Ta journée avait si mal commencé. Tu ne savais pas exactement ce que tu avais bien pu faire à l’Univers ou Merlin seul savait quoi pour mériter une telle chose, mais dès ton réveil, ça avait démarré sur les chapeaux de roues. La douce créature de type féline, à qui tu consacrais une bonne partie de ton amour et attention, affectueusement nommée Atria, en plus de s’être tapé un sprint dès l’aube, l’avait apparemment fini en rendant une bonne partie de son dernier repas au pied de ton lit. Et en parlant de pied, c’était bel et bien le tiens qui avait fini dedans dès que tu avais voulu te lever. Tu étais resté calme, de toute manière elle dormait maintenant paisiblement sur un des moults coussins éparpillés sur ton lit, et prenant ton courage à deux mains, tu avais nettoyé le tout directement.
Ce qui bien évidemment t’avait mis en retard. T’aurais pu ne pas manger, essayer de dépêcher un peu plus. Mais tu t’étais dit que de toute manière, tu passerais inaperçu, ce ne serait que l’histoire d’une dizaine voire quinzaine de minutes, tout au plus. Que nenni. Lorsque t’étais arrivé au bon étage, ton chef de service était arrivé en trombe, pestant contre ces personnes incapables d’arriver à l’heure, qu’il penserait sérieusement à empoisonner la prochaine fois, en ne leur donnant accès aux antidotes qu’une fois leur mission finie. Pas quelque chose de spécialement tentant, non.
Mais son empressement était totalement excusable. Un enfant avait été admis dans un état critique et il fallait le plus de personne possible sur le coup. Un gamin assez insupportable, même si dans ce genre de situation, tu pouvais comprendre que le stress pouvait forcer à avoir des réactions peu agréables. Mais tu avais été plus qu’heureux d’en sortir. De prendre une pause aussi plus courte que d’habitude, mais soit. L’après-midi aurait pu bien se passer si on oubliait le fait que tu étais arrivé à te brûler au passage. Vraiment pas ton jour, non.
T’étais plus que content de pouvoir rentrer chez toi. Mais tu t’étais vite rendu à l’évidence, t’avais simplement envie de décompresser, et pas en restant assis à ne rien faire. Ca ne te ressemblait pas. Du tout. Mais t’avais eu une idée, que tu n’avais pas dû chercher bien loin. Tu avais l’immense chance d’avoir une voisine que tu trouvais plus que respectable et avec qui tu avais une multitude de points communs. Que demander de plus. Absolument rien, si ce n’était d’aller la voir directement. Une visite improvisée qui ne pourrait qu’être bénéfique à tous les deux, si elle n’avait rien de prévu spécialement. Autant tenter le tout pour le tout.
Ni une ni deux, tu avais pris de quoi boire avec toi, et dans le pire des cas, si vous aviez besoin d’autre chose, ce n’était pas comme si t’habitais extrêmement loin non plus. T’avais directement été frapper chez elle, attendant une réponse avant de te permettre d’entrer, quand même. T’avais pas pu t’empêcher de sourire en la voyant, d’ailleurs.
« ▬ Je trouvais que c’était bieen trop calme par-ici, alors je me suis dit que j’allais directement arranger ça. J’espère que t’as soif, parce que j’ai clairement de quoi nous tenir pendant quelques heures ! »
Ma journée à la gazette était bien remplie. J'avais quelques articles à fignoler. Des changements à faire sur certains. Entre tout ça j'avais eu le temps de faire une petite blague à mon stagiaire. Aujourd'hui il a rencontrer un de mes nouveaux alter-gogo. Monique Dupotiron. Une femme ayant l'âge d'avoir connu les dinosaures. J'avais trouvé son apparence, dans un reportage moldu sur la cueillette des champignons. Vous savez dans ces reportages qui sont diffusé en pleine nuit ? Je m'étais amusée à draguer Connor sous cette forme. C'est marrant, toutes ces teintes de rouges qui existent ! C'est quand j'ai allumé ma clope qu'il m'a reconnu ! Comme une nouille, j'avais pas pensé à changer de briquet ! Connor en fin observateur, l'avait reconnu ! Ne dit-on pas que le diable se cache dans les détails ?
Une fois rentrée à l'appartement, après avoir changé les litières de mes bestioles et jouer avec (les bestioles, pas les litières) je me suis posée sur mon canapé pour faire des snaps avec Leen. Elle a l'air en pleine forme ! Ça me fait plaisir ! On s'échange les derniers potins, on se prends en photos avec ou sans filtre à la con. Elle me fait le tour de son nouvel appart. Je vois pas le temps passer. On a dû passer plus de deux heures ensemble quand on raccroche au moment où ça toque à la porte et que je dis à la personne de rentrer. Le fait que je sois simplement en tee-shirt, culotte ne me dérange pas le moins du monde. Après tout, je suis chez moi, je pourrais même être carrément à oilpé, si je le voulais !
C'est Eltanin, mon voisin cool qui vient de débarquer avec du carburant. J'adore passer des soirées avec lui. On a pour habitude de ne rien prévoir. Les soirées à l'arrache, ce sont les meilleures !
- Si tu me prends par les sentiments...
Que je lui répond en riant. Je le laisse s'installer, le temps de chercher des verres à la cuisine. Je prends les premiers que je trouve. Des verres Chipeur le Renard. À l'origine c'était des pots à moutarde en verre. Je ramène aussi quelques paquets de chips !
- Tu penses que notre vieux voisin va mettre combien de temps avant de donner ses coups de balais au plafond ? Je parie que dans deux heures, il va se manifester.
Je nous sers deux verres de la bouteille qu'il nous a amené et trinque avec lui en souriant.
T’aurais beau passer la pire des journées, un peu comme aujourd’hui d’ailleurs, tu savais pertinemment que la pression que tu aurais pu accumuler, ou même tout ce qu’il y aurait de négatif partirait presque au moment même où tu verrais Pandora. T’étais pas du genre à t’engeuler avec les gens, et même mal t’entendre, mais tu sentais bien que t’avais un lien particulier avec elle. Que si tu la savais dans le besoin ou autre, tu daignerais bouger ton cul pour elle et sortir un peu de ton égoïsme. Mais là tout de suite, l’heure n’était pas à ce genre de déboires. A vrai dire, faudrait d’abord que t’aies la certification qu’elle soit chez elle, puis t’avais entendu sa voix et tu t’étais permis d’entrer en souriant. Rien que la voir, te faisait plaisir d’ailleurs. Et vu la manière dont elle était habillée, elle avait aussi l’air de vouloir décompresser, ou d’en avoir l’humeur. Ce qui tombait bien, parce que tu l’étais totalement aussi. En même temps, les soirées que vous pouviez passer étaient rarement extrêmement sérieuses aussi.
« ▬ Aah, je savais que ça pourrait te faire plaisir ! En même temps, comment est-ce qu’on pourrait une meilleure soirée qu’en ta compagnie et de quelques bouteilles ? »
Ah bah ça, c’était une très bonne question, oui. A laquelle tu avais sans doute déjà une réponse, mais tu n’avais pas besoin spécialement de la dire, en fait.T’allais plutôt d’ores et déjà t’installer dans le salon. T’avais posé les boissons sur la table avant de t’assoir dans le fond d’un des fauteuils et de croiser les jambes.Autant se mettre bien à l’aise, en fait.
« ▬ Oooh, t’es vraiment bien gentille avec lui ! Si on se surpasse, je suis certain qu’en vingt minutes on peut le faire se rameuter ici ! »
Tu l’avais remerciée pour le verre, que t’avais regardé d’ailleurs pendant plusieurs secondes. Un dessin qui ne bougeait pas du tout, en soi, mais ce n’était pas une raison pour ne pas y prêter attention non plus. Mais t’avais vite reporté ton attention sur elle.
« ▬ Aah, une journée interminable et ponctuée de d’inconvénients heureusement peu importants. J’espère que la tienne s’est mieux passée ! T’as dû écrire beaucoup d’articles ? »
Elta a toujours été le voisin idéal selon mes critères. Pas chiant, comme le vieux shnoque qui râle au moindre bruit, toujours partant pour faire la fiesta. Un voisin avec qui passer des soirées est agréable !
- Avec plus d'alcools peut être ? J'ai quelques binouzes en réserves. Tu m'en diras des nouvelles !
On discute avec Elta tout en buvant nos verres. Je grignote quelques chips salées et rebois un coup. C'est que ça donne soif le sel !
- Vingt-minutes ? Tu surestimes les capacités de notre cher voisin ! Je parie ce que tu veux qu'il ne vient pas avant une demi-heure héhé ! Faut lui laisser le temps de monter à l'étage ce pt'it père !
C'est que je suis d'humeur joueuse ce soir. Je regarde l'heure sur mon portable. Est ce que mon intuition est bonne ou foireuse ? Advienne que pourra !
- En ce moment c'est pas mal la routine au journal. Mais que veux tu, on ne peux pas avoir toujours des scoops intéressants et faut bien gagner sa croûte !
En ce moment dans mon travail ce n'est pas ce qu'il y a de plus folichon. Couvrir la fête du Rassemblement des sorciers du troisième âge n'est pas ce qu'il y a de plus foufou ! Au moins j'ai gagné un panier garni dans le Bingo organisé par l'Amicale des retraités de la Baguette !
- En fait maintenant que j'y pense ! Ta chatte est stérilisée ? En ce moment Berlingot est chaud comme une baraque à frites ! Encore pire que moi ouai ! C'est un coup à ce qu'on deviennent grands-parents !
Pendant que je préviens Elta, mon chat s'amuse à s'accoupler avec le pied de la table basse en mode pépère tranquillou, je fais ma life. Aucune pudeur ces chats !
- Et ta vie personnelle ça va comment ? T'es sur quelqu'un en ce moment ?
C'est que Elta est un sacré canon. Au moins un dix-huit sur vingt sur l'échelle boulesque selon mes critères. À mon avis il doit pecho énormément !
C’était fou, mais rien que son appartement, tu l’associais directement à quelque chose de bien, sans doute parce que tu n’avais vécu absolument rien de traumatisant ou triste ici. Si ce n’était quelques gueules de bois, mais il fallait que ton inconscient et ton esprit associaient ça à quelque chose d’agréable. En même temps, vous n’aviez jamais rien fait de mal et hormis ton corps pendan quelques heures, personne ne t’en avait voulu ou ne te l’avait reproché . Hormis votre voisin. Mais est-ce que vous en aviez quelque chose à faire de lui. Visiblement non.
« ▬ T’as pas tort du tout ! Ehe, j’ai hâte de les goûter, mais gardes-en quand même pour d’autres occasions ! Franchement, on devrait changer de métier et se proposer pour devenir des goûteurs d’alcool ou de bières professionnels, j’ai aucune idée de si ça paye bien ou non, mais je suis certain qu’on serait doués ! »
Vous pourriez même peut-être devenir les meilleurs goûteurs du monde, en fait. Peut-être que vous vous en lasseriez à force, mais t’en avais pas tant l’impression que ça. Un peu comme vos soirées, t’avais pas l’impression de pouvoir t’en lasser un jour alors que vous vous entendiez si bien.
« ▬ Je n’en suis pas si sûr ! La dernière fois il s’est pointé tellement tôt que je suis presque certain qu’il a commencé à monter dès le moment où il a entendu que j’étais rentré ici ! Trèès bien, je te parie un dîner dans le restaurant de ton choix alors ! C’est vrai, mais à force de faire le chemin il doit s’améliorer tu sais ? Surtout si on l’attire un minimum ! »
Pour la peine t’avait tapé assez fort des talons sur le sol. Ce n’était peut-être pas très loyal mais qui avait dit que tu l’étais. Si ça pouvait te faire gagner un pari, tu n’allais pas t’en priver non plus. Et puis c’était toujours plus intéressant de corser un peu les choses, d’être encore un peu plus dans le mystère de savoir qui pourrait gagner ou non.
« ▬ Si peu intéressant que ça ? Faudrait trouver un moyen de casser cette routine, mais à part t’offrir le cas d’un patient qui a triplé de volume, j’ai pas grand-chose en stock pour l’instant ! »
Vous pourriez totalement essayer de foutre la merde d’une manière ou d’une autre, mais faudrait que ça reste quand même un minimum discret, histoire de ne pas vous attirer de problèmes sérieux. Tu pouvais continuer d’y réfléchir, en finissant ton verre, même si inconsciemment ton attention s’était dirigée sur le félin autour duquel la conversation avait tournée. Ah bah au moins il s’emmerdait pas non plus.
« ▬ Atria ? Non pas du tout ! Comme elle ne quitte pas tellement l’appartement je ne me suis jamais dit que ça pourrait être un problème ! Ouais je vois ça ! Quoi. C’est possible d’être pire que toi ? Enfin, on dit toujours tel chien tel maître, ça doit être le cas avec les chats aussi ! Ooh, tu crois ? Je suis sûr qu’ils seraient absolument adorables, imagine un peu toutes ces petites boules de poils partout ! »
Bon, ce serait un peu effrayant, en fait, si vous deviez vous retrouver avec une dizaine de chatons sur les bras. Qu’est-ce que vous pourriez en faire ? Commencer un élevage ? T’aurais peut-être pas la patience nécessaire.
« ▬ Oulah, on dirait presque ma mère là, t’es sûr que t’espionnes pas pour elle ? Enfin, je préfère ne pas trop me prendre la tête avec ça, ça m’a l’air bien compliqué eet je préfère de loin profiter de la vie ! Je t’aurais bien renvoyé la question, mais j’imagine que Berlingot ne prend pas exemple sur n’importe qui ? »
T’avais un peu souri, prenant un coussin qui n’était pas spécialement loin de toi, pour pouvoir le lui lancer dessus, gentiment. Un geste parfaitement gamin, mais tu te doutais que c’était sans doute pour éviter de te poser plus de questions. Ce qui était un peu triste, parce que t’aimais bien Pandora, vous vous entendiez bien et tu lui faisais relativement confiance. T’avais momentanément joué avec ton verre et ton index, relevant le regard vers elle.
« ▬ …Ouais, y a peuuut-être quelqu’un, mais c’est vraiment compliqué voir même impossible donc je préfère pas trop m’y attarder ! »
Devenir goûteurs d'alcool en voilà une reconversion intéressante dans l'éventualité où on devrait changer de travail !
- Et puis même si ça paye mal, on aura de la bibine gratos, et ça c'est bon à prendre. Le seul truc c'est pas sûr qu'on nous garde en fait.
Parce que ce qui est sûr, c'est que ça risque de ne pas plaire à un hypothétique patron. Sauf si on est nos propres patrons. Mais si on boit toutes les bouteilles, il n'y aura plus rien à vendre.
Un dîner dans un restaurant, le perdant payant l'addition en voilà un challenge intéressant. Elta fait preuve d'une fourberie sans égal, en tapant du pied au sol.
- Oh le sacripan !
Berlingot semble avoir choisi son camp, en foutant le bazar après avoir essayer de s'accoupler avec mon mobilier.
TRAHISON ! DISGRÂCE !
( La joueuse décline toute responsabilité de la suite de la chanson qui viendra à l'esprit des stalkeurs de rp's)
Pour Elta, c'est aussi la routine dans son travail. Un patient qui a triplé de volume pourrait être un cas intéressant selon la manière dont ça s'est passé. Je me ressert en gâteau apéro et lui propose le bol.
- ça dépend surtout des conditions dans laquelle ça s'est passé. Si c'est lié à des conditions précaires de travail il pourrait y avoir matière à écrire un article. Mais si c'est parce qu'il a pris une potion pour gonfler son kiki et que ça a foiré, ça n'est pas de mon domaine.
Ça je ne le saurais jamais. Serment d'Hippocrate oblige. Atria n'est pas stérilisée. Si on découvre qu'elle attend des petits on saura qui est le père.
- Avec toutes les chattes qu'il pecho, mon Berlingot est un véritable Don Juan ! Tu connais du monde qui serait intéressé pour avoir des chatons si il devait y avoir des petits minous ?
C'est toujours bon à prévoir ce genre de truc. Je le charrie sur ses amours. Il me jette un coussin. Grâce à mes réflexes hautement exceptionnels. Ou pas. Je me le prend en plein dans la margoulette !
- Si tu le veux je peux même prendre son apparence héhé !
Pour ça il suffirait qu'il me montre une photo de sa mère. Ce que Je doute fortement. Le potentiel de blagues que je pourrais faire est immense.
- Depuis quand c'est impossible ? Enfin tu fais comme tu veux. Si ça doit se faire avec la personne ça se fera, si ça ne doit pas se faire, ça ne se fera pas et t'en verra d'autres !
C'est alors que j'entend toquer à la porte. C'est le voisin qui vient râler. Ce saligot est arrivé au bout de vingt-quatre minutes. Je propose une binouze au voisin qui en échange accepte d'«oublier» cette soirée. Une fois qu'il repart chez lui, je m'adresse à Elta.
- Bon bha j'ai perdu ! Quel resto et quand ?
Je suis bonne perdante. J'espère juste qu'il choisira un resto où il y a de quoi bouffer. Pas un gastronomique avec que dalle dans le contenu des assiettes.
D'un accio je ramène une des bouteilles que je compte lui faire goûter. Je m'allume une clope et lui tend le paquet pour qu'il en prenne une.
- En fait, je suis mariée.
Je lui ai dit ça comme si j'avais acheté du pain à la boulangerie.
Qu’est-ce que ça pouvait faire du bien, de s’inventer une autre vie, même si tu savais pertinemment que ce n’était pas franchement possible. Ce serait quand même triste de t’être tapé sept ans d’études, donc certaines années n’étaient vraiment pas passionnantes, pour un peu tout foutre en l’air et juste devenir goûteur d’alcool. Mais quand t’en aurais trop marre, tu pourrais peut-être te tourner là-dessus.
« ▬ Mais oui ! Et franchement à choisir entre l’argent ou l’alcool gratuit, le choix est très vite fait. On a aucune raison de se refuser ça ! Ooh, attend, si on a un boss assez cool, il pourrait nous nommer meilleurs employés de l’année. »
Ou juste vous virer comme elle le sous-entendait. Mais autant être positif. Surtout que en étant réaliste, tu n’étais pas certain que ton corps ne suive extrêmement bien non plus. Déjà que tes gueules de bois, tu les vivais un peu plus mal qu’avant, tu n’avais pas envie de jouer avec le feu non plus continuellement. Soit, tu t’étais mis à rire en voyant la tête de ta voisine, et son exclamation fasse à ta méthode assez basse d’attirer le voisin, mais assez utile sans doute. Sans compter que Berlingot était visiblement de ton côté, bien décidé à détaler désormais et mettre la pièce presque sans dessus-dessous. Un très bon allié que tu ne risquais pas d’oublier.
« ▬ Il faut bien ce qu’il faut ! Rappelle-moi la prochaine fois de ramener des friandises à Berlingot pour son acte de bienfaiteur que je ne risque pas d’oublier de sitôt ! »
Peut-être que grâce à ça, tu te le mettrais totalement dans ta poche. Ce qui n’était pas de trop non plus. Bien que perdre ce pari n’allait pas non plus t’entraîner à grand-chose, si ce n’était une soirée que vous passeriez ensemble, à tes frais. Et bien que tu ne cherchais clairement pas à t’en vanter, t’étais loin d’être sur la paille, que ce soit grâce à tes parents, ou ce que tu pouvais gagner en tant que guérisseur. Un travail que tu n’avais jamais réellement apprécié d’ailleurs. Mais tu t’y étais fait, tout comme tu t’étais fait au fait que t’étais quelqu’un de difficile et que t’étais bien obligé de faire des compromis pour t’en sortir un minimum.
« ▬ Ooh, c’est vrai que je n’y avait pas spécialement pensé ! Je ne serais pas tenu au Serment que j’enverrais bien les plus belles perles auxquelles j’ai droit ! Dommage que ça ne soit pas ton domaine, parce que j’ai bien l’impression que ce serait les interviews les plus divertissantes à lire ! Les patients en question te sortent toujours des excuses impossibles avant de finir par avouer lorsqu’ils n’ont plus le choix. »
Et essayer de les voir se dépatouiller, c’était quand même assez drôle. Un bon divertissement, en soi. Que tu pourrais écouter toute la journée, mais malheureusement, ce n’était pas vraiment possible. T’avais d’autres choses à faire, bien plus ennuyeuses.
« ▬ Il doit être connu dans tout le quartier ! T’as déjà des gens qui sont venus s’en plaindre, ou te réclamer de participer aux frais de chatons ? Sur le coup je ne vois pas tellement, mais avec tout ce beau petit monde à l’hôpital ça devrait être assez facile à trouver ! »
T’avais clairement pas le cœur sur la main, mais t’étais certain qu’un bon nombre de personnes pouvaient se sentir seule et à qui un peu de compagnie animale ne ferait pas de mal. T’as un autre éclat de rire en l’écoutant, même l’imaginant prendre l’apparence de ta mère ne serait-ce qu’une seule seconde.
« ▬ Je serais presque prêt à te payer pour que tu le fasses un jour où mes parents m’invitent à dîner, mais je pense bien qu’en plus de nous mettre à la porte, je risque de me faire renier ! »
Pas vraiment quelque chose qui t’inquiétait énormément non plus, au fond. Mais si tu pouvais l’éviter, ça ne serait pas plus mal non plus, ce n’était pas comme si ta relation avec elle était au beau fixe, alors autant éviter aussi de l’empirer le plus possible.
« ▬ Mmh, disons que c’est un cas…assez particulier. J’ai un don je crois pour trouver les pires situations et y plonger dedans. C’est vrai, mais je me dis que si j’attends trop, ça ne pourrait que compliquer la situation, mais en me lançant je risquerais de perdre l’amitié qu’on a déjà et…Il est vraiment spécial. »
T’avais malgré ta difficulté généralement à parler de tes sentiments, réussi à esquisser un sourire, avant qu’on ne vienne toquer à la porte. Là, t’as plus aucun mal à sourire, t’as même du mal à le retenir en voyant la tronche de votre voisin, qui vient une nouvelle fois râler sur le boucan que vous pouviez faire, et tout le bla-bla habituel. Mais vu sa rapidité à accepter la bière que Pandora lui propose en échange d’oublier ça, tu finis par te demander si il ne veut juste pas avoir de l’alcool gratuitement, en fait. Un moyen assez ingénieux en soi. Mais il t’a fait gagner, alors tu ne lui en veux clairement pas.
« ▬ Ehe, c’était assez juste quand même ! Jeudi soir, ça te va ? Et tu sais quoi ? Je te propose plutôt qu’on commande directement, parce que je sens que j’aurai déjà une énorme flemme de bouger et qu’on sera mieux installés ! »
Et puis c’était plus simple, pour convenir aux goûts de tout le monde, aussi. Même si tu aurais pu l’amener dans ce genre de restaurant de péteux, où vous auriez certainement fini par mal vous tenir, et peut-être même vous faire jeter dehors. Ce qui arriverait certainement si tu réitères ce que tu viens de faire, c’est-à-dire manquer de recracher une partie de ton breuvage, face à ce qu’elle vient de te dire. Heureusement t’arrives à tout garder en bouche, tu manques juste l’étouffement pendant une bonne dizaine de secondes, mais tu reprends tes esprits, tu lèves le regard vers elle, et profite pour prendre une cigarette qu’elle te tendant, toujours abasourdi. T’en aurais bien besoin pour faire peut-être passer le choc de la nouvelle.
« ▬ Q-Quoi ? Depuis longtemps ? Attends déjà, toi mariée ? Pas que je juge, mais t’es vraiment la dernière personne de mon entourage que je penserais mariée ! T’en as eu marre de la liberté ? »
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Sujet: L'incruste /20 | Panpan ♥ 