Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine]
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Sujet: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] Mar 7 Aoû - 15:04
Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit
[Sixtine Duchesne]
La nuit, tous les chats sont gris, c’était bien connu. Et il fallait dire qu’une des rues parallèles à celle de l’allée des Embrumes ne faisait pas l’exception, Aaron était certain que s’il allumait sa baguette magique, la ruelle montrerait son vrai visage. Des murs délabrés, moisi par le temps et les sorciers visqueux se posant dessus, la poussière et les diverses cendres mêlés à la pluie fine qui formaient une crasse innommable.
Longtemps Aaron s’était demandé pourquoi le ministère ne faisait pas un effort pour entretenir cette ruelle afin de ne plus lui donner une telle réputation. Mais nettoyer cette rue serait donner un confort à l’allée des Embrumes et le loyer ainsi que les boutiques s’y trouvant serait loin d’attirer autant de monde. Les Aurors avaient toujours un œil ici, pas directement, mais par les différents moyens mis en œuvre pour surveiller à distance tous ce qui s’y passait, passant outre les détails trop insignifiant pour soulever une enquête. Il fallait avouer que certains Aurors s’y baladaient sous couverture mais jamais bien longtemps pour ne pas attirer l’attention.
Cette nuit-là, Aaron souhaitait juste rentrer au plus vite chez lui. Epuisé magiquement, il tenait pourtant debout sans aucun problème sans pour autant être dans la capacité de pouvoir riposter le plus justement possible si quelque chose lui tombait dessus. Autant dire qu’il était loin d’être au maximum de ses capacités et préférait encore marcher jusqu’à chez lui, ou du moins atteindre la sortie du chemin de traverse et prendre un taxi une fois arrivée à la partie moldue. Jusque-là, il avait donc pris le choix de longer l’allée des embrumes sans pour autant pénétrer dans la zone noire, lieu qu’il jugeait inconvenant d’y fouler les pieds s’il n’était pas en mission. Il cherchait juste là à gagner la sortie le plus rapidement possible et de là où il revenait, c’était le chemin le plus court qu’il soit.
Habillé d’une longue cape au ton sombre, on ne pouvait distinguer que la lueur de ses yeux brillants dans le noir, dévoilant presque son habilité à pouvoir mieux voir dans la nuit, grâce à son don d’animagus. Bien sûr, il ne transformait pas ses yeux en ceux de la panthère noire dont il se revêtait mais il ne pouvait nier que l’instinct animal qui le possédait avec ses sens en alerte. Les réverbères de l’allée n’étaient que faiblement allumé, laissant envisager toutes les possibilités tapis dans l’ombre de chaque objet qu’il croisait. Le silence était loin d’être présent, on entendait des murmures, des rires assez glauques au loin, des talons claqués sur les dalles délabrées. La ruelle était vivante mais Aaron avançait d’un pas certain. A l’angle de la rue, il décida de bifurquer à droite et dans sa précipitation, il heurta une poubelle qui se renversa avec fracas sur le sol, dévoilant une hideur pestilentielle autant visuelle qu’olfactive. Il murmura un juron, loin d’être habitué à être aussi impoli même s’il était seul. Mais pour la première fois, il n’osa pas ranger et nettoyer derrière lui, sa signature magique n’avait pas lieu de se trouver dans un tel endroit s’il ne faisait que passer. Cette exception à ses propres règles le fit hésiter un instant et il passa au-dessus des détritus au sol avec un certain remord. Il espérait que quelqu’un passerait juste derrière lui pour ranger le carnage qu’il avait fait, même si c’était bien digne de la ruelle dans laquelle il se trouvait.
Plissant son nez, il eut à peine le temps de faire deux pas qu’il fut interpellé par une silhouette non loin de lui et qui attira son attention. Il n’avait que très rarement croisé ses cheveux blonds mais il les reconnut malgré un instant de doute. Après tout, la jeune femme était encore un peu loin de lui mais lui arracha un léger sourire, contrastant avec tous ce qu’il était jusque-là, à savoir fermé et pressé de rentrer chez lui. La journée avait été longue mais voir un visage familier dans un tel lieu lui redonnait un peu de force et de motivation pour le lendemain.
« Hey … je ne m’attendais pas à vous voir ici, tout va bien ? » demanda-t-il en oubliant cette poubelle derrière lui
On ne pouvait pas dire qu’Aaron manquait de politesse et de savoir-vivre lorsqu’on le voyait ainsi, c’était peut-être une de ses qualités phares que ses parents avaient mis un point d’honneur à lui inculquer. Aaron ne put encore se demander les raisons de sa présence en ses lieux et en même temps, il s'y trouvait aussi alors qu'il était Auror. Elle qui était serveuse au Chaudron Baveur, elle aurait pu avoir les mêmes raisons que lui au fond, rentrer chez elle à pied et trouver la sortie de l'allée qui débouchait sur une autre zone du Londres moldu.
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Sujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] Mer 8 Aoû - 13:32
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Sujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] Ven 10 Aoû - 10:08
Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit
[Sixtine Duchesne]
Il connaissait la serveuse comme une jeune femme très souriante et très sure d’elle. Après tout, lorsqu’on travaille dans un tel milieu qui imposait des conditions de travail loin d’être raisonnable et parfois des clients pouvant les pousser à bout, on ne pouvait qu’être admirable de supporter autant de pression. Il ne se rendait pas très souvent au Chaudron ses derniers temps, ses collègues et lui n’étaient pas assignés aux mêmes missions et il n’était pas du genre à boire seul – trop triste.
Elle sembla rassurer de le voir, du moins, un visage connu et pas un inconnu venant l’agresser. Elle était une femme, malheureusement beaucoup estimait qu’il s’agissait d’une facilité de pouvoir abuser de ce simple fait surtout dans une ruelle aussi délabrée. Semblant tout aussi sensible à l’odeur des lieux qu’Aaron, elle arracha un sourire à ce dernier lorsqu’il vit ses fossettes se dessiner sur ses joues et avança quelque peu pour les sortir d’ici. « Venez, nous n’avons pas besoin que cette odeur nous reste dans les pattes. Permettez-moi de vous accompagner jusqu’à la sortie, si ça ne vous dérange pas. Je suppose que vous sortez au niveau de la 5ème rue ? » demanda-t-il poliment
Il faisait ainsi figure de galanterie, règle qu’on lui a inculqué depuis son plus jeune âge, sa sœur se moquait tout de même très régulièrement de lui lorsque sa mère lui énumérait bon nombre d’exemple à suivre. Si Sixtine avait besoin de se rendre chez son ami, autant qu’elle soit accompagnée par un Auror, elle semblait si mal assurée de passer par cette ruelle. Aaron ne pouvait que comprendre l’hésitation qu’elle avait eue en lui assurant qu’elle allait voir un ami, sachant que les confidences d’une barmaid étaient bien trop rares pour ne pas se faire coller par le premier venu souhaitant une ristourne sur ses consommations. Mais elle semblait assez à l’aise pour le lui dire, donnant le plaisir à Aaron de pouvoir connaître la serveuse du Chaudron Baveur autrement.
« Je comprends que ce soit plus court, je dois malheureusement aussi l’emprunter lorsque les journées se font trop longues pour faire le détour de l’autre côté. »
Les zones de transplanage n’étaient pas au bon endroit pour Aaron, malgré le fait qu’il pourrait simplement le faire depuis le ministère de la magie, un peu plus loin. Mais la routine ne lui convenait pas, il changeait chaque semaine ses habitudes pour ne pas tomber dans un quotidien qui ne lui rappellerait que la disparition de sa sœur. Dans un sens, c’était une façon de garder un œil sur l’allée des embrumes, il fallait l’avouer.
« J’habite de l’autre côté de la partie sorcière à vrai dire. Il faut dire que les taxis sont tout aussi pratique et moins gourmand en énergie que le transplanage » expliqua-t-il tranquillement
Il ne cachait jamais qu’il vivait dans un quartier totalement moldu, il ne l’était pas comme une fierté mais expliquait simplement pourquoi il s’y rendait à pied. Sixtine était loin d’être une inconnue, il la croisait trop régulièrement pour se méfier d’elle et lui faisait donc confiance pour se confier sur quelque chose de plus personnel tel que son lieu d’habitation. Une façon de lui dire qu’elle n’avait pas à craindre un jugement si elle se rendait chez un ami, quel qu’il soit. Un sourire vint accompagner ses dires, comme pour faire comprendre à la jeune femme qu’elle n’avait pas à se cacher devant lui si elle souhaitait lui parler. Elle était bien trop souvent à l’écoute de ses clients, certains venant parfois dans un état dépressif, d’autres à l’opposé et parfois bien trop joyeux. Elle avait bien le droit de souffler et de parler pour qu’il l’écoute cette fois, sans se sentir dans ses obligations de bar.
« Vous avez fini tard ce soir à ce que je vois » supposa-t-il en se disant qu’elle venait de terminer son service au Chaudron.
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Sujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] Lun 13 Aoû - 17:22
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Sujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] Lun 13 Aoû - 22:24
Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit
[Sixtine Duchesne]
Il était ravi que la jeune femme accepte qu’il l’accompagne durant encore quelques minutes, le temps de discuter loin des effluves d’alcool et de bruits en tout genre. Le cadre n’était pas totalement idéal non plus dans cette ruelle mais c’était toujours mieux que son travail. Non pas qu’il n’aimait pas le Chaudron Baveur, loin de là, il y passait lorsqu’il voulait rejoindre une autre rue moldue mais c’était autre chose de cotoyer une personne durant ses heures de services et une autre en dehors de tout ça.
Il lui adressa un maigre sourire et ils continuèrent leur marche, sans rencontrer une autre poubelle qu’il allait heurter par mégarde. Il déboutonna légèrement son manteau, sentant que le simple fait de converser avec une personne le réchauffait dans cette nuit sombre. Lorsque la jeune femme lui annonça qu’elle n’avait que rarement eu l’occasion de prendre un taxi dernièrement, il eut une petite idée. Mais avant même qu’il ne puisse lui proposer de l’accompagner dans son taxi si elle le désirait, elle lui avoua qu’elle n’était pas non plus très friande de ce mode de transport et il ne pouvait que comprendre.
Sa gêne et sa remarque le firent doucement sourire à nouveau, se rendant compte que la jeune femme avait réellement quelque chose de bien plus humain qu’une simple serveuse apportant la commande de ses clients. Elle semblait presque plus timide qu’il ne le pensait et Aaron ne pouvait que vouloir la rassurer.
« Vous ne loupez pas pour autant, l’hygiène est toujours aussi mauvaise qu’il y a vingt ans. Je dirais voir même pire … » dit-il presque songeur.
Il fallait dire qu’il n’allait pas non plus tout le temps prendre le taxi car lorsqu’il savait qu’il pouvait rejoindre la banlieue de Londres d’une autre manière, il prenait souvent la voiture que son père lui avait donnée depuis la fin de sa scolarité à Poudlard. Il adorait cette voiture, malgré le fait qu’en ce moment, elle tombe bien trop souvent en panne.
« Mais j’ai quand même mieux qu’un taxi, j’ai ma propre voiture. Si un jour, vous avez envie de monter faire un tour, enfin bien sûr, ce n’est pas aussi fou qu’une moto. Mais ça peut toujours être sympa. Et plus propre aussi » ajouta-t-il
Il ne pensa même pas au fait que la proposition aurait pu paraitre indécente, comme toute celle que la jeune femme pourrait entendre lors de son travail. Il lui avait proposé comme une simple opportunité à saisir si jamais elle souhaitait faire un tour dans une vieille voiture des années 70. Autant dire qu’elle ne passait pas vraiment inaperçue quand il la roulait, s’attirant toujours le regard des connaisseurs. Mais Aaron était ce gentil auror et jeune homme de surcroît qui ne voulait que le bien d’autrui, sinon quoi il n’aurait jamais eu ce poste sans cette ardeur dans le sang. « Oh oui, il est vrai que nous avons des horaires très similaires. Impossible de prévoir une soirée par la suite sans être en retard ou carrément pas là. Est-ce que vous avez toujours envie de boire après des soirées aussi épuisantes vous ? » demanda-t-il curieux
Elle semblait réellement plus à l’aise avec lui, au point de lui confier qu’elle avait du mal à trouver une personne dans sa vie. Il fallait dire que leurs deux métiers avaient des contraintes de temps mais celui qu’il exerçait avait également une contrainte affective. Etre Auror impliquait des recherches constantes contre des mages noirs et leur adepte et avoir une vie sentimentale, familiale ou même simplement affective faisaient d’eux des cibles parfaites à manipuler. Et Aaron était loin d’avoir ce zèle-là malgré que beaucoup arrivent à concilier ses deux mondes.
« On se supporte entre amis, ça nous suffit amplement pour mener nos missions à bien » se contenta-t-il de répondre
Il n’était pas évasif qu’il ne pourrait paraitre mais c’était un sujet qu’il n’évoquait que très rarement. Il n’était pas tabou dans ce milieu mais ce n’était pas une préoccupation principale. Chaque auror avait sa bête noire et toute sa concentration se focalisait sur une adepte qu’il suivait depuis quelques semaines.
« Vous feriez quoi si vous aviez la possibilité de partir de ce corps de métier ? » demanda-t-il, curieux d'en savoir plus sur elle.
Il était plus qu’évident que Sixtine n’était pas une jeune femme qui se destinait à être serveuse depuis son plus jeune âge. Aaron prenait toujours un certain tact à aborder des sujets et était loin de souhaiter gêner la jeune femme dans son choix d’exercer un métier si transitoire.
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Sujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] Mar 14 Aoû - 21:37
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Sujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] Mer 15 Aoû - 10:25
Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit
[Sixtine Duchesne]
Lorsque Sixtine accepta sa future balade en voiture, Aaron ne put que lui répondre d’un léger sourire, content malgré lui de pouvoir presque lui faire changer d’avis sur les transports moldus. Sa voiture n’avait rien de très communs, il n’allait pas non plus rouler à des vitesses de folies car contrairement aux sorciers, la réglementation moldue imposait une limite de vitesse dans Londres et même dans les environs. En plus d’être parfois contraignante, les transports en commun avaient tous des répercutions écologiques tandis que les moyens sorciers n’utilisaient que l’énergie de l’homme finalement. Mais Aaron connaissait cette voiture depuis aussi longtemps que lui, ayant regardé son père la bichonner depuis son plus jeune âge, lui promettant de la lui confier quand il sera en âge. Il se rendit compte qu’à part sa mère ou même son père, il n’avait encore jamais eu l’occasion de conduire quelqu’un d’autre dans cette voiture, n’ayant déjà pas trop le temps de la rouler à cause de son travail mais également parce que le transplanage était toujours plus pratique. Il avait décidé de prendre des vacances juste avant d’entamer sa formation d’Auror et n’avait pas pris de temps pour lui par la suite, la mécanique de sa voiture en pâtissant grandement par la suite.
Il osa rire discrètement lorsque Sixtine lui demanda implicitement de pouvoir ouvrir la fenêtre passager tout le long, ayant l’image d’un chien à poil long sortant sa truffe de la voiture pour s’aérer. Il n’osa pourtant pas partager cette image grotesque, se demandant s’il était assez proche de la jeune femme pour oser la taquiner sur ce point-là. Les seules femmes avec qui il se permettait de l’humour étaient ses coéquipières et sa propre mère.
« Ne vous en faites pas, la question ne se posera pas, c’est une décapotable » répondit-il simplement
Puis lorsque la discussion dériva sur l’avenir qu’elle s’était souhaitée avant de devenir serveuse, Aaron sentit une pointe de regret et observa la jeune femme afin de lui accorder toute son attention. Il savait que la question était à double tranchant mais n’imaginait pas jusque-là qu’elle s’était réservé à d’autres desseins. L’étude des runes avait toujours été une matière un peu trop mystique pour Aaron, il n’était jamais friand de théorie, préférant de loin la pratique mais savait que chaque écrit, chaque recoin des domaines sorciers regorgeaient de magie multiple et que les runes pouvaient offrir autant de lumière que de part d’ombre.
Savoir que la jeune femme avait non plus seulement fait des études aussi complexes mais avait également postulé à la MUL et à Poudlard pour l’enseigner le surprit honnêtement. Il savait par exemple que sa propre mère avait travaillé quelques temps au Chaudron avant de se lancer durablement dans l’art et la peinture, ayant pris ce job alimentaire simplement pour avoir assez de confiance et d’argent en poche pour vivre pleinement de son prochain métier. Mais Sixtine avait choisi de se rabattre parce qu’elle avait baissé les bras et étrangement, Aaron sentait qu’il ne pouvait décemment pas la laisser dans un tel état. Il ne voulait pourtant pas passer pour un psychologue lui donnant des conseils ou lui proposant son aide. Si la jeune fille avait fini par être serveuse, c’est qu’elle avait tenté de jouer toutes les cartes possibles pour avoir le travail de ses rêves mais que quelque chose lui faisait obstacle. Ou peut-être qu’elle n’était surtout pas très bien entouré pour avoir une personne près d’elle qui la soutient dans ses projets.
« Vous ne devriez pas vous sous-estimer. Votre savoir sur les runes ne devrait pas se perdre parce que vous n’avez pas été prise dans une grande école, ce n’est pas un poste qui devrait vous qualifier mais vous-même. C’est un domaine si complexe, entre les recherches encore constantes, les découvertes, c’est un bagage historique que vous avez dans votre tête, ne laissez personne vous dire que ce n’est pas fait pour vous… »
Il devait s’avouer qu’il trouvait cela dommage que la serveuse ne puisse pas s’épanouir dans son domaine, comme il aurait trouvé cela triste si sa mère ne l’avait pas fait. L’argent ne coulait peut-être pas à flot et ce n’était pas le plus important car l’esprit de famille, le bonheur qu’apportait l’épanouissement de sa mère était inestimable à côté.
Puis avant même de pouvoir répondre à sa question, il entendit un bruit sourd de l’autre côté de la ruelle mais son métier le forçant à garder son sang-froid, il ne put que lever les yeux vers l’endroit où un simple panneau en bois venait de claquer contre un mur à cause du vent. La ruelle commençait à devenir légèrement étriquer, le vent s’engouffrant plus facilement et s’accentuant par la même occasion. Veillant tout de même à ce que ce ne soit juste qu’un évènement isolé, sachant que l’allée des embrumes était aussi le lieu à de nombreux duels, il se permit de faire un pas en avant et de se mettre légèrement devant la jeune femme, sans pour autant se prendre pour un chevalier vaillant, servant et stupide au passage.
Elle lui avait déjà dit qu’elle n’aimait pas se retrouver dans ce genre d’endroit, ce qu’il comprenait et il avait décidé de l’accompagner pour ne pas qu’elle prenne peur, ce qui était compréhensible vu ce qui se tramait dans la partie moldue ces derniers temps. Mais son attention fut vite détourner par le bruit d’un bois tombant juste à côté de ses pieds et tourna rapidement son visage en se rendant compte que c’était Sixtine qui venait de perdre la sienne, par surprise.
Il se rendit compte que la jeune femme cachait une peur incommensurable, sachant que pour un sorcier, la baguette magique était primordiale même s’il pouvait maitriser l’art des sortilèges sans baguette. Sixtine semblait frêle à cet instant même si elle se cachait derrière des excuses à présent. Il ne la considérait pas comme fragile, il la voyait surtout comme une femme ayant peut-être eu trop d’épreuves dans la vie pour n’avoir qu’une faible confiance en elle, surtout si elle avait abandonné son rêve.
« Ce n’est rien … » répondit-il alors doucement, notant que sa baguette était en bois de sapin.
Cette confiance en elle se trahissait par toutes les expressions de son corps, elle semblait non seulement être désolée de son geste mais également furieuse contre elle-même de s’être fait surprise par un simple bruit loin d’eux. Mais il ne trouvait pas cela trop grave de se laisser avoir dans une telle ruelle, il était tout de même tomber par dessus une poubelle avant de croiser Sixtine donc cela pouvait se comprendre, même si ce geste trahissait quelque chose de plus profond selon lui. Comme si la jeune femme avait déjà abandonné une part d'elle même avant ça.
« Est-ce qu’on peut se tutoyer en fait ? On a quasiment le même âge, ça serait dommage de se donner mutuellement la quarantaine avec trop de politesse » coupa-t-il soudainement comme pour la faire penser à autre chose
On ne pouvait lui enlever sa qualité d’être prévenant avec les autres et il se rendait compte qu’ils mettaient encore une grande distance entre eux par le simple vouvoiement. Peut-être qu’il se trompait, la jeune femme devait forcément avoir des amis qui la soutenait mais il se disait qu’elle aurait plus de force en elle s’il pouvait être là également, sans pour autant se considérer comme amis tout de suite, il n’était pas fou. Il savait que la serveuse mettrait forcément une distance sachant qu’il était toujours client du Chaudron.
« Je t’avoue que j’ai toujours voulu être auror. Ma mère me racontait trop souvent les histoires de Grindelwald et les pertes causées à sa famille. Je n’ai pas envie que l’histoire recommence sous un autre visage dans une époque et je suppose que je me voyais mal faire autre chose. »
Il se souvint alors de Poudlard et de toutes ses années à travailler tel un acharné pour avoir les meilleures notes et devenir major de sa promotion à la fin des années scolaires. Mais il se rendit compte que la jeune femme n’avait jamais été à Poudlard (ils ne devaient avoir que quelques années de différence selon lui) et se fit curieux sur la provenance de Sixtine.
« Tu viens de France c’est ça ? Tu sembles avoir le même subtile accent qu’une de mes collègues » ajouta-t-il en se demandant s’il pouvait lui demander la raison pour laquelle elle se trouvait à présent en outre-manche
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Sujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] Jeu 16 Aoû - 11:18
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Sujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] Jeu 16 Aoû - 22:43
Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit
[Sixtine Duchesne]
Par ses dires et ses faits, Aaron semblait de plus en plus comprendre que la jeune femme n’avait pas grandi dans un milieu favorable. Et par favorable, il faisait plutôt référence à l’aspect financier, sinon quoi elle aurait certainement trouvé un travail bien plus gratifiant pour le portemonnaie que celui-ci. Car si on lui avait appris les bonnes manières et transmis un savoir qui allait se perdre avec le temps, quelque chose de bien plus profond l’avait poussé à faire autre chose à Londres. Autre chose que de repartir en France par exemple ou ailleurs pour pouvoir une place de professeur.
Aaron s’était tu un instant, regardant là où il posait les pieds en fronçant de temps à autre les sourcils à la vue d’une crotte de chien vraiment très mal placée mais également parce qu’il commençait à cogiter. Il venait de s’auto-soulever une bonne question, pourquoi la jeune femme voulait –elle rester à Londres alors qu’un tel poste était forcément libre ailleurs ? Quelque chose de bien plus fort la retenait ici et il se rendit compte qu’au final, elle avait forcément une attache particulière dans la capitale et qui la retenait ici, comme prisonnière. Enfin pas totalement détenue car elle semblait contrôler ce qu’elle faisait mais l’esprit logique d’Aaron se disait qu’elle avait bien plus qu’une famille ici mais qui ne la poussait pas dans le bon sens, à ses yeux.
Pourtant, il ne serait pas celui qui prendrait la jeune femme sous son aile, comme il avait déjà pu le faire pour d’autres amis auparavant, elle ne semblait pas lui donner un signe d’alerte, mise à part cette soudaine fragilité lorsque la planche de bois avait cogné contre le mur. Elle semblait sur le qui-vive mais en même temps ils étaient dans l’allée des embrumes, n’importe qui d’autre ne se sentirait clairement pas à l’aise dans ses lieux. Il ne pouvait se permettre de se poser d’autres questions sur la jeune femme juste pour satisfaire sa curiosité mais en même temps, elle semblait pouvoir se confier en cet endroit, comme si elle lui faisait confiance.
« L’avenir dont tu rêves n’appartient qu’à toi … je ne vais pas te dire ce que tu devrais faire, je pense juste que tu es une source de savoir qui ne devrait pas juste servir des clients. Même si j’apprécie ton service au Chaudron, ne te méprends pas » ajouta-t-il précipitamment pour ne pas la vexer
Elle sembla bien plus à l’aise lorsqu’elle parla de ses origines françaises et Aaron ne put s’empêcher de s’auto-toper mentalement d’avoir au moins quelque chose de juste concernant la jeune femme qui le surprenait jusque-là. Merci sa collègue de les avoir un jour tous emmener dans sa ville natale, il fallait dire que Paris gardait sa réputation du charme bien français, du moins lorsqu’il s’agissait de certains recoins car dans d’autres, la pauvreté et l’hygiène laissait tout de même à désirer. Autant que cette allée d’ailleurs.
« Elle évite de jurer, une autre de mes collègues est maman et a pris le réflexe de nous sermonner à chaque juron. Je connais quelques expressions mais je t’avoue que je ne saurais clairement pas suivre une conversation ni d’insultes. »
Mais sa collègue avait pris le pli, sous l’œil avisé de la maman Auror de leur bande, de jurer avec un ton qui laissait souvent penser à une conversation bien plus polie et courtoise. Seul Aaron et un autre de ses amis avaient réussis à comprendre que la jeune française n’avait cessé d’insulter certaines personnes, même si elle le faisait dans de très rares occasions, elle le faisait avec une certaine classe. Il gardait pourtant cette information pour lui, dans le bureau des Aurors comme partout ailleurs, pas habitude. Après tout, la vie privée de ses collègues ne regardait que les concernés et chaque Auror savait qu’il ne fallait abuser des discussions centrées sur les autres Aurors, qu’importe avec qui ou l’endroit où ils étaient. C’était un point d’honneur qu’ils avaient tous, ce respect mutuel avait grandi en même temps que leurs amitiés et il savait que n’importe quel détail ou aspect de leur vie était entre de bonnes mains.
« Alors fais-toi plaisir, je ne suis pas très contraignant » ajouta-t-il avec un sourire
A vrai dire, il s’adaptait même toujours assez bien. Ses collègues étaient tous issus de pays différents et ils apportaient tous une culture bien propre qu’ils se transmettaient afin d’en savoir plus les uns les autres. Aaron connaissait donc certains principes de la culture américaine, comme indienne, japonaise ou même russe et de telles informations aidaient toujours à appréhender certains suspects non-Anglais.
« Et puis je pense qu’avant même que tu ais l’occasion de jurer en français, Aaron le super-auror viendra à ta rescousse pour te sortir du pétrin. C’est plutôt un bon point d’en avoir un sous le coude, au cas où »
Il plaisantait que très peu sur les bons côtés de son métier, le prestige qu’il apportait pour les yeux d’autrui. Il s’en fichait toujours mais pour ses amis qui n’étaient pas Auror, c’était également une protection qu’il offrait par sa simple présence. Il fallait être taré pour oser s’en prendre à un auror sans l’avoir sur le dos pour toute sa vie, comme le cas de cette inconnue derrière laquelle il courait depuis des mois.
Il observa un instant la jeune femme, le vent se levant progressivement dans l’allée, balayant quelques journaux et feuilles mortes à leur pied.
« Il n’y a rien qui te manque en France alors ? » revint-il sur la question très rapidement, ayant compris qu’elle n’avait plus d’appartenance là-bas
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Sujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine] Sam 18 Aoû - 11:46
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Sujet: Re: Aux abords de l’allée la plus miteuse qu’il soit [Sixtine]
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