Comme tu l'as été pour moi, je suis là pour toi

Je me dirigeais vers le bar sans rien dire. Mes contacts m’avaient affirmé que Pandora y était. La pauvre… Je la plaignais sincèrement de sa souffrance. Je la connaissais cette souffrance… Il fallait l’accepter… Disait la fille qui n’avait toujours pas finis… Même disons que cette douleur pouvait parfois être plus sourde selon les moments. Plus lointaine… La nuit, les souvenirs revenaient et au matin, tout s’étiolait dans un brouillard de douleur et d’absence… Je poussai la porte de l’endroit et d’un regard reconnu Pandora. Je la connaissais assez pour la reconnaître quel que soit son déguisement. Je me faufilais pour m’asseoir près d’elle en commandant à boire. Je ne dis rien.

Je ne voulais pas parler, mais elle parlerait si elle en avait envie. Je posais un instant ma main sur la sienne un instant pour lui faire comprendre que j’étais là. Je ne connaissais pas bien son amie, mais la douleur est personnelle. Cela n’empêchait pas d’être là pour se soutenir. Je bus une gorgée d’alcool en restant silencieuse… Il ne fallait pas parler dans ces situations. Ne pas forcer le dialogue, juste montrer… qu’on était là, qu’on était là pour écouter, soutenir. Je ne lui dirais pas qu’elle se foutait en l’air : j’avais fait bien pire qu’elle, à une époque… Qui continuait encore parfois aujourd’hui. Je préférais l’accompagner dans sa douleur, histoire qu’elle sache qu’elle n’était pas seule… La solitude tuait aussi bien que trois coups de couteau. Je l’avais repoussé affreusement, elle pourrait faire de même, mais si elle avait besoin d’une épaule, je serais là, Je ne l’abandonnerais pas. Comme elle n’avait fait avec moi. Je l’avais haï à un moment, mais maintenant, j’étais à sa place et cela faisait longtemps que je lui en étais reconnaissante. Je bus une nouvelle gorgée d’alcool sans rien dire attendant qu’elle parle, ou non. C’était à elle de choisir.

Comme tu l'as été pour moi, je suis là pour toiDéborah et Pandora

Seule, attablée à une table d'un bar quelconque, dont j'ai déjà oublié le nom sur la devanture, au vu de mon état lamentable, je bois mon énième verre de la soirée. Peut être le troisième ou le septième ou le dixième. Je sais plus. J'ai arrêté de les compter. C'est sûr que ces dépenses ne vont pas remplir mon compte en banque à Gringott's. Compte qui se vide comme une peau de chagrin. Je sens que je mon conseiller gobelin va me faire une fois encore des remarques à ce sujet. Peut être même qu'à force de chier dans l'alcool, je finirais fichée à la Banque de Gringotts. Et je boirais pour oublier ça. Ça me donnera une foutue raison pour me mettre la tête une fois encore à l'envers.

L'alcool mon associé en ce moment de ma foutue vie. Un client du bar à essayer de me draguer. Je l'ai envoyer chier comme pas possible. J'ai pas la tête à ça. Y a qu'a regarder la gueule de ma tronche pour le comprendre. Je veux juste oublier et noyer mon chagrin dans l'alcool. Illusion que voilà. Ça va pas m'aider à aller mieux, mais pour le moment, j'ai l'impression que ça le fait alors je continue. L'autodestruction, best solution hein ?

Une main se pose sur la mienne. Celle de Déborah. Il y a comme un air de Déja-Vu. Sauf que cette fois, les rôles sont inversés. Cette fois, c'est moi qui suis en train de me mettre la tête à l'envers pour oublier ma détresse. Ironie du sort quand tu nous tient !Je trinque avec elle en faisant s'entrechoquer mon shot de vodka sur son verre et je bois cul sec. Juste après je me met à chialer. Putain de sensibilité à fleur de peau.

- La vie c'est d'la grosse daube hein ?!

:copyright:️ DABEILLE

On trinqua. À quoi ? À la vie ? Non, à la mort. Définitivement, à la mort. Je bus ma gorgée d’alcool et pris Pandora dans mes bras quand elle se mit à pleurer. La vie… De la merde. Je passais mes doigts dans ses cheveux en la tenant contre moi. La vie c’est de la merde. Combien de fois j’avais eu cette pensée ? Combien de fois entre deux violents coup de la part de ce qui me servait de fratrie biologique je l’avais pensé ? Dans les rues du Londres sorcier… Combien de fois ? La vie c’est de la merde. Les coupures, les cicatrices maintenant, sur mes bras, pâles cicatrice à peine visible à la lumière maintenant. Je savais ce que c’était ce sentiment. Ce sentiment d’avoir le cœur déchiré, en miette, réduit à l’état de chair palpitant dans un torse. J’embrassais le front de Pandora.

« Ouais… Et pourtant on continue de s’y accrocher Pandora. On la haït, on la déteste, on veut qu’elle s’achève… Et pourtant… On a peur de la mort. On ose pas franchir le pas, même en le priant très fort. Parce qu’il reste des trucs d’la vie qui nous r’tienne. Des souvenirs, un bout d’chocolat. Une amie qu’on a près de soi… »

Je la serrais un peu plus contre moi en lui embrassant le front. Je fis signe pour qu’ils nous resservent un verre. Fort. Trop fort. J’allais la ramener chez moi. J’aurais peur pour elle. J’avais mis longtemps à accepter. Enfin, je lui proposerais de rentrer avec moi, qu’elle ne reste pas seule, qu’elle ait une épaule sur laquelle pleurer. J’aurais dû accepter peut-être de revenir avec elle un jour. Mais j’avais fini par m’y faire à cette douleur déchirant mon cœur. C’était à moi d’être là, de la laisser pleurer, de la bercer comme une enfant. Je n’aurais pas pu accepter qu’elle le fasse pour moi. Je ne savais pas me faire consoler, mais je savais consoler les autres. C’était déjà pas si mal que ça. Je continuais de la bercer tout doucement et passais à nouveau mes doigts dans ses cheveux. J’attendis qu’elle boive encore un peu.

« Tu veux venir à la maison ? »

Je lui proposais, je ne l’obligeais à rien, mais je préférais qu’elle vienne.

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