mise en garde | aloïs & gaby

Sujet: mise en garde | aloïs & gaby Mar 20 Aoû - 3:57

MISE EN GARDE

La tête de Sanglier n'était pas spécialement son lieu de prédilection, lui préférant amplement le Chaudron Baveur. Il jugeait les boissons de ce pub bien trop médiocres pour son palais et les habitués un peu trop perchés à son goût pour s'y sentir parfaitement à l'aise. Mais Gabriel ferait une exception pour cette fois. Il n'était pas de sortie pour un quelconque amusement et ce n'était nullement son intention en pénétrant dans l'établissement duquel émanait une forte odeur de chèvre et de terre.
De plus grands desseins le forçaient à se rendre à Pré-Au-Lard, qu'il évitait soigneusement depuis la destruction du château de Poudlard, préférant éviter les soupçons.
En effet, il portait le deuil, la tenue noire depuis quelques semaines. Ruby, la mère de ses enfants, les avait quitté brutalement et violemment. Et si tous concluaient à une mort accidentelle au vue de la dépouille, le vampire ne pouvait s'empêcher d'y voir bien plus et d'y déceler un horrible secret. Son suspect était tout trouvé en la personne d'Aloïs, un ancien camarade d'école qui avait mal tourné.
"Un bourbon, commanda-t-il en s'installant au bar, près de son rival, le détaillant de la tête aux pieds."
Malgré les années et leur enfance partagée à Poudlard, la confiance ne s'était jamais instauré entre les deux hommes, beaucoup trop différents. Serpentard ne faisait pas bon ménage avec Serdaigle. L'un prônant la discrétion et l'autre la malice. Déjà, à l'adolescence, Gaby avait surpris le fils Rosenbach lors de multiples sottises dans les couloirs du château et l'avait puni de part sa fonction de préfet-en-chef, mais jamais il ne s'était imaginé une seule seconde qu'Aloïs serait un jour celui qui prendrait le cœur de Ruby et plus tard, sa vie.
"J'ignorais que les déséquilibrés avaient le droit de se balader librement de nos jours, lança-t-il pour le piquer au vif, engageant la conversation sans user de sa diplomatie pourtant légendaire."
Au fond, l'homme bouillonnait, meurtri entre le chagrin, le désir de vengeance et les nouvelles responsabilités qui lui pesaient désormais sur les épaules.

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Sujet: Re: mise en garde | aloïs & gaby Ven 23 Aoû - 1:01

mise en garde

gabriel & aloïs

Lorsqu'il avait reçu l'invitation de Gabriel, Aloïs avait été... dubitatif. Ce n'est pas comme s'ils avaient l'habitude d'aller prendre le thé ensembles tous les week-ends ou même simplement de s'adresser la parole en dehors des quelques rencontres fortuites que la vie leur imposait. Rencontres fortuites où les uniques mots qui franchissaient leurs lèvres se résumaient à "bonjour" et "au revoir" et autres formules toutes faites de savoir-vivre et de politesse, la majorité du temps. Ce n'est de toute façon pas comme s'ils avaient grand chose à se raconter du point-de-vue du cadet, mais c'était avec une certaine curiosité qu'il avait décidé d'accepter l'invitation et de s'y rendre, se demandant bien ce que le plus grand moralisateur des temps modernes qu'il ait connu avait bien à lui dire.

À peine arrivé, il avait été s'accouder au bar un peu miteux mais devenu si familier pour lui au fil des ans, commandant une chope de bière. Simple, un peu cliché, mais efficace pour lui passer le temps en attendant que son acolyte du jour le rejoigne, ce qui ne tarda heureusement pas. Quoi qu'heureusement... à en juger par l'expression sombre de son visage, le loup n'en était pas convaincu. Fidèle à lui-même, ça ne l'empêchait néanmoins pas d'esquisser un petit sourire moqueur lorsqu'il le vit le détailler de haut en bas, étant contraint de se mordre l'intérieur de la joue pour s'empêcher de faire une petite remarque piquante et ô combien remplie de sous-entendus quant à certains moments qu'ils avaient autrefois partagés.

La première pique ne tarde pas à fuser et pour le plus jeune, c'est un peu comme s'il s'agissait du maillon manquant pour qu'il comprenne la raison de cette entrevue. Ah, visiblement, les nouvelles étaient revenues jusqu'à ses oreilles. Bon, c'était à prévoir que ça arriverait tôt ou tard mais il ne comprenait pas vraiment en quoi ça le concernait : il ne s'agissait que de son ex-femme qui, d'après les confessions sur l'oreiller qu'elles lui avaient faites, avait été lâchement abandonnée par ses soins il y a bien des années - tout comme ses mômes, d'ailleurs.

« Déséquilibrés ? C'est comme ça que l'on qualifie désormais les pauvres hommes fraîchement endeuillés ? Le monde a bien changé. » Il réplique aussitôt, ayant du mal à réprimer un nouveau rictus et se forçant à reprendre une longue gorgée de sa boisson pour réussir à garder un faciès aussi neutre que possible. « Navré de ne pas t'avoir fait parvenir la nouvelle, je me disais que ça ne t'importait pas plus que ça vu le peu de contact que vous aviez l'air d'avoir ces derniers temps. Il doit bien me rester un fair-part à te faire parvenir, si ce n'est que ça. »

(c) DΛNDELION

MISE EN GARDE

Malgré les tentatives du loup-garou pour camoufler son irritant petit rictus, Gabriel en percevait chaque miette, lui donnant la nausée. Le visage d'Aloïs avait toujours eu le don de l'énerver, d'éveiller en lui de nouvelles sensations instantanées, presque meurtrières. Il tentait pourtant de se contrôler, chose qui lui était devenue aisée avec les années d'entraînement, mais sa main ne pouvait s'empêcher de serrer un peu plus fort son verre de whisky, menaçant de le briser un peu plus à chaque seconde. Lui un homme endeuillé ? Il peinait à y croire. Tout ce qu'il avait pu voir durant ces deux dernières années n'était que ce même regard manipulateur qu'aujourd'hui, ces phrases emplies de sous-entendus et son absence d'investissement au sein de la famille. Parfois, Gabriel en venait même à se demander comment son ancienne compagne avait pu se séparer de lui, un type éloquent, prônant d'anciennes valeurs des illustres familles sang-pur pour le remplacer par un vulgaire trentenaire hyperactif et arrogant.
"Endeuillé, pesta-t-il en préférant concentrer son regard sur la décoration peu reluisante pour ne pas céder à la tentation de lui faire mordre le comptoir. Un homme endeuillé qui enterre une mère en l'absence de ses enfants ? Mes filles n'ont même pas pu lui dire au revoir."
Sa mâchoire se crispait, signe qu'il n'avait toujours pas digéré l’événement. Même s'il s'était vu contraint d'abandonner Ruby et les triplés bien des années auparavant et qu'il n'avait pas tenté de la reconquérir, le professeur de potions en restait certain : elle était la femme de sa vie. Et il se devait désormais d'éclaircir les circonstances de sa mort, en sa mémoire et pour ramener la paix dans le cœur de ses enfants.
"Je veux le rapport d'autopsie, ordonna-t-il en tentant de rester un minimum courtois en public. Et je t'assure que si je découvre quoi sur ton compte, une potentielle implication, une mort qui soit loin d'être naturelle... Je te détruis Rosenbach. Et je récupère ta gamine, ajouta Gab en le regardant dans les yeux, menaçant."
S'il n'était pas du genre frontal, Lawther restait un inconditionnel de la menace. Les Deathwings savaient user de lui de la sorte, il fallait avouer qu'il faisait toujours son petit effet d'habitude, de part sa prestance et son calme légendaire. Tous les interrogés finissaient par cracher le morceau, tôt ou tard. Toucher aux enfants, c'était le bon filon, cela faisait toujours bondir un parent. Et si Gab était certain qu'Aloïs était un conjoint défaillant envers Ruby, il restait hésitant quant à son rôle de père que ce dernier semblait prendre au sérieux.

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