être réduits à néant. L’air de rien, elle nota dans un recoin de son esprit, ce qu’elle venait d’apprendre : il arrivait assez souvent au sorcier, de passer par ici, pour rentrer chez lui, et il résidait dans le quartier moldu. A force de gentillesse feinte, on ne pouvait que récolter quelques informations, qui, individuellement, ne servaient à rien, mais si on savait quoi on faire, on pouvait vite voir les choses autrement. Elle s’était contentée de hocher positivement la tête, affichant un petit air compatissant, à l’évocation des longues journées que pouvait passer Aaron. Elle était douée, vraiment, Six’, pour donner l’illusion qu’elle s’intéressait réellement à ce qu’on pouvait bien lui dire, quand elle n’écoutait que par intérêt. Aucune réaction de dégoût ne lui échappa, en découvrant où l’Auror avait décidé de vivre. Pourtant, elle détestait tout ce qui touchait aux Moldus, mais savait feindre que ça n’était pas le cas. Ca visait, bien entendu, à protéger comment elle voyait réellement les choses, même si, dans le même temps, elle ne cachait pas être une sang-mêlée, et encore moins être le fruit d’un viol. Elle ne savait que trop bien que les choses ne restaient jamais longtemps secrètes, même quand on avait quitté son pays natal. De surcroît, la France n’était pas loin de l’Angleterre, alors les choses pouvaient d’autant plus se savoir. Et, très honnêtement, avec le temps, la blonde avait appris à se servir des moindres événements de son passé, afin d’en tirer une force, et des éléments nouveaux visant à gagner plus encore la confiance de ses proies. Avec Six’, tout était bon à servir ses intérêts. Même se forcer à se rendre dans un quartier Moldu, pour retrouver un abruti, en présence d’un sorcier nettement trop gentil pour que la blonde le tolère réellement. « Cela fait bien longtemps que je n’ai pas pris les taxis ni le moindre transports en communs, mais il est vrai que c’est plus… simple… » Ayant grandie dans un environnement Moldu, la blonde s’y connaissait, en « technologie » propre à ces individus. Encore une chose qu’elle n’avait jamais cachée, car la vérité était parfois plus simple à assumer qu’un mensonge, pouvant vous exploser en pleine figure, à n’importe quel moment. Depuis qu’elle avait terminée ses études, cela dit, la Franco-Suédoise avait tout mis en œuvre pour ne pas avoir à prendre de taxis, de bus ou de métro. « C’est plutôt déplaisant, quand on est claustrophobe. », admit-elle, se mordillant la lèvre et se grattant le crâne d’un air gêné. L’excuse qu’elle sortait à chaque fois, pour justifier le fait qu’elle évitait cela, à présent. Nettement plus simple de prétendre souffrir d’une telle pathologie, que d’avouer mépriser, du plus profond de son être, les Moldus (et donc, qu’elle se détestait en partie : elle n’avait pas envie qu’on lui conseille d’aller voir un psy, elle savait qu’elle avait pas mal de soucis, à ce niveau-là, mais doutait qu’on puisse vraiment l’aider à aller mieux !). Ca rendait la blonde d’autant plus sympathique, aux yeux des gens à qui elle parlait, en général. Ca contribuait, de plus, à l’illusion d’une certaine intimité, qui s’instaurait, entre elle et la personne en face.

Tout en marchant, la blonde paraissait se détendre de plus en plus. Attitude normale d’une jeune femme se trouvant aux côtés d’un Auror, qui était nettement le plus à même de la protéger, si besoin, même dans un coin aussi malfamé que celui où ils s’étaient croisés. Cependant, on voyait qu’elle restait sur ses gardes : la force de l’habitude d’une serveuse qui se retrouvait parfois ici, et qui savait que la vigilance ne devait être relâchée sous aucun prétexte, afin d’être en mesure de réagir le plus rapidement possible, sous peine de voir sa vie en danger. Un soupir teinté de fatigue lui échappa, à la dernière interrogation d’Aaron. La blonde jouant, jusqu’au bout, le rôle de la serveuse éreintée après une longue journée. Et un sens, elle l’était, fatiguée, car bosser au Chaudron Baveur était loin d’être une sinécure tous les jours ! « En effet. On sait quand on commence, mais rarement quand on finit, au Chaudron ! », dit-elle, en haussant les épaules, indiquant par là qu’elle ne se plaignait pas réellement. Quand elle bossait, elle était souriante, et paraissait des plus à l’aise, et heureuse de travailler ici. Elle n’avait de cesse de dire qu’elle aurait pu tomber sur un job nettement pire que celui-ci, que là, au moins, elle avait l’impression d’aider des gens, à son niveau. Serviable, jusqu’au bout des ongles, en apparence, du moins, la réalité était moins douce et angélique que cela. « Mais je pense que vous avez le même souci avec votre boulot.  », ajouta-t-elle, se tournant vers le brun pour l’observer quelques secondes. Sa voix ne perdait pas sa teinte amicale, et partiellement amusée de voir qu’en dépit du monde qui séparait leurs professions respectives, ce point commun les unissait. Encore dans l’idée de créer une certaine intimité entre elle et Aaron, bien entendu. « Vous aussi, vous devez connaître des difficultés à trouver quelqu’un qui supporte vos horaires de dingue ! », souffla-t-elle, comme si elle en souffrait réellement, de ne pas parvenir à trouver quelqu’un à même de supporter ses journées pouvant s’avérer plus longues que prévues, et la laissant sur les rotules quasiment au quotidien. En réalité, ça l’arrangeait. Si elle était douée pour feindre une intimité et une complicité avec les gens, dans la réalité, c’était autre chose. Ne pas laisser les gens l’approcher réellement n’aidait pas, il faut le dire, mais ne pas vouloir qu’on l’approche, rendait le tout également très compliqué !

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MessageSujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine]   Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] EmptyLun 13 Aoû - 22:24


 
 
 
Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit

 
[Sixtine Duchesne]

   

Il était ravi que la jeune femme accepte qu’il l’accompagne durant encore quelques minutes, le temps de discuter loin des effluves d’alcool et de bruits en tout genre. Le cadre n’était pas totalement idéal non plus dans cette ruelle mais c’était toujours mieux que son travail. Non pas qu’il n’aimait pas le Chaudron Baveur, loin de là, il y passait lorsqu’il voulait rejoindre une autre rue moldue mais c’était autre chose de cotoyer une personne durant ses heures de services et une autre en dehors de tout ça.

Il lui adressa un maigre sourire et ils continuèrent leur marche, sans rencontrer une autre poubelle qu’il allait heurter par mégarde. Il déboutonna légèrement son manteau, sentant que le simple fait de converser avec une personne le réchauffait dans cette nuit sombre. Lorsque la jeune femme lui annonça qu’elle n’avait que rarement eu l’occasion de prendre un taxi dernièrement, il eut une petite idée. Mais avant même qu’il ne puisse lui proposer de l’accompagner dans son taxi si elle le désirait, elle lui avoua qu’elle n’était pas non plus très friande de ce mode de transport et il ne pouvait que comprendre.

Sa gêne et sa remarque le firent doucement sourire à nouveau, se rendant compte que la jeune femme avait réellement quelque chose de bien plus humain qu’une simple serveuse apportant la commande de ses clients. Elle semblait presque plus timide qu’il ne le pensait et Aaron ne pouvait que vouloir la rassurer.

« Vous ne loupez pas pour autant, l’hygiène est toujours aussi mauvaise qu’il y a vingt ans. Je dirais voir même pire … » dit-il presque songeur.

Il fallait dire qu’il n’allait pas non plus tout le temps prendre le taxi car lorsqu’il savait qu’il pouvait rejoindre la banlieue de Londres d’une autre manière, il prenait souvent la voiture que son père lui avait donnée depuis la fin de sa scolarité à Poudlard. Il adorait cette voiture, malgré le fait qu’en ce moment, elle tombe bien trop souvent en panne.

« Mais j’ai quand même mieux qu’un taxi, j’ai ma propre voiture. Si un jour, vous avez envie de monter faire un tour, enfin bien sûr, ce n’est pas aussi fou qu’une moto. Mais ça peut toujours être sympa. Et plus propre aussi » ajouta-t-il

Il ne pensa même pas au fait que la proposition aurait pu paraitre indécente, comme toute celle que la jeune femme pourrait entendre lors de son travail. Il lui avait proposé comme une simple opportunité à saisir si jamais elle souhaitait faire un tour dans une vieille voiture des années 70. Autant dire qu’elle ne passait pas vraiment inaperçue quand il la roulait, s’attirant toujours le regard des connaisseurs. Mais Aaron était ce gentil auror et jeune homme de surcroît qui ne voulait que le bien d’autrui, sinon quoi il n’aurait jamais eu ce poste sans cette ardeur dans le sang.

« Oh oui, il est vrai que nous avons des horaires très similaires. Impossible de prévoir une soirée par la suite sans être en retard ou carrément pas là. Est-ce que vous avez toujours envie de boire après des soirées aussi épuisantes vous ? »
demanda-t-il curieux

Elle semblait réellement plus à l’aise avec lui, au point de lui confier qu’elle avait du mal à trouver une personne dans sa vie. Il fallait dire que leurs deux métiers avaient des contraintes de temps mais celui qu’il exerçait avait également une contrainte affective. Etre Auror impliquait des recherches constantes contre des mages noirs et leur adepte et avoir une vie sentimentale, familiale ou même simplement affective faisaient d’eux des cibles parfaites à manipuler. Et Aaron était loin d’avoir ce zèle-là malgré que beaucoup arrivent à concilier ses deux mondes.

« On se supporte entre amis, ça nous suffit amplement pour mener nos missions à bien » se contenta-t-il de répondre

Il n’était pas évasif qu’il ne pourrait paraitre mais c’était un sujet qu’il n’évoquait que très rarement. Il n’était pas tabou dans ce milieu mais ce n’était pas une préoccupation principale. Chaque auror avait sa bête noire et toute sa concentration se focalisait sur une adepte qu’il suivait depuis quelques semaines.

« Vous feriez quoi si vous aviez la possibilité de partir de ce corps de métier ? » demanda-t-il, curieux d'en savoir plus sur elle.

Il était plus qu’évident que Sixtine n’était pas une jeune femme qui se destinait à être serveuse depuis son plus jeune âge. Aaron prenait toujours un certain tact à aborder des sujets et était loin de souhaiter gêner la jeune femme dans son choix d’exercer un métier si transitoire.  


 

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MessageSujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine]   Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] EmptyMar 14 Aoû - 21:37


Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit
Ft Aaron Rawley

Six’ grimaça, sans chercher à le camoufler, à l’évocation de la puanteur planant dans les transports en commun. Ca n’était en effet pas une nouveauté, et quiconque, les ayant déjà utilisés une fois dans sa vie, pouvait en attester, cela n’indiquait pas forcément un mépris pour les Moldus. « Ca ne donne pas envie de s’y risquer de nouveau », déclara-t-elle, réprimant un frisson, ouvertement de dégoût face à cette saleté, même si dans son esprit, la saleté incluait également les Moldus. Pour rien au monde, elle ne revoyagera grâce à un de leurs maudits engins. Même si, une poignée de secondes plus tard, à la proposition d’Aaron, elle reconsidéra sa position. Non par envie de s’enfermer dans une maudite voiture, mais juste parce que ça pourrait être là l’occasion de voir l’Auror dans un autre cadre, et continuer à se rapprocher de lui. Il fallait bien qu’elle brouille les pistes, après tout : comment pourrait-il seulement imaginer que la sorcière qu’il tente de traquer depuis quelques semaines à présent, est en réalité la serveuse, si douce et inoffensive, qu’il croise parfois, au Chaudron Baveur ? Avec Sixtine, la devise du Sois proche de tes amis, et plus encore de tes ennemis était un art de vivre. Oui, une petite voix, au fond de l’esprit – torturé et pitoyable – de la Franco-Suédoise, lui soufflait qu’elle jouait là un jeu dangereux. Qu’elle n’était pas à l’abri de faire une erreur fatale, un jour, qui mènerait le brun à la soupçonner. Même la perspective de finir emprisonnée, n’effrayait guère la blonde. N’était-elle pas enfermée, dès sa naissance, dans un rôle qu’on lui avait foutu sur le dos, et qui s’était accru, par la suite, quand nul n’avait été là pour la préserver ? Elle avait tellement de chaînes, qui provenaient aussi bien des erreurs et incapacités des autres, que de ses propres fautes, que ça n’était qu’une utopie, que de tenter de l’en débarrasser. Utopie à laquelle elle avait fini par renoncer assez tôt, ou plus exactement en découvrant, alors qu’elle était encore à Beauxbâtons, sa propre sœur, occupée à rouler des pelles avec celui qui était supposé être le petit-ami de l’aînée des Duchesne. Cela avait été la dernière fois où la sang-mêlée s’était risquée à faire confiance à quelqu’un, la dernière fois où elle s’était risquée à penser que quelqu’un en serait digne, et la dernière fois où elle s’était risquée à penser que sa confiance aurait assez de valeur aux yeux de quelqu’un, afin de ne pas être simplement bafouée. Le plus triste était sans doute qu’elle avait fini par se dire que sa propre vie n’avait pas d’importance, pour son entourage, et avait donc considéré sa vie comme une denrée négligeable. Voici la raison pour laquelle elle jouait autant avec, et était indifférente à l’idée de finir en prison. Peut-on décemment briser ce qui l’est déjà ? « Pourquoi pas, ça peut être sympa, dans le genre voyage dans le passé ? », accepta-t-elle, parvenant à sourire et à paraître des plus enjouée à la simple idée d’être enfermée dans un habitacle avec un type qui, s’il savait la vérité sur elle, s’arrangerait pour qu’elle finisse enfermée. Comme si la perspective d’effectuer un voyage dans ses jeunes années, via un trajet en voiture, pouvait réellement lui faire plaisir. Son beau-père aimait à les amener en week-end, via sa voiture. Autant dire que la sorcière détestait ces instants, et dans sa tête, les voitures, et de multiples choses du monde Moldus, sont liés à cet individu, ainsi qu’aux prédateurs du genre, qui pullulent encore. « Par contre, si ça vous dérange pas de rouler avec la fenêtre passager ouverte, ça m’arrange… », ajouta-t-elle, jouant toujours la frêle jeune femme ne se sentant pas à l’aise, enfermée dans un tas de tôle. Ce qui était partiellement vrai. Disons que les espaces trop restreints ne la mettaient pas plus à l’aise que cela, même si ça pouvait encore aller, et uniquement parce qu’elle maîtrisait la magie, et pouvait s’en servir, à présent. Là où, quand elle était enfant, c’était à éviter, et Norbert, son beau-père, avait bien insister sur ce qu’elle encourait, à se servir de la magie, en dehors de l’école. Bien que la magie ne lui était plus chose interdite, c’était resté ancré dans l’esprit de la blonde, du moins par l’association d’idée des espaces clos liés aux Moldus, avec un danger possible.

Si la jeune femme ne s’était pas plus offusquée que cela de la suggestion de l’Auror, c’était aussi parce qu’elle pensait avoir commencé à le cerner. Loin de se bercer d’illusions de le connaître désormais, elle estimait cependant qu’il était loin des lourdauds qu’elle pouvait rencontrer, au boulot, et qui ne songeaient qu’à tout mettre en œuvre pour la foutre dans leur lit. Jamais Aaron n’avait semblé considéré la blonde sous un tel angle (et pour être honnête, ça avait étonnée la sang-mêlée, plus habituée à voir les clients du Chaudron Baveur en mode séducteurs parfois bien lourds, qu’en clients venant juste pour boire un coup). C’était bien un des seuls aspects que la Franco-Suédoise trouvait agréable, chez le sorcier, qu’il voit autre chose qu’une conquête possible, quand il la regardait. (Oui, Six’ était parfois capable de trouver des points positifs, chez les gens, même si ça restait rare, et que, de fait, ça méritait d’être souligné ! Et même si ça ne l’inciterait jamais à faire baisser ses murs pour laisser des gens la découvrir réellement. Autant leur donner sa baguette, afin qu’ils l’achèvent, pour atténuer les risques qu’elle puisse se défendre véritablement. Remarquez, ça pourrait être une expérience chouette à tenter, pour la blonde, qui ne se sent vivante qu’en risquant sa vie de toutes les façons possibles !). En un sens, c’était heureux, qu’elle soit serveuse, Six’, ça lui donnait une autre excuse pour expliquer son célibat, car dans certaines sphères, c’était presque mal vu, d’être seule, à son âge. Dans le fond, la métamorphomage ne s’en préoccupait pas. Ca n’était pas quelque chose qu’elle recherchait, même si, quand on creusait, vraiment très profondément, une parie d’elle regrettait cela, surtout quand elle voyait certaines de ses anciennes camarades de classe s’installer, ou fonder une famille. Oui, une infime partie de son être continuait à rêver, comme quand elle était plus jeune, d’avoir un jour des enfants. Rêve qui la faisait vomir désormais, tant elle était consciente d’être bien trop déglinguée pour une telle chose, et se doutait d’être en mesure d’être une bonne mère. L’amour, prendre soin d’une autre personne, tout ça, elle n’y connaissait rien, dans le fond. Mais elle puisait dans ce microscopique résidus de celle qu’elle a été à une époque, de celle qu’elle n’aurait jamais dû cessé d’être, pour paraître plus cohérente dans l’image qu’elle affichait en permanence. Ainsi donc, en ce moment même, cela l’aidait à pousser un léger soupir de regret, face à ce qu’Aaron dépeint de la vie sociale compliquée qu’ils pouvaient connaître, via leurs métiers respectifs. « Pas vraiment, en effet. Mais disons que, sans compter la fatigue des heures passées au Chaudron, l’ambiance « bar » ne me changerait guère de ma journée de boulot ! », feignit-elle de regretter. En réalité, elle s’en foutait, les gens, moins elle le voyait, mieux elle se portait, elle devait déjà en supporter un paquet durant son boulot, alors en dehors, franchement, si elle pouvait s’en passer, elle le faisait, et avec grand plaisir, en plus ! Car les sorciers ne trouvaient pas réellement plus grâce, à ses yeux, que les Moldus… « Je suppose que c’est déjà pas mal, au moins, ça rend votre travail un peu plus agréable ! », conclu-t-elle, lorsqu’il lui parla de l’entente avec les autres Aurors. Ca ne répondait pas réellement à l’interrogation de la blonde, mais ça offrait plusieurs interprétations possibles : il avait quelqu’un et l’autre s’en accommodait très bien, de ses horaires élastiques – il était en couple et connaissait de multiples difficultés dont il ne tenait pas à parler à une inconnue – il ne tenait pas à parler de sa vie privée pour la préserver, de par sa profession – son boulot était trop chronophage pour ça et il tentait de s’y faire, tant bien que mal. Quelque chose faisait dire à la jeune femme qu’il n’était pas du genre à s’amuser à aller voir ailleurs, s’il était casé, il paraissait bien trop droit pour cela, alors, il faudrait qu’elle réfléchisse à la possibilité qui paraissait la plus cohérente, au vu de ce qu’elle savait déjà de lui, et de ce qu’elle apprendrait par la suite, afin de mieux le cerner. Le jeu ne faisait que commencer, et cette simple pensée arracha un sourire – mental – à la sang-mêlée.

La conversation se poursuivit, avec une interrogation de l’Auror, afin de savoir ce qu’elle aimerait faire, si elle pouvait quitter son métier actuel. La jeune femme poussa un léger soupir, affichant une gêne, typique de celle que l’on pouvait trouver chez des êtres sachant pertinemment que cela ne resterait que du domaine du rêve. « J’aimerais être professeur de runes, mais… » Elle se mordilla la lèvre, en haussant les épaules, d’un air attristé, et un soupçon de manque de confiance. Autant dire qu’elle devait bien contraster, en ce moment, avec l’image de serveuse qu’elle offrait, au Chaudron. Mais là était la subtilité du jeu d’actrice mené par Six’, la sorcière qu’elle feignait d’être, était loin d’être simplement jolie, souriante, à l’écoute, et un peu idiote, qu’elle paraissait l’être, quand elle travaillait. Cela rendait son « avatar » plus humain, plus réaliste, en somme. Et comme elle ne pouvait mentir sur son cursus scolaire, de peur que celui-ci ne soit dévoilé contre son gré, elle ne cachait jamais avoir un diplôme lui permettant d’enseigner. Pas plus que son échec à trouver un boulot : « J’ai tenté de postuler à Poudlard et à la MUL, à mon arrivée ici… Un poste était déjà pourvu, l’autre a été donné à un autre… » Il y avait du regret, dans sa voix. Pas forcément feint, pour le coup, car ça lui avait vraiment mis un coup, à Six’, cet échec, elle qui avait toujours tout mis en œuvre pour ne cumuler que des réussites. Mais ce qu’elle ne disait pas, c’est qu’elle s’y était vraiment faite, depuis, et que la malencontreuse expérience de Saskia avait eu pour résultat d’atténuer son désir d’être prof. Ca, et puis aussi de multiples aspects de sa personnalité (manque de confiance en elle, mépris de sa personne, crainte de ne pas être réellement apte à former des jeunes gens alors qu’elle-même ne pouvait s’aider ni se gérer….). « Tant pis… », souffla-t-elle, se grattant le nez, comme pour mieux dissimuler une quelconque gêne, face à un échec aussi cuisant, à ce qui pouvait être considéré comme une chute sociale. « Peut-être que je me réorienterais, un jour. Mais retourner sur les bancs de l’école ne me fait pas vraiment envie, pour l’instant. » On pouvait mettre ça sur le fait qu’elle aurait du mal à supporter d’être élève, alors qu’elle aurait dû être prof. Et c’était une explication qui lui convenait fort bien. Estimant légitime d’être en droit de retourner cette question, quitte à la détourner, elle ne se priva pas pour demander : « Et vous, vous ne regrettez jamais d’avoir choisi cette voie plutôt qu’une au… ? ». Mais elle fut interrompue dans son questionnement, car un bruit de chute retenti, dans la ruelle. Sixtine avait beau être restée sur ses gardes, pour le coup, elle ne s’y était pas attendue. Son sursaut fut cependant accentué, afin d’augmenter son image de frêle blondinette. On ne se méfie jamais d’un blanc mouton, même si dessous, se cache un loup potentiel. Ca, tristement, c’était une leçon qu’elle avait appris, grâce à Norbert… Dans son sursaut, elle avait fait tomber sa baguette, qu’elle avait précipitamment sortie. Oui, Six’ était vraiment douée pour sembler l’innocence même… « Désolée.. », pesta-t-elle contre elle-même, en récupérant sa baguette, paraissant s’insulter mentalement de tous les noms pour sa maladresse. Quelle piètre image était-elle contrainte de donner des sorcières, pour cacher le monstre tapi en elle !

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MessageSujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine]   Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] EmptyMer 15 Aoû - 10:25


 
 
 
Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit

 
[Sixtine Duchesne]

   

Lorsque Sixtine accepta sa future balade en voiture, Aaron ne put que lui répondre d’un léger sourire, content malgré lui de pouvoir presque lui faire changer d’avis sur les transports moldus. Sa voiture n’avait rien de très communs, il n’allait pas non plus rouler à des vitesses de folies car contrairement aux sorciers, la réglementation moldue imposait une limite de vitesse dans Londres et même dans les environs. En plus d’être parfois contraignante, les transports en commun avaient tous des répercutions écologiques tandis que les moyens sorciers n’utilisaient que l’énergie de l’homme finalement. Mais Aaron connaissait cette voiture depuis aussi longtemps que lui, ayant regardé son père la bichonner depuis son plus jeune âge, lui promettant de la lui confier quand il sera en âge. Il se rendit compte qu’à part sa mère ou même son père, il n’avait encore jamais eu l’occasion de conduire quelqu’un d’autre dans cette voiture, n’ayant déjà pas trop le temps de la rouler à cause de son travail mais également parce que le transplanage était toujours plus pratique. Il avait décidé de prendre des vacances juste avant d’entamer sa formation d’Auror et n’avait pas pris de temps pour lui par la suite, la mécanique de sa voiture en pâtissant grandement par la suite.

Il osa rire discrètement lorsque Sixtine lui demanda implicitement de pouvoir ouvrir la fenêtre passager tout le long, ayant l’image d’un chien à poil long sortant sa truffe de la voiture pour s’aérer. Il n’osa pourtant pas partager cette image grotesque, se demandant s’il était assez proche de la jeune femme pour oser la taquiner sur ce point-là. Les seules femmes avec qui il se permettait de l’humour étaient ses coéquipières et sa propre mère.

« Ne vous en faites pas, la question ne se posera pas, c’est une décapotable » répondit-il simplement

Puis lorsque la discussion dériva sur l’avenir qu’elle s’était souhaitée avant de devenir serveuse, Aaron sentit une pointe de regret et observa la jeune femme afin de lui accorder toute son attention. Il savait que la question était à double tranchant mais n’imaginait pas jusque-là qu’elle s’était réservé à d’autres desseins. L’étude des runes avait toujours été une matière un peu trop mystique pour Aaron, il n’était jamais friand de théorie, préférant de loin la pratique mais savait que chaque écrit, chaque recoin des domaines sorciers regorgeaient de magie multiple et que les runes pouvaient offrir autant de lumière que de part d’ombre.

Savoir que la jeune femme avait non plus seulement fait des études aussi complexes mais avait également postulé à la MUL et à Poudlard pour l’enseigner le surprit honnêtement. Il savait par exemple que sa propre mère avait travaillé quelques temps au Chaudron avant de se lancer durablement dans l’art et la peinture, ayant pris ce job alimentaire simplement pour avoir assez de confiance et d’argent en poche pour vivre pleinement de son prochain métier. Mais Sixtine avait choisi de se rabattre parce qu’elle avait baissé les bras et étrangement, Aaron sentait qu’il ne pouvait décemment pas la laisser dans un tel état. Il ne voulait pourtant pas passer pour un psychologue lui donnant des conseils ou lui proposant son aide. Si la jeune fille avait fini par être serveuse, c’est qu’elle avait tenté de jouer toutes les cartes possibles pour avoir le travail de ses rêves mais que quelque chose lui faisait obstacle. Ou peut-être qu’elle n’était surtout pas très bien entouré pour avoir une personne près d’elle qui la soutient dans ses projets.

«  Vous ne devriez pas vous sous-estimer. Votre savoir sur les runes ne devrait pas se perdre parce que vous n’avez pas été prise dans une grande école, ce n’est pas un poste qui devrait vous qualifier mais vous-même. C’est un domaine si complexe, entre les recherches encore constantes, les découvertes, c’est un bagage historique que vous avez dans votre tête, ne laissez personne vous dire que ce n’est pas fait pour vous… »

Il devait s’avouer qu’il trouvait cela dommage que la serveuse ne puisse pas s’épanouir dans son domaine, comme il aurait trouvé cela triste si sa mère ne l’avait pas fait. L’argent ne coulait peut-être pas à flot et ce n’était pas le plus important car l’esprit de famille, le bonheur qu’apportait l’épanouissement de sa mère était inestimable à côté.

Puis avant même de pouvoir répondre à sa question, il entendit un bruit sourd de l’autre côté de la ruelle mais son métier le forçant à garder son sang-froid, il ne put que lever les yeux vers l’endroit où un simple panneau en bois venait de claquer contre un mur à cause du vent. La ruelle commençait à devenir légèrement étriquer, le vent s’engouffrant plus facilement et s’accentuant par la même occasion. Veillant tout de même à ce que ce ne soit juste qu’un évènement isolé, sachant que l’allée des embrumes était aussi le lieu à de nombreux duels, il se permit de faire un pas en avant et de se mettre légèrement devant la jeune femme, sans pour autant se prendre pour un chevalier vaillant, servant et stupide au passage.

Elle lui avait déjà dit qu’elle n’aimait pas se retrouver dans ce genre d’endroit, ce qu’il comprenait et il avait décidé de l’accompagner pour ne pas qu’elle prenne peur, ce qui était compréhensible vu ce qui se tramait dans la partie moldue ces derniers temps. Mais son attention fut vite détourner par le bruit d’un bois tombant juste à côté de ses pieds et tourna rapidement son visage en se rendant compte que c’était Sixtine qui venait de perdre la sienne, par surprise.

Il se rendit compte que la jeune femme cachait une peur incommensurable, sachant que pour un sorcier, la baguette magique était primordiale même s’il pouvait maitriser l’art des sortilèges sans baguette. Sixtine semblait frêle à cet instant même si elle se cachait derrière des excuses à présent. Il ne la considérait pas comme fragile, il la voyait surtout comme une femme ayant peut-être eu trop d’épreuves dans la vie pour n’avoir qu’une faible confiance en elle, surtout si elle avait abandonné son rêve.

« Ce n’est rien … » répondit-il alors doucement, notant que sa baguette était en bois de sapin.

Cette confiance en elle se trahissait par toutes les expressions de son corps, elle semblait non seulement être désolée de son geste mais également furieuse contre elle-même de s’être fait surprise par un simple bruit loin d’eux. Mais il ne trouvait pas cela trop grave de se laisser avoir dans une telle ruelle, il était tout de même tomber par dessus une poubelle avant de croiser Sixtine donc cela pouvait se comprendre, même si ce geste trahissait quelque chose de plus profond selon lui. Comme si la jeune femme avait déjà abandonné une part d'elle même avant ça.

« Est-ce qu’on peut se tutoyer en fait ? On a quasiment le même âge, ça serait dommage de se donner mutuellement la quarantaine avec trop de politesse » coupa-t-il soudainement comme pour la faire penser à autre chose

On ne pouvait lui enlever sa qualité d’être prévenant avec les autres et il se rendait compte qu’ils mettaient encore une grande distance entre eux par le simple vouvoiement. Peut-être qu’il se trompait, la jeune femme devait forcément avoir des amis qui la soutenait mais il se disait qu’elle aurait plus de force en elle s’il pouvait être là également, sans pour autant se considérer comme amis tout de suite, il n’était pas fou. Il savait que la serveuse mettrait forcément une distance sachant qu’il était toujours client du Chaudron.

« Je t’avoue que j’ai toujours voulu être auror. Ma mère me racontait trop souvent les histoires de Grindelwald et les pertes causées à sa famille. Je n’ai pas envie que l’histoire recommence sous un autre visage dans une époque et  je suppose que je me voyais mal faire autre chose. »

Il se souvint alors de Poudlard et de toutes ses années à travailler tel un acharné pour avoir les meilleures notes et devenir major de sa promotion à la fin des années scolaires. Mais il se rendit compte que la jeune femme n’avait jamais été à Poudlard (ils ne devaient avoir que quelques années de différence selon lui) et se fit curieux sur la provenance de Sixtine.

« Tu viens de France c’est ça ? Tu sembles avoir le même subtile accent qu’une de mes collègues » ajouta-t-il en se demandant s’il pouvait lui demander la raison pour laquelle elle se trouvait à présent en outre-manche


 

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MessageSujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine]   Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] EmptyJeu 16 Aoû - 11:18


Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit
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Ca restait assez pathétique, de voir ce que Six’ pouvait faire, pour blesser les autres, les détruire, presque autant qu’elle pouvait l’avoir été. C’était une façon, pour elle, d’avoir l’impression d’aller mieux. C’était loin d’être la meilleure des manières d’agir, mais la Franco-Suédoise n’avait pas vraiment été guidée, quand elle en avait eu besoin. De fait, sa colère et son mépris n’avaient pu être canalisé, et elle avait dû trouver un moyen de les ressortir. Ca avait commencé assez innocemment, et de manière totalement involontaire. A l’origine, Six’, elle ne faisait pas de mal aux autres, bien au contraire, elle préférait les aider. Cruel changement, même si en apparence, elle restait serviable. Elle avait cependant découvert qu’elle éprouvait bien plus de plaisir, quand elle parvenait à blesser quelqu’un, plus encore si rien ne la désignait comme la coupable du méfait commis, que quand elle se montrait attentionnée et gentille. C’était plaisant pour elle, de voir un voile de tristesse assombrir les yeux de ses proies, puis de constater que le désarroi les étouffait peu à peu, anéantissant la lumière intérieure qui, jusqu’alors, flamboyait en eux. Elle méprisait ceux qui paraissaient réellement très gentils, trop rêveurs, trop doux, trop généreux, trop heureux, tout simplement ! Ainsi que ceux qui étaient liés, d’une façon ou d’une autre, à l’autorité (ce qui, en un sens, avait brillé par son absence dans sa jeunesse), ou ceux qui semblaient éprouver un semblant d’affection pour le monde des Moldus aussi…. Autant dire qu’Aaron, par de multiples côtés, paraissait une cible parfaite pour la serveuse ! Elle ne le connaissait pas réellement, ça, elle le savait, mais ça n’avait jamais empêché la jeune femme, avec ses proies précédentes, ça n’aurait pas d’impact avec Aaron non plus. « Vraiment ? », demanda-t-elle, en écarquillant les yeux, quand l’Auror fit savoir que sa voiture était une décapotable. Comme si la blonde en avait quelque chose à cirer, franchement ! « J’ai jamais eu la chance de monter dans une telle voiture ! » La chance, c’était vite dit, pour la blonde, cette chance se trouvait surtout dans le fait d’éviter d’être dans une bagnole, avec un type tellement diamétralement opposé à elle, que ça en devenait risible !

La jeune femme finie par évoquer ses études et ses projets passés, se faisant l’effet d’une équilibriste, tâchant de franchir, sans faillir, un gouffre, d’une hauteur édifiante, sur un filin paraissant ridiculement fin. C’était dans ces moments-là, qu’elle exultait réellement. Et c’était d’autant plus vraie que là, elle se trouvait face à un Auror, qu’il pourrait voir à travers ses demi-vérités, sans doute plus facilement que n’importe quel crétin qu’elle avait manipulé avant lui. Il avait bien dû apprendre à observer les gens, analyser leur comportement et déchiffrer leurs propos. Son instinct devait être un peu plus aiguisé que celui des autres. C’était dangereux, Six’ en avait conscience, mais elle s’éclatait. C’était peut-être un appel à l’aide, son comportement, en un sens. Six’ faisait très clairement parti de ces individus qui, mit dos au mur, ne se rendraient pas sans se battre, ni sans périr. La blonde aimait la vie, mais cherchait tristement la mort. Pour l’heure, elle obtint un peu de réconfort de la part du sorcier, qui tâchait de la convaincre de ne pas baisser les bras quant à son projet de travailler dans le monde des runes. La jeune femme se mordilla la lèvre, afin de retenir un soupir de consternation. Il était bien trop gentil, ça en devenait écœurant. Mais dans le fond, ce qui l’énervait, c’était surtout que la capacité d’Aaron à se préoccuper des autres, laissait à entendre une enfance et vie relativement agréable. Sans trop de difficultés, du moins, pas celles qui vous marquent et changent à vie. En un sens, elle le jalousait, d’avoir été partiellement épargné par la vie. Certains avaient tout, depuis toujours, d’autres n’avaient rien, ou perdaient beaucoup. Et quelques-uns se trouvaient dans un entre-deux. C’était dans ce milieu, que la sang-mêlée imaginait le sorcier. Parce qu’on ne choisi pas une telle carrière, sans avoir un peu souffert, d’une façon ou d’une autre. Au lieu de montrer clairement son ennui et sa jalousie, la jeune femme camoufla son geste par une manifestation de timidité, ou de regrets. « Enseigner m’aurait permis de gagner une certaine légitimité, pour faire d’éventuelles recherches ou écrire. », fit-elle savoir, du bout des lèvres. Comme si elle venait là de faire un aveu qu’elle ne faisait pas souvent. « En partant de rien, et en étant personne, c’est plus compliqué… Et j’aurais aimé donner goût à cette matière à d’autre, comme on l’a fait pour moi. », enchaîna-t-elle, toujours sur le ton de la confidence. Encore une fois, c’était à moitié vrai, tout ça, même si ça concernait l’ancienne Six’, celle qui parvenait encore à voir la beauté en ce monde, celle qui pensait avoir encore quelque chose d’intéressant à offrir aux autres. Seulement, elle n’avait pas conscience qu’en agissant ainsi, elle se punissait, plus qu’elle n’évitait les déceptions. Six’ ou le paradoxe de la nana qui se figurait vivre intensément sa vie, sans avoir conscience qu’elle ne la vivait pas réellement. En cet instant précis, elle se sentait vivante, à tenter de se jouer d’un Auror. Et c’était très certainement parce qu’il était une menace à ne pas sous-estimer, qu’elle s’ouvrait autant, brouiller les pistes, en offrant une image bien différente du portrait qu’il a dû dresser de la nana qu’il poursuit depuis un moment. C’était un jeu à double-tranchant. Et c’était tant mieux. Le double-tranchant était présent, même quand elle fit tomber sa baguette, donnant ainsi ce qui pourrait être un précieux moyen à Aaron, de réaliser que la sorcière qu’il cherchait, était en réalité la serveuse. La jeune femme n’en avait cure (ou était trop maso pour !), persuadée qu’il ne pourrait faire le rapprochement entre la blonde si incertaine qu’il connaissait quelque peu, et celle qui se jouait de lui depuis un moment, tant elles n’avaient rien à voir, aussi bien physiquement, que par ce qu’elle tentait de dégager, d’un rôle à l’autre. Pourtant, s’il s’y connaissait en baguette, il pourrait commencer à faire un rapprochement entre les deux, via la symbolique de celle-ci. Mais Six’ était sûre d’elle, sans doute trop, et c’est ce qui la perdra. A ses yeux, son jeu était bien trop parfaitement mené, pour qu’un réel risque arrive, car avant d’en arriver à là, Aaron ne sera déjà plus une menace pour elle. « La journée a été longue et éprouvante… », souffla-t-elle, pour justifier sa réaction. Le Chaudron n’était pas toujours une sinécure, après tout.

Elle affichait encore un air désolé, en rangeant sa baguette, tandis que le brun tâchait – encore – de la réconforter. « Ca me paraît correct ! », admit-elle, quand il proposa de passer au tutoiement. Un léger sourire étira ses lèvres, à croire qu’elle était contente d’une telle chose, comme n’importe qui pourrait l’être après avoir échangé un moment avec une autre personne. Sauf que la part sombre de Six’ voyait juste là un progrès effectué dans son rapprochement avec sa proie. Et celui-ci continuait, avec ce qu’Aaron déclara, quant à ses motivations pour être Auror. Par habitude, la jeune femme grimaça, à la mention du sombre sorcier. Elle avait aussi entendu d’atroces histoires sur lui, dans sa jeunesse. Elle l’avait craint, à cette époque, et avait prié pour que l’histoire ne se répète pas. Puis elle avait vu les choses sous un autre angle, mais avait pris soin de ne pas perdre son habitude d’enfant. Une précaution qu’elle avait jugée utile, afin d’éviter des interrogations qui auraient pu être dangereuses sur ses propres idéaux. Elle jeta un petit regard autour d’elle, les derniers instants ayant visiblement mis les nerfs de la serveuse à vif, et parler d’un sorcier aussi sombre, dans ces lieux, paraissait raviver sa conscience de la dangerosité de l’endroit. Ses sourcils se froncèrent, comme si elle se sermonnait mentalement, afin de se détendre de nouveau, tout en restant sur ses gardes, à croire qu’elle ne voulait plus se faire surprendre aussi bêtement : pur jeu d’actrice, bien entendu. « C’est une noble vocation, en tout cas, mais qui n’est clairement pas faite pour tout le monde !  », constata-t-elle. Ce qui pouvait passer aussi bien pour de l’admiration face au courage nécessaire pour se lancer dans une telle carrière, qu’un aveu sur le fait que des gens comme elle, ne pourraient pas tenir le coup, sur le terrain. Il y avait sans doute, en réalité, un soupçon de raillerie, face à ceux qui n’embrasaient cette carrière que pour le prestige ou le salaire, surestimant leur sang-froid, ou sachant fermer les yeux quand on avait besoin d’eux (elle en avait vu, de ceux-là, qu’ils soient Aurors ou dans n’importe quel métier supposé aider les autres…). On trouvait là la rancœur de la fillette qui avait vu sa mère emprisonnée, pour avoir tué certes un Moldu, mais surtout un pédophile, sans tenir compte de la colère que ça peut engendrer chez une mère, une telle découverte…

« Mince, moi qui croyais que mon accent était discret ! », plaisanta-t-elle, quand il demanda si elle était Française. Un constat qui ne l’étonnait pas réellement, les gens finissaient souvent par y venir. « Ca fait tellement longtemps que je suis ici que je n’ai plus réellement le sentiment d’être Française… » Ce qui était vrai, mais pas pour la raison évoquée ici. Elle n’était Française qu’à cause de son géniteur, puis via David, celui qui lui avait donné son nom de famille. Le 1er avait violé sa mère, le 2nd ne l’avait vu que comme un poids à se traîner toute sa vie : pas franchement de quoi faire en sorte qu’elle se sente Française, encore moins avec des voisins (Moldus) qui se moquaient de sa mère. « Il va falloir que je fasse attention, si jamais mon vieux réflexe de jurer dans ma langue natale réapparait en ta présence, c’est ça ? », demanda-t-elle, avec malice. Encore une fois, sous des airs de plaisanterie, elle tentait juste d’en apprendre un peu plus sur lui, sur les éventuelles connaissances dont il disposait. (même s’il lui arrivait en effet de parler en Français, par moment, surtout quand elle savait qu’en face, on ne pourrait pas la comprendre, et qu’elle avait besoin d’extérioriser un certain agacement.) Elle avait déjà pu déterminer qu’il ne paraissait pas y connaître grand-chose en runes, sinon, il l’aurait fait savoir, tant ça reste relativement peu commun.
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MessageSujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine]   Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] EmptyJeu 16 Aoû - 22:43


 
 
 
Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit

 
[Sixtine Duchesne]

   

Par ses dires et ses faits, Aaron semblait de plus en plus comprendre que la jeune femme n’avait pas grandi dans un milieu favorable. Et par favorable, il faisait plutôt référence à l’aspect financier, sinon quoi elle aurait certainement trouvé un travail bien plus gratifiant pour le portemonnaie que celui-ci. Car si on lui avait appris les bonnes manières et transmis un savoir qui allait se perdre avec le temps, quelque chose de bien plus profond l’avait poussé à faire autre chose à Londres. Autre chose que de repartir en France par exemple ou ailleurs pour pouvoir une place de professeur.

Aaron s’était tu un instant, regardant là où il posait les pieds en fronçant de temps à autre les sourcils à la vue d’une crotte de chien vraiment très mal placée mais également parce qu’il commençait à cogiter. Il venait de s’auto-soulever une bonne question, pourquoi la jeune femme voulait –elle rester à Londres alors qu’un tel poste était forcément libre ailleurs ? Quelque chose de bien plus fort la retenait ici et il se rendit compte qu’au final, elle avait forcément une attache particulière dans la capitale et qui la retenait ici, comme prisonnière. Enfin pas totalement détenue car elle semblait contrôler ce qu’elle faisait mais l’esprit logique d’Aaron se disait qu’elle avait bien plus qu’une famille ici mais qui ne la poussait pas dans le bon sens, à ses yeux.

Pourtant, il ne serait pas celui qui prendrait la jeune femme sous son aile, comme il avait déjà pu le faire pour d’autres amis auparavant, elle ne semblait pas lui donner un signe d’alerte, mise à part cette soudaine fragilité lorsque la planche de bois avait cogné contre le mur. Elle semblait sur le qui-vive mais en même temps ils étaient dans l’allée des embrumes, n’importe qui d’autre ne se sentirait clairement pas à l’aise dans ses lieux. Il ne pouvait se permettre de se poser d’autres questions sur la jeune femme juste pour satisfaire sa curiosité mais en même temps, elle semblait pouvoir se confier en cet endroit, comme si elle lui faisait confiance.

« L’avenir dont tu rêves n’appartient qu’à toi … je ne vais pas te dire ce que tu devrais faire, je pense juste que tu es une source de savoir qui ne devrait pas juste servir des clients. Même si j’apprécie ton service au Chaudron, ne te méprends pas » ajouta-t-il précipitamment pour ne pas la vexer

Elle sembla bien plus à l’aise lorsqu’elle parla de ses origines françaises et Aaron ne put s’empêcher de s’auto-toper mentalement d’avoir au moins quelque chose de juste concernant la jeune femme qui le surprenait jusque-là. Merci sa collègue de les avoir un jour tous emmener dans sa ville natale, il fallait dire que Paris gardait sa réputation du charme bien français, du moins lorsqu’il s’agissait de certains recoins car dans d’autres, la pauvreté et l’hygiène laissait tout de même à désirer. Autant que cette allée d’ailleurs.

« Elle évite de jurer, une autre de mes collègues est maman et a pris le réflexe de nous sermonner à chaque juron. Je connais quelques expressions mais je t’avoue que je ne saurais clairement pas suivre une conversation ni d’insultes. »

Mais sa collègue avait pris le pli, sous l’œil avisé de la maman Auror de leur bande, de jurer avec un ton qui laissait souvent penser à une conversation bien plus polie et courtoise. Seul Aaron et un autre de ses amis avaient réussis à comprendre que la jeune française n’avait cessé d’insulter certaines personnes, même si elle le faisait dans de très rares occasions, elle le faisait avec une certaine classe. Il gardait pourtant cette information pour lui, dans le bureau des Aurors comme partout ailleurs, pas habitude. Après tout, la vie privée de ses collègues ne regardait que les concernés et chaque Auror savait qu’il ne fallait abuser des discussions centrées sur les autres Aurors, qu’importe avec qui ou l’endroit où ils étaient. C’était un point d’honneur qu’ils avaient tous, ce respect mutuel avait grandi en même temps que leurs amitiés et il savait que n’importe quel détail ou aspect de leur vie était entre de bonnes mains.

« Alors fais-toi plaisir, je ne suis pas très contraignant » ajouta-t-il avec un sourire

A vrai dire, il s’adaptait même toujours assez bien. Ses collègues étaient tous issus de pays différents et ils apportaient tous une culture bien propre qu’ils se transmettaient afin d’en savoir plus les uns les autres. Aaron connaissait donc certains principes de la culture américaine, comme indienne, japonaise ou même russe et de telles informations aidaient toujours à appréhender certains suspects non-Anglais.

« Et puis je pense qu’avant même que tu ais l’occasion de jurer en français, Aaron le super-auror viendra à ta rescousse pour te sortir du pétrin. C’est plutôt un bon point d’en avoir un sous le coude, au cas où »

Il plaisantait que très peu sur les bons côtés de son métier, le prestige qu’il apportait pour les yeux d’autrui. Il s’en fichait toujours mais pour ses amis qui n’étaient pas Auror, c’était également une protection qu’il offrait par sa simple présence. Il fallait être taré pour oser s’en prendre à un auror sans l’avoir sur le dos pour toute sa vie, comme le cas de cette inconnue derrière laquelle il courait depuis des mois.

Il observa un instant la jeune femme, le vent se levant progressivement dans l’allée, balayant quelques journaux et feuilles mortes à leur pied.

« Il n’y a rien qui te manque en France alors ? » revint-il sur la question très rapidement, ayant compris qu’elle n’avait plus d’appartenance là-bas


 

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MessageSujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine]   Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] EmptySam 18 Aoû - 11:46


Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit
Ft Aaron Rawley

L’espace de quelques étranges secondes, Six’ se demanda ce qu’elle aurait pensé d’Aaron, s’ils s’étaient rencontrés en d’autres circonstances, si elle n’était pas brisée et pleine d’amertume comme ça. Peut-être auraient pu devenir réellement amis ? Peut-être l’aurait-elle jugé comme quelqu’un pouvant être intéressant ? Nous n’en saurons jamais rien, et Six’ préférait ne pas s’attarder en de vaines hypothèses. Elle était ce qu’elle était, elle l’avait acceptée depuis des années, à présent, avec de plus en plus de facilité, au fur et à mesure que l’aspect inexorable de ce changement, s’était imposé à son esprit. « C’est gentil. », pouffa-t-elle de rire, tandis qu’il l’encourageait à ne pas baisser les bras, non sans souligner qu’il n’en appréciait pas pour autant le travail qu’elle effectuait au Chaudron. « Mais parfois, la réalité est bien trop cruelle pour la réalisation d’un rêve… », regretta-t-elle. Mme Duchesne regretterait sans nul doute de constater à quel point sa fille avait pris au pied de la lettre, l’habitude de contrôler ses émotions. A l’origine, Marika avait suggéré cela à son aînée, afin que celle-ci puisse contrôler sa métamorphomagie, mais Six’ avait élargie cette habitude, au point d’avoir presque un certain contrôle sur ce qu’elle éprouvait, et ce qu’elle laissait voir de ses sentiments. La blonde aurait pu devenir une brillante actrice, si elle l’avait voulu, c’est sûr et certain ! « L’avantage, avec le Chaudron – outre financier ! », même si ça restait assez sommaire, mais c’était toujours mieux que rien ! Surtout quand elle arrivait à avoir de généreux pourboires ! « C’est que je rencontre pas mal de monde. Niveau échange et enrichissement culturel, c’est vraiment intéressant. Certains clients m’ont même fait découvrir quelques grands noms d’auteurs ou d’écrivains. » Liés aux runes, bien entendu. Et tant d’autres choses, dont Aaron n’avait sans doute pas réellement idée, et qu’il n’était pas dans l’intérêt de la blonde, de parler pour l’instant. Elle voulait juste qu’il comprenne qu’elle n’y perdait pas tellement au change, même si elle n’était pas prof, ni écrivain. Au moins avait-elle l’intérêt d’être au contact des gens, intérêt qu’elle feignait d’avoir à cœur, dès qu’elle daignait bien parler un peu plus de celle qu’elle prétendait être, avec les sorciers du Chaudron. Un autre mensonge qui lui était bien utile, était aussi de dire qu’elle voulait mettre de l’argent de côté, avant de reprendre un tour du monde, afin d’aller voir d’elle-même quelques mystères runiques, éparpillés à travers la planète. Ca n’était pas si éloigné de la vérité que cela, car elle souhaitait le faire, un jour, persuadée, encore et toujours, que les runes pouvaient s’avérer nettement plus utiles que ne le pensaient la plupart des gens. Et ça pouvait être une explication assez satisfaite, avec le besoin d’argent, pour que la blonde soit resté dans ce pays, malgré tout. Six’ en avait l’habitude, l’interrogation pointait rapidement le bout de son nez, lorsqu’elle parlait de sa qualification, et de son échec à avoir obtenu un poste en Angleterre. Aaron devant avoir une certaine curiosité naturelle, possiblement teintée de méfiance, pour la blonde, il était fortement probable que ce « pourquoi » l’intrigue. Cependant, Six’ ne donnerait pas une raison plus « précise », à moins qu’il ne l’interroge clairement, ou que ses questions n’appellent de telles réponses, la blonde ne tenait guère à laisser à voir à quel point, au final, elle peut possiblement anticiper un peu trop les raisonnements des gens. Le rôle de la jolie blonde, un peu plus intelligente qu’il n’y paraît, mais pas trop. Comme ça, même si le brun venait à avoir des doutes sur la Duchesne, ça le « ralentirait » un moment. Non pas que Six’ escomptait en arriver là, mais elle préférait anticiper tous les cas de figure possible, dans la mesure de ses moyens. Elle voyait ça comme un jeu d’échec, un peu comme l’ensemble de sa vie, en réalité. Elle n’avait juste pas encore déterminé si elle désirait remporter la partie, ou souhaitait réellement la perdre…

Etant donné qu’Aaron avait pris conscience que Six’ était Française, celle-ci avait tenté de découvrir s’il maîtrisait, plus ou moins bien, cette langue. La sang-mêlée n’avait pas forcément de « plan » prédéfini pour Aaron, elle faisait souvent ça au feeling, car ça variait souvent, en fonction du « lien » qui se tissait avec sa proie. Avec certain, par exemple, elle évitait de trop jouer sur le registre de la nana fragile, ou accentuant le côté « blonde un peu mystérieuse ». Ca se faisait à l’instinct, en fonction d ce qu’elle percevait – à tort ou à raison ! – en face. Sans oublier aussi son envie de (se) jouer de lui (et avec sa vie à elle, également). « Il doit y avoir de l’ambiance, parfois ! », déclara-t-elle, sans perdre son sourire (ça lui arrivait rarement, même s’il était encore plus rare que celui-ci soit franc, et plus rare qu’il soit heureux). Elle feignait donc de s’amuser à imaginer les Aurors se faire « tirer les oreilles » par une mère, face à un éventuel langage pouvant laisser à désirer. « C’est l’avantage d’être dans un pays étranger : quand on est énervés, on peut râler dans notre langue natale, les gens ne comprennent pas ! » Une fois de plus, elle feignit de s’amuser, mais dans la réalité, il lui arrivait rarement de se laisser tellement emporter par ses sentiments, au point de finir par exploser en injures en tout genre. Ou quand elle le faisait, ça n’était que pour jouer un rôle, brouiller les pistes, se donner un air un peu moins « dans le contrôle » qu’elle ne l’était en réalité. « Ca veut dire que je ne t’entendrais jamais parler une langue étrangère, c’est ça ? C’est peut-être mieux, tout compte fait ! », demanda-t-elle, affichant un air faussement soulagé sur la fin. Non sans une idée derrière la tête, en plus de voir s’il parler, plus ou moins bien, d’autres langues. D’un air distrait, elle jouait avec l’accroche de la fermeture éclair de son manteau, tandis qu’Aaron s’amusait sur le fait qu’il viendrait à son secours, avant qu’elle n’ait réellement le temps de jurer. Elle laissa échapper un autre rire, avant de tendre sa main vers le brun, pour le stopper quelques instants. Le fixant avec sérieux par la suite, même si son sourire aux lèvres contrebalançait le tout, elle lui fit savoir : « Aaron le super-Auror viendra dans sa super voiture, et vêtu d’une cape, comme Superman, c’est ça ? ». Et elle devait avouer que la simple image que ça faisait naître dans son esprit, l’amusait réellement. Six’ avait grandie en étant entourée de Moldu, elle avait donc une partie de sa culture, qui prenait racine dans la leur (à son plus grand désarroi, mais au moins parvenait-elle à mieux les cerner !). C’était parfois pénible, car elle faisait parfois allusion à des choses purement Moldu, à des sorciers ne connaissant rien de ce monde, tant pour elle, c’était « basique », mais ils ne la comprenaient pas, bien entendu. « C’est un super-héros Moldu. », ne tarda-t-elle pas à ajouter, prenant conscience qu’il pouvait ne pas forcément comprendre la référence. Même si, une fois encore, elle cherchait là, juste à en apprendre un peu plus, sur ce qu’il savait ou non. Tout pouvait s’avérer utile, même les informations qui semblaient pour le moins inutile…

La Franco-Suédoise n’avait pas laissé sa main longtemps sur Aaron, l’ayant retiré comme si cela la gênait de s’être montrée aussi tactile à son encontre, alors qu’ils ne se connaissaient qu’à peine. Dans les faits, c’était plutôt parce qu’elle n’était pas fana des contacts de ce genre, encore moins avec des quasi-étrangers, et qu’elle devait se forcer par moments, si la manipulation devait passer par la case « tactile ». Remettant en place ses cheveux, à cause du vent, les coinçant derrière ses oreilles, elle soupira, avec la question d’Aaron. « Pas vraiment. », finit-elle par dire, s’intéressant à regarder l’envol des feuilles mortes ou papiers, fuyant le regard de l’Auror. Comme si parler de ça lui était difficile. Car sa voix comportait une teinte de tristesse. « Je n’ai pas vraiment d’amis là-bas, et niveau familial, c’est compliqué, on va dire… » Et ça, c’était vrai. Six’ connaissait plein de gens, mais le nombre de ses vrais amis était très bas. Cependant, et elle le savait : c’était par sa faute et un pur choix. Et niveau famille, le terme compliqué était des plus approprié… Et pour une fois, le mélange de regret, tristesse, lassitude et autres sentiments en tout genre, tapi dans sa voix, n'était pas dû à son jeu d'actrice, c'était bien là une légère apparition de la réelle Sixtine. « Mais bon, la famille, c’est toujours un peu compliqué, non ? », demanda-t-elle, l’air de rien. Elle savait qu’elle n’aurait sans doute qu’une réponse fort vague, mais ça serait toujours ça. Et puis, après tout, ils parlaient un peu d’eux, autant en profiter. Et puis, ça pourrait l'aider à creuser un peu plus, de ce côté-là, si jamais... De nouveau, elle poussa un soupir, avant de dire : « En fait, c’est la vie, qui est compliquée… Ca paraissait tellement plus simple, quand on était enfant, je trouve. » Ca, par contre, c’était un mensonge. Même quand elle n’était que fillette, la blonde trouvait que la vie paraissait bien compliquée, bien qu’elle n’aurait su dire, à l’époque, pourquoi elle pensait ainsi. C’était dû à son beau-père, et à la distance qu’il mettait entre lui et elle, et aux regards que sa mère lançait parfois sur elle. Elle secoua la tête, comme pour se reconcentrer sur le présent, au lieu de se perdre à une pseudo époque où les choses étaient réellement plus faciles. « Et toi, tu n’as jamais voulu aller vivre dans un autre pays ? Un Auror, c’est demandé partout ! » Et hop, une autre question qui pourrait s’avérer précieuse pour recueillir des informations sur le Rawley. Y’avait-il quelque chose, outre sa famille, qui le retenait ici ? Aaron était encore jeune, pour ne pas avoir envie de découvrir le monde, après tout !

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