You're not a carpet, so yourself up and off the floor ! [ Pandora & Connor ]

Le lever avait été rude, ce matin. Le coucher aussi, la veille. Au final, pour si peu d'heures de sommeil, est ce que Connor n'aurait pas pu juste ne pas se coucher du tout ? En ce moment il n'avait même pas de visiteur / squatteur nocturne, il avait le lit rien que pour lui, mais ce n'était pas ce qui l'empêchait de dormir. Le feu, les cris, la violence de ce qui s'était passé, il y avait de quoi garder les yeux éveillés.

Ils étaient malgré tout nombreux a s'être rendus au travail le lendemain. Que ce soit pour faire un article sur la catastrophe, ou juste ne pas tourner en rond chez soi. Connor était trop débutant pour ça, et s'il avait soumis ses photos, il y avait fort a parier que celles paisibles des lieux ne seraient pas retenus pour illustrer les gros titres catastrophe. Il avait aussi développées celles pour le botaniste et ses filles. Ils s'étaient retrouvés séparés par les Médicomages qui avaient pris en charge les petites. Connor n'avait que des blessures superficielles, mais il était resté avec Ulysse et Pandora le temps que les choses se tassent. Jusqu'à ce qu'il laisse Ulysse seul avec elle. Qu'est-ce qu'il aurait pu faire de plus ? C'était une question qui revenait souvent dans sa tête.

De retour au travail, Pandora n'était pas belle a voir. Et ça n'était 0zs une remarque sexiste de la part de Connor qui s'en fichait 0as mal de si sa patronne était belle ou pas. Elle avait juste l'air... D'un zombie. Il l'avait saluée normalement, avec sa politesse habituelle même si un peu grognon et fatigué, cernes sous les yeux. Et la réponse n'avait pas été folichonne. Pas une blague déplacée, pas une blague tout court en fait. Elle n'allait pas bien. La journée était passée, puis il était rentré s'effondrer sur son lit, sans tellement plus dormir. Au moins personne ne le squattait. Il se demandait comment Noah allait... Il lui enverrai peut être un hibou pour savoir.

Le lendemain, il était en avance et ne put s'empêcher de voir l'article en cour de Pandora. Il jeta un œil a son travail, parce qu'habituellement, il adorait son travail. Mais là... La jeune femme entra et dut lire sur le visage du rouquin un air aussi choqué que déçu. Mais surtout choqué.

« C'est quoi cet article ..? Vous aviez bu quand vous l'avez écrit ? »

Oui, le ton était de plus en plus familier entre eux, même si Connor essayait de rester formel... Un peu. Il ne pouvait pas deviner qu'il avait tapé dans le mille. Mais un travail de cette qualité de sa part ? Ça le révoltait.

Non, Connor n'avait pas encore tout à fait compris la gravité de la situation. Ou il n'aurait probablement pas parlé de boisson... Il savait que sa patronne aimait un bon petit verre mais... Pas que ça prendrait des proportions pareilles... Le rouquin regarda avec suspicion le mug qu'elle tenait dans sa main. Et ses yeux rouges. Pas besoin d'avoir fait BUSES +1 pour deviner ce qui se passait là. Et ça ne lui plaisait pas du tout. Mais... Gueuler sur sa boss n'allait pas aider, pas vrai ? Déjà qu'il l'avait claquée une fois, et qu'il ne s'était pris ni blame, ni réprimande ni... rien. Et aussi curieux que ça puisse paraître, ça ne lui plaisait pas du tout. Est-ce que quoi que ce soit lui plaisait ? A part un certain botaniste ?

« C'est n'importe quoi. »

Il dit, l'air froncé et un brin agressif. Il se retenait, hein. Mais il ne supportait pas les gens qui se trouvaient des excuses, et qui baissaient les bras.

« Tout ce que ça veut dire c'est qu'elle était bonne à ce qu'elle faisait. A s'entourer de mensonge... c'est tout. »

Il jeta l'article à la poubelle, sans plus de cérémonie, et s'approcha de Pandora. Il sorti sa baguette, et lança un "evanesco" sur sa boisson, l'air sévère.

« Et qu'elle tenait à vous assez pour vous protéger. Alors quoi, vous allez tout jeter par la fenêtre maintenant ? C'est un bel hommage que vous lui faites. Je suis certain qu'elle serait ravie d'apprendre que son amie abandonne tout plutôt que de se battre. »

Il la regardait dans les yeux, furieux. Elle puait l'alcool et on était encore le matin. Qu'est-ce qu'il était sensé faire de ça, hein ? Derrière elle, la porte ouverte donnait sur le bureau à espace ouvert ou les curieux tentaient le coup pour mieux entendre. Le rouquin leur balança de se mêler de leur cul de façon peu distinguée, et ferma la porte, faisant rentrer sa boss, l'asseyant dans le petit canapé qui se trouvait là.

« Ecoutez Pandora. Je suis nul à ça. Aider... les gens. Alors dites moi ce que je dois faire et on s'y met, le plus vite vous serez à nouveau sur pieds, le plus vite vous verrez que vous êtes une bonne journaliste, et qu'on a du pain sur la planche ! »

Il avait le feu dans ses yeux, en plus de dans ses cheveux. Il n'allait pas supporter longtemps qu'elle se comporte en carpette. VRAIMENT pas longtemps, alors il devait trouver la recette pour lui sortir la tête du... bref. Et l'aider à avancer.

Difficile de se contenir, là, face à tant de défaitisme et de mauvaise foi. Déjà que le rouquin avait du mal à se retenir de dire le fond de sa pensée. Mais voir la jeune femme qu'il admirait partir en vrille comme ça, c'était encore pire. Oh, il s'en fichait qu'elle l'insulte, il avait une très bonne carapace pour ça.

« Le Monte c'est autant la merde qu'on retourne que le reste drôlement plus positif que les humains produisent. Je croyais que vous etiez la première à le voir, Pandora. »

Parce que c'était pas juste une journaliste à sensation. C'était pas juste une fouille merde, justement, comme on les appelait bien souvent. Elle cherchait la vérité, comme lui. Sans détour. Depuis quand elle n'avait plus envie d'entendre la vérité, c'était la mort d'une seule personne qui avait donné ce résultat là ? Oui, c'était triste, et... Injuste. Il ne pouvait pas comprendre parce que jusqu'à présent, il n'avait pas eu autant d'affection qu'elle a donner à des gens. Il essayait, hein. L'empathie c'était juste pas son truc.

« Je veux que vous vous sortiez les doigts du cul et que vous arrêtiez de geindre ! »

Il avait sorti sa baguette, et avait commencé à remettre le bureau en ordre. Alors qu'elle cherche a détruire le bureau autour de lui. Et puis elle se met à pleurer. Connor ne sait plus quoi faire. Etre gentil, ça change quelque chose ? Il est certain que ses amis, dont l'autre blonde reloue qui le force toujours à bouffer aussi, sauront faire ça bien mieux que lui.

« Je veux que vous preniez du repos, que vous arrêtiez de boire cette mere, et que vous vous remettiez au boulot ! Je veux revoir la professionnelle qui m'a donné envie de faire ce métier et pour qui j'ai postulé à ce foutu job ! »

Est-ce qu'il lui avait jamais dit, à quel point il l'avait admirée ? Son arrogance, sa fougue, la façon dont elle envoyait valser toutes les conventions alors qu'elle était aussi jeune. Il avait un tel respect pour cette femme, c'était peut être pour ça que c'était encore plus dur de la voir comme ça. Il s'était rapproché d'elle, attrapant son poignet blessé, agacé. Il savait faire des sors de soins basiques, mais pas si elle s'était pété les os. Il l’auscultait, évitant les représailles et incapable de regarder les larmes de Pandora.

« Vous pouvez essayer, au moins. Si vous le faites pas pour moi faites le pour elle, merde. »

Il était un peu rouge lui aussi. Il essaya d'apposer sa baguette sur la main douloureuse. Parce qu'il n'était pas sûr de pouvoir soigner le reste, au moins ça il pouvait.

Il voyait bien, qu'elle était épuisée. Il était peut être idiot et pas doué avec les gens, mais ça apparaissait assez clairement chez Pandora. Connor soupira. Au moins, elle avait arrêté de taper les trucs partout. Il avait pris son poignet, et l'avait soigné. C'était la base de ce qu'il savait faire... Mais lui rendre sa boisson, jamais de la vie. Les papiers s'arrangent d'eux même autour d'eux, dans le bureau de Pandora, et un silence s'installe. Que faire, maintenant ? Il ne sait pas plus comment s'occuper de Pandora que Pandora ne sait s'occuper d'elle même...

« Prenez un jour ou deux... Non, une semaine peut être. »

Il proposa, maladroitement.

« Le temps qu'il faudra. Je... peux répondre à vos correspondants pendant ce temps. Je leur dirai que vous êtes sur un sujet qui prend du temps et que vous n'êtes pas disponible. »

Auprès de la direction, elle pouvait prendre un conger, mais pour beaucoup d'autres il fallait souvent garder l'image de quelqu'un qui avait toujours la pêche et qui ne s'arrêtait jamais. C'était un peu la plaie de ce métier comme beaucoup d'autres. Connor pouvait maintenir l'illusion le temps que sa patronne aille mieux. Ca allait être l'enfer mais... Il pouvait faire ça, oui. Il resta un peu là, interdit face à Pandora. Sa colère à lui était tout autant retombée que la sienne.

« Si vous voulez revenir... Ou si vous voulez que je vous apporte des trucs chez vous, hésitez pas... hein. »

Il dit, un peu renfrogné, mais sincère. Il rangea ses cheveux en pagaille et réfléchit à quoi lui dire d'autre. Peut être qu'il aurait pu parler de son amie... Autant qu'il ne l'avait pas appréciée -c'était peu dire- et qu'il ne validait pas du tout ses choix de vie, il pouvait comprendre. Mais il ne trouva rien. Saluant Pandora alors qu'elle se rendait au bureau de leurs supérieurs, il se demanda s'il aurait pu faire mieux. Et puis, sachant parfaitement que ça n'était pas le cas, il pris place à sa table et commença à prévoir un plan d'action pour les jours à venir. Sans savoir s'il s'agirait peut être de mois.